Témoignage cancer du sein : “La maladie m’a donné une leçon d’humilité”

“Un jour, alors que je prenais ma douche, j’ai senti une boule au niveau de ma poitrine. Ma première réaction a été de faire l’autruche et de me dire que ce n’était pas possible… J’étais dans le déni le plus total. D’ailleurs, je ne voulais même pas entendre parler de cancer. Je suis partie en vacances mais cette boule restait dans un coin de ma tête. A mon retour, je suis allée consulter mon gynécologue qui a confirmé ce que je pensais déjà, j’avais un cancer.”

Prise en charge du cancer : “J’étais comme un enfant”

“A l’annonce du cancer, j’ai eu un choc même si ça n’a pas vraiment été une surprise. Du jour au lendemain, je me suis retrouvée dans un autre monde, comme si mon corps ne m'appartenait plus. Heureusement, mon gynécologue a pris les choses en main. Il a été d’une efficacité remarquable tout en étant rassurant. Le protocole a été mis en place très rapidement. Seulement quinze jours après ma biopsie j’étais opérée et j’ai enchaîné avec mon traitement. Je n’ai pas vraiment eu le temps de réfléchir. J’ai accepté de faire confiance et avec le recul c’est mieux ainsi. Moi qui fais très attention à mon hygiène de vie, me dire qu’avec la chimiothérapie, mon corps était en train d’ingérer de la chimie à haute dose… Ce n’est pas top même si c’est pour notre bien. Aujourd'hui, je mesure tout ce qui a été fait et je remercie la vie d’être là.”

Chimiothérapie : “J’étais déconnectée de mon corps”

“Pendant le traitement, mon corps et ma tête étaient complètement déconnectés. La chimiothérapie impacte l’ensemble du corps : on perd ses cheveux, mais aussi ses poils, ses cils et ses sourcils. Tous les jours il y avait une nouveauté ! Comme si la maladie se rappelait à moi. Au fur et à mesure, ces changements physiques m’ont reconnecté à mon corps. Moi qui était très dynamique, j’étais très fatiguée à cause des traitements. Il fallait que je dorme car je m'écroulais de fatigue. J’ai été obligée de regarder mon corps avec gentillesse alors qu’avant il n’était qu’un simple véhicule qui devait avancer coûte que coûte…”

Cancer du sein : une transformation globale

“Avant d’avoir mon cancer, l’accès au plaisir était une notion compliquée pour moi. Je ne m'autoriserais pas à célébrer tous les plaisirs de la vie. Aujourd’hui, je m’auto-congratule, je célèbre toutes les victoires. J’ai l’impression que la vie n’a cessé de m’envoyer des signes et puisque je refusais de les voir, elle m’a donné un bon coup de pied, une grosse claque pour qu’enfin je comprenne qu’il n’y a rien de ridicule à prendre du temps pour soi. C’est une véritable leçon d’humilité mais c’est quand même couillon d’en arriver là ! D’ailleurs, après les traitements on a tendance à vouloir reprendre sa vie d’avant mais il ne faut pas oublier et apprendre de sa propre expérience. Personnellement, la mienne a eu un effet très positif.”