Les hormones accusées à tort ?
« La ménopause est une période à risque côté prise de poids, explique Jacques Fricker, médecin nutritionniste et auteur du livre "Le Régime Liberté". La plupart des femmes gagnent en moyenne 500 g par an au cours des trois à quatre années durant lesquelles le cycle menstruel s’arrête progressivement... » On incrimine donc, en général, la chute d’oestrogènes. Mais en réalité, le gain pondéral est souvent lié à d’autres facteurs… plus tabous ! Si le déséquilibre ovarien facilite le stockage des graisses, et s’il vaut mieux surveiller ses apports caloriques dès la quarantaine, les hormones expliquent rarement à elles seules l’arrivée de kilos superflus.
On change surtout de silhouette…
Plus qu’une réelle prise de poids, le chamboulement hormonal lié à la cinquantaine implique surtout une autre répartition des graisses corporelles – souvent assimilée, à tort, à de nouveaux kilos ! Il n’est pas rare de ne plus pouvoir fermer ses pantalons, sans que la balance bouge d’un gramme. Même si vous ne prenez pas de poids, la chute des oestrogènes, ces fameuses hormones féminines, entraîne une délocalisation des rondeurs qui, forcément, migrent ailleurs ! La mauvaise nouvelle, c’est qu’avec la maturité, la taille s’épaissit légèrement ou le ventre s’arrondit… La bonne, c’est que les hanches, les jambes et les fessiers, eux, s’affinent !
Finie la cellulite !
La présence de cellulite est fortement corrélée à la taille des adipocytes, des cellules qui, une fois gorgées de graisses, donnent naissance à la peau d’orange. Conséquence : plus on prend du poids, plus le risque d’en avoir augmente. Heureusement, ce rapport de cause à effet se modifie en partie à la ménopause ! S’il est vrai que le bouleversement de l’activité ovarienne n’est pas favorable à la tonicité de la peau et peut faciliter le stockage des lipides, la chute d’oestrogènes, elle, entraîne la fonte des réserves graisseuses aux endroits où se loge généralement le capiton (au niveau des cuisses et des fesses). Résultat : à poids égal, on a souvent moins de peau d’orange à cinquante ans qu’à vingt !
On peut aussi mincir à la cinquantaine !
Halte aux idées reçues ! S’il est communément admis qu’on prend quelques kilos à la ménopause, il ne faut pas faire de généralités. « Certaines prennent beaucoup de poids à l’arrivée de la cinquantaine, et d’autres, au contraire, en perdent ! Trois à cinq pour cent des femmes mincissent à cette période de la vie », précise Jacques Fricker.
Quelles sont les véritables causes ?
Un autre facteur que le bouleversement hormonal est généralement à l’origine du gain pondéral à l’arrivée de la cinquantaine : l’augmentation du grignotage liée aux vides affectifs et au stress ! Pourquoi ? « Parce que cinquante ans, pour la gent féminine, c’est l’âge auquel on renonce à la maternité, l’âge où les conditions de travail deviennent parfois difficiles, où l’on voit ses enfants quitter le nid. C’est l’âge, enfin, explique Jacques Fricker, où les maris délaissent parfois le lit conjugal pour des bras moins expérimentés… »
Faut-il se priver ?
Faut-il, pour se maintenir à son poids idéal à l’arrivée de la ménopause, s’astreindre à des régimes drastiques ? « Certainement pas ! répond Jacques Fricker. Les besoins physiologiques restent à peu près les mêmes. Si la masse musculaire diminue légèrement, ce qui abaisse de 3 à 5 % les besoins caloriques, la régulation se fait naturellement. » Il n’est pas nécessaire de changer ses habitudes alimentaires, ni de se mettre au régime. Il suffit de continuer à manger équilibré, de tenir compte de ses dépenses énergétiques réelles et de surveiller son poids (1 fois par mois par exemple). Bien sûr, en cas de prise pondérale supérieure à deux ou trois kilos, il n’est pas interdit de prendre l’avis d’un nutritionniste !
Les THS font-ils grossir ?
Le bouleversement hormonal étant souvent incriminé dans la prise de poids, les THS/THM (Traitements Hormonaux Substitutifs de la Ménopause) sont, eux aussi, accusés de faire grossir… Pourtant, « s’il arrive qu’ils aient des répercussions sur la silhouette, explique Jacques Fricker, il semble là encore que les hormones administrées ne soient pas seules en cause ! Durant la prise de ces traitements, on n’observe en général aucun changement côté kilos. En revanche, il peut y avoir gain pondéral après l’arrêt de ces médicaments... ».
Etes-vous à risque ?
« La prise de poids à la ménopause est souvent prévisible. Certains facteurs sont en effet déterminants », explique Jacques Fricker. Des antécédents familiaux ou personnels de diabète et d’obésité augurent par exemple d’une prise pondérale significative. Idem si l’on a eu des difficultés à perdre les kilos de ses grossesses, ou si l’on en a gardé plus de deux ou trois après chaque maternité. Dans ce cas, évidemment, mieux vaut être vigilante...
Les trucs pour ne pas s’enrober !
Des habitudes alimentaires saines et équilibrées... Voilà la solution pour ne pas grossir, même à la ménopause ! Mettez l’accent sur les fruits et légumes. Ils sont peu caloriques et riches en fibres. Privilégiez les produits laitiers pauvres en matières grasses (20 % maximum). Modérez les graisses d’origine animale et préférez-leur les huiles végétales de colza et d’olive, riches en oméga 3 (bénéfiques aux artères). Tâchez d’éviter les grignotages, du genre barres chocolatées (elles sont presque toujours grasses et sucrées, mêmes lorsqu’elles sont allégées). Enfin, pensez à bouger (l’exercice accélère le transit et entretient les tissus musculaires, qui consomment plus de calories, même au repos).
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.