D’où vient le cholestérol ?
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Avoir du cholestérol, c’est normal

Le cholestérol, qui est classé dans les lipides (il fait partie de la famille des stérols), joue naturellement un rôle dans notre organisme. Nous ne pourrions pas vivre sans cholestérol. Il est sécrété par toutes nos cellules, à l’exception des cellules nerveuses et des globules rouges.

Nous disposons tous de lipides sanguins composés de cholestérol libre, de cholestérol estérifié, de triglycérides, de phospholipides (lécithine surtout) et d’acides gras libres. Ceux-ci circulent sous forme de "particules", que l’on appelle les lipoprotéines.

Il est surtout fabriqué par le foie

On estime qu’un tiers du cholestérol présent dans notre organisme provient directement de l’alimentation, les deux autres tiers étant "fabriqués" par notre foie à partir d’autres éléments.

A l’état normal, il existe bien entendu une régulation entre ces deux sources. C’est ainsi qu’en principe la synthèse diminue quand les apports alimentaires augmentent. Mais il peut arriver que ces mécanismes se dérèglent : une hypercholestérolémie peut alors survenir. Or, le cholestérol en excès a tendance à se déposer, avec d’autres substances, sur les parois des artères, en formant des plaques d’athérome. Peu à peu les artères se "durcissent" et leur diamètre diminue.

Quels sont les apports alimentaires de cholestérol ?

Les apports alimentaires quotidiens de cholestérol représentent environ 300 à 500 mg. Mais il existe de grandes variations en ce qui concerne la proportion du cholestérol alimentaire absorbé : la moyenne est de 40 à 50 %, mais aux Etats-Unis, un quart des personnes absorbent plus de 70 % du cholestérol, quelle que soit la composition du bol alimentaire. Notre type d’alimentation joue un grand rôle dans ce facteur.

Seul le cholestérol LDL est mauvais

On sait depuis longtemps que le risque cardio-vasculaire (angine de poitrine, infarctus, artérite...) est lié essentiellement à l’accumulation du "mauvais" cholestérol, c’est à dire le LDL-cholestérol.

Le "bon cholestérol", représenté par le HDL-cholestérol, s’oppose en partie au "mauvais", mais il faut que sa concentration soit suffisante. Ce risque est d’autant plus augmenté que le LDL-cholestérol est élevé. Le principe du dépistage est simple : chez les sujets n’appartenant pas à un groupe à haut risque vasculaire, il suffit de réaliser un dosage à jeun du cholestérol et des triglycérides. Si le cholestérol total est supérieur à 2 g/l, il faut réaliser une détermination du LDL-cholestérol. Si ce dernier est supérieur à 1,60 g/l, il faut tout de suite une prise en charge adaptée.

Le diagnostic de l’hypercholestérolémie

L’hypercholestérolémie fait partie des dyslipidémies dont le diagnostic repose sur des examens en laboratoire. Si vous ne présentez pas de facteur de risque cardio-vasculaire, le bilan doit comporter en première intention une détermination des concentrations du cholestérol total et des triglycérides (une autre catégorie de lipides).

Si le cholestérol total est supérieur à 2 g par litre et/ou les triglycérides entre 2 et 4 g par litre, il faut effectuer un contrôle plus complet, c’est à dire une exploration d’une "anomalie lipidique" qui comportera une détermination du cholestérol total, des triglycérides et du HDL-cholestérol, pour permettre le calcul du LDL-cholestérol. Si une anomalie lipidique est constatée, le diagnostic doit être confirmé par une nouvelle exploration.

Êtes-vous à risque ?

Vous êtes à risque si vous êtes un homme et plus encore si avez plus de 45 ans, si vous êtes une femme de plus de 55 ans, si vous avez de l’hypertension, du diabète, ou un HDL-cholestérol très bas, bref si vous avez au moins un facteur de risque cardio-vasculaire. Dans ce cas, le bilan de première intention doit comprendre d’emblée une exploration des anomalies lipidiques, avec le dosage du HDL-cholestérol et la détermination du LDL-cholestérol. Il doit être confirmé par un deuxième bilan avant d’instituer un traitement.

Que faire quand on a du cholestérol ?

Votre médecin doit définir avec vous ce que l’on appelle une "valeur cible" : la concentration sanguine qu’il vous faut atteindre. Plus vous vous en rapprochez et plus votre risque cardio-vasculaire personnel diminue. Le régime alimentaire est absolument fondamental. Dans la plupart des cas, le médecin prescrira seulement un régime pendant quelques mois et, en cas d’inefficacité, ou d’efficacité insuffisante, il pourra dans un deuxième temps prescrire un médicament (hypolipémiant). Il en existe plusieurs catégories et des associations de médicaments sont parfois nécessaires, sous le strict contrôle de votre médecin.

Hypercholestérolémie : les enfants aussi

On constate une augmentation préoccupante de la fréquence de l’hypercholestérolémie chez les enfants, en grande partie liée à l’obésité. Un article publié l’année dernière a démontré le rôle négatif de l’hypercholestérolémie en mesurant par ultrasons l’épaisseur des artères.

C’est l’une des premières fois que l’on évalue un tel impact négatif du cholestérol. Cette étude, qui a suivi des enfants pendant une vingtaine d’années, a objectivé que plus ceux-ci sont exposés à l’hypercholestérolémie pendant un temps prolongé et plus l’impact est négatif sur les artères. En France, environ 12 % des enfants sont atteints d’obésité à l’âge de 10 ans (25 % aux Etats-Unis !).

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