Un médicament pour la prostate efficace contre la démence d'après une étude

La démence à corps de Lewy est la deuxième pathologie neurodégénérative après la maladie d’Alzheimer. Cette affection difficile à diagnostiquer ne dispose pour l’heure que des traitements symptomatiques. Les résultats de l’étude du professeur Jacob Simmering, professeur de médecine interne à l'Université de l'Iowa et ses collègues ont été publiés dans la revue Neurology en juin 2024. Ils démontrent que trois traitements utilisés dans l’hypertrophie bénigne de la prostate, diminuent le risque de développer cette démence.

Pour parvenir à ces résultats, des données de plus de 643.000 participants sans antécédents de démence à corps de Lewy, qui débutent un traitement pour soigner l'hyperplasie bénigne de la prostate ont été analysées.

L’étude révèle alors que la térazosine, la doxazosine et l'alfuzosine qui sont trois des six médicaments utilisés pour traiter cette pathologie masculine stimulent la production d’énergie dans les cellules du cerveau.

"L'un des aspects les plus intéressants de cette étude est que nous constatons le même effet neuroprotecteur que celui observé dans la maladie de Parkinson"

Le suivi des données des hommes prenant ces médicaments jusqu’à ce qu’ils développent une démence, soit durant 3 ans en moyenne, révèle que ceux qui prenaient ces 3 médicaments avaient un risque réduit d’environ 40 % de diagnostic de démence à corps de Lewy.

"Des maladies comme la démence à corps de Lewy, la maladie de Parkinson ou la maladie d'Alzheimer sont débilitantes et nous n'avons pas de traitements capables de freiner la progression de la maladie. Nous pouvons traiter les symptômes, mais nous ne savons pas réellement ralentir ces maladies", rappelle l'auteur principal dans l’étude : "l'un des aspects les plus intéressants de cette étude est que nous constatons le même effet neuroprotecteur que celui observé dans la maladie de Parkinson", précise-t-il.

La démence à corps de Lewy est une pathologie neurodégénérative fréquente et complexe, d’évolution plus courte que la maladie d’Alzheimer. De nombreux progrès ont été faits tant sur le plan physiopathologique que celui de l’imagerie, permettant un diagnostic plus précoce. Cette découverte est un espoir pour les patients, qui sont pour l’instant parfois démunis.