Infarctus du myocarde : une nouvelle technique pour réparer les cellules du cœurIllustrationIstock
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La rapidité de la prise en charge d’un infarctus du myocarde est la clé d’un meilleur pronostic. Mais souvent, certaines cellules cardiaques sont déjà atteintes de façon irréversible, pouvant entraîner une insuffisance cardiaque. Le professeur Jérôme Roncalli, cardiologue au CHU de Toulouse travaille sur une technique pour permettre de réparer ces cellules.

Selon les chiffres de l’assurance-maladie en 2020, 99 780 Français ont été victimes d’un infarctus du myocarde, dont 10 % sont décédés. Ce qui en fait un problème de santé publique majeur.

Cet accident vasculaire est déclenché par l’obstruction d’une artère coronaire : qui alimente le cœur en oxygène. Privées de ce gaz précieux, les cellules musculaires du cœur meurent rapidement sur une zone plus ou moins étendue. “Cela entraîne des problèmes de contraction du muscle cardiaque (le myocarde), se manifestant par des troubles du rythme, une insuffisance cardiaque, voire l’arrêt du cœur”, explique l’Inserm dans une publication.

"Pour régénérer les tissus endommagés, les scientifiques injectent des cellules souches, des éléments immatures qui se transformer en cellules sanguines"

Le professeur Jérôme Roncalli œuvre sur une technique pour réparer les cellules détruites par l’infarctus. Depuis 15 ans, une vingtaine de chercheurs travaillent sur les mécanismes d'action des maladies cardiovasculaires. "Ces thérapies ont pour objectif de réparer les zones du cœur abîmées par un infarctus du myocarde afin que le muscle retrouve sa fonction cardiaque normale", souligne le Pr Jérôme Roncalli coordinateur de l’étude “Excellent” dont les résultats ont été présentés au Congrès européen de l’insuffisance cardiaque à Lisbonne le 14 mai dernier.

Pour régénérer les tissus endommagés, les scientifiques injectent des cellules souches (éléments immatures qui peuvent se transformer en cellules sanguines comme les globules rouges qui transportent l’oxygène, les plaquettes qui contribuent à limiter les saignements ou les globules blancs qui combattent les infections) de type CD 34.

Des cellules du nom de ProtheraCytes

Ce sont les cellules du patient lui-même qui, une fois prélevées, vont être mises en culture durant neuf jours pour être multipliées. Elles deviennent alors un traitement individualisé du nom de ProtheraCytes. C’est la start-up Cellprothera qui est à l’origine de cette innovation. “Nous disposons d’un recul de plus de 15 ans. Aucun autre traitement utilisé à ce jour, quel qu’il soit, ne permet d’obtenir de tels résultats”, indique la start-up dans un communiqué.

Les cellules sous forme de traitement sont ensuite injectées dans le cœur en passant par la zone nécrosée par l’infarctus. Selon la startup, les ProtheraCytes permettent une revascularisation et la régénération des cellules du muscle cardiaque endommagé.

Des résultats prometteurs

Cette technique est encore en phase d’essai clinique mais les premiers résultats prometteurs amènent à penser que ce traitement pourrait être à l’avenir envisagé. L’étude actuelle à montré que sur les 49 patients âgés entre 55 ans et 60 ans ayant subi un infarctus du myocarde sévère, 16 ont été soignés par le traitement standard. Les 33 restants ont reçu l’injection de cellules-souches CD34 en plus du traitement conventionnel.

Et les résultats parlent d’eux-mêmes. Pour les 16 n’ayant pas reçu l’injection de cellules-souches, cinq ont été hospitalisées pour insuffisance cardiaque. Quant à l'autre groupe, une seule personne a contracté cette complication. L'imagerie médicale réalisée six mois après l’injection a montré une réduction importante de la zone abîmée par l’accident cardiaque.

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