Chaque année, 25 000 nouvelles personnes sont touchées par la maladie de Parkinson en France, selon le ministère des Solidarités et de la Santé. 83% d’entre elles le sont après 50 ans. Selon les estimations mondiales, plus de 8,5 millions de femmes et d’hommes sont atteints par cette maladie neurodégénérative qui affecte les cellules nerveuses du cerveau chargées de contrôler nos mouvements.
Parkinson : quatre sous-types de la maladie
“Dans la maladie de Parkinson, il existe plusieurs types de traitements médicamenteux ayant des mécanismes et des modes d’administration différents. Quel que soit le médicament, son efficacité est variable d’une personne à l’autre”, explique l’association France Parkinson. Justement, des chercheurs du Queen Square Institute of Neurology (Royaume-Uni) ont peut-être trouvé une façon de mieux adapter le traitement aux différentes manifestations de la maladie de Parkinson.
Dans une étude publiée le 10 août 2023 dans la revue Nature Machine Intelligence, les chercheurs rapportent avoir mis au point une intelligence artificielle qui identifie quatre sous-types de maladie de Parkinson et trouve avec une précision de 95% de quel type de Parkinson les patients souffrent. Les scientifiques ont travaillé avec l’entreprise Faculty AI et analysé des images de cellules souches de personnes atteintes de Parkinson.
Dans la plupart des cas, la maladie de Parkinson se développe de manière sporadique, mais certaines ont des causes génétiques. L’équipe de recherche du du Queen Square Institute of Neurology a créé un modèle humain de cette maladie en générant des cellules souches via des cellules provenant de patients atteints de cette pathologie. Elle a ensuite développé chimiquement quatre sous-types de Parkinson et entraîné un programme informatique à les reconnaître.
Parkinson : la difficulté de déterminer le sous-type
Aujourd'hui, il n’existe pas de façon précise de différencier ces quatre sous-types de Parkinson. Les personnes concernées ne reçoivent de ce fait pas un diagnostic optimal et manquent, en conséquence, de traitements, de soutiens et de soins adaptés.
“Nous comprenons beaucoup des procédés à l’origine de la maladie de Parkinson. Cependant, tant que les personnes sont en vie, il n’existe aucune façon de savoir lequel de ces procédés est à l'oeuvre, et, de ce fait, nous ne pouvons pas leur donner de traitements précis”, déplore l’une des autrices de l’étude, la chercheuse spécialisée dans les maladies neurodégénératives Sonia Gandhi.
Parkinson : vers un traitement plus efficace ?
La chercheuse développe : “Actuellement, nous n’avons pas de traitements qui fassent vraiment la différence dans la progression de la maladie de Parkinson. En utilisant un modèle des neurones de patients et en combinant cela à un grand nombre d’images, nous avons généré un algorithme qui classifie certains sous-types de la maladie. C’est une approche efficace qui pourrait ouvrir la porte à une identification de sous-types dans la vraie vie.”
Sonia Gandhi explique que la prochaine étape est de développer un traitement en le testant sur des modèles de cellules souches, mais aussi de prédire si les cellules cérébrales d’un patient seront susceptibles de répondre à ce traitement. “Notre espoir est qu’un jour, cela puisse entraîner des changements fondamentaux dans la façon dont nous prescrivons des médicaments aux patients”, conclut la chercheuse.
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