Sommaire
- 1 - " Le colorant a permis “d'identifier des groupes de cellules tumorales qui s’étaient propagées loin de la tumeur et ne pouvaient pas être vues à l’œil nu "
- 2 - " Réduction de la dysfonction érectile et de l’incontinence urinaire "
- 3 - " Les troubles de l'érection après la chirurgie dépendent de la qualité des érections pré interventionnel "
" Comme une deuxième paire d’yeux ". C’est ce qu'indiquent les chercheurs britanniques de l’Université d’Oxford dans une étude publiée dans la revue scientifique European journal of nuclear medicine and molecular imaging. Grâce à un faisceau lumineux, les scientifiques ont permis de retirer des cellules cancéreuses invisibles à l'œil nu au niveau de la prostate.
Cette découverte pourrait véritablement changer le sort d’environ 60 000 hommes en France, concernés par cette pathologie selon les chiffres de Santé Publique France. Ce cancer d’évolution lente se traite le plus souvent par une prostatectomie : une ablation de la prostate. Une radiothérapie externe ou interne que l’on appelle Curiethérapie peut être proposée par les cancérologues en fonction de l’évolution de la maladie. Ce faisceau lumineux pourrait modifier les suites opératoires.
" Le colorant a permis “d'identifier des groupes de cellules tumorales qui s’étaient propagées loin de la tumeur et ne pouvaient pas être vues à l’œil nu "
Le colorant est associé à une molécule de marqueur spécifique qui permet " de voir les bords de la tumeur et d'identifier tous les groupes de cellules qui se sont propagés, de la tumeur aux tissus pelviens et aux ganglions lymphatiques à proximité ", expliquent les chercheurs dans un communiqué.
Pour que la méthode fonctionne, les médecins ont lié le colorant à l’antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA) : une protéine qui se retrouve à la surface des cellules cancéreuses.
Dans le cadre de ce travail de recherche, 23 hommes atteints du cancer de la prostate ont reçu l’injection de ce colorant avant de subir l’intervention chirurgicale en vue de l'ablation de la tumeur entre 2018 et 2020. Après l’injection, les médecins ont utilisé l’imagerie médicale pour faire briller le faisceau sur la prostate et toutes les zones qui l’entourent pour repérer tous les tissus cancéreux. Le colorant a permis " d'identifier des groupes de cellules tumorales qui s’étaient propagées loin de la tumeur et ne pouvaient pas être vues à l’œil nu ", expliquent les auteurs de la recherche. Cette découverte pourrait littéralement alléger les effets secondaires de la chirurgie.
" Réduction de la dysfonction érectile et de l’incontinence urinaire "
En visualisant bien mieux tous les tissus cancéreux, le risque de récidive et d’effet secondaire de la chirurgie pourraient être réduits. " Avec cette technique, nous pouvons éliminer tout le cancer, y compris les cellules qui se sont propagées à partir de la tumeur, ce qui pourrait lui donner une chance de réapparaître plus tard. Cela nous permet également de préserver autant de structures saines autour de la prostate que possible. Peut-être un moyen de réduire les effets secondaires inutiles qui changent la vie, comme l’incontinence urinaire et la dysfonction érectile ", indique le professeur Freddie Hamdy, l’un des auteurs de l’étude. Ces effets secondaires sont encore trop fréquents aujourd’hui.
" Les troubles de l'érection après la chirurgie dépendent de la qualité des érections pré interventionnel "
Selon l’institut national du cancer, l’incontinence urinaire à l'effort peut survenir dans les semaines qui suivent l’intervention. Elle est liée à une altération momentanée du fonctionnement normal du muscle de la vessie et du sphincter. Pour la limiter, une rééducation effectuée juste avant et après l’intervention peut être utile. On parle de rééducation sphinctérienne. Le plus souvent, cette incontinence s’améliore rapidement.
Quant aux troubles de l'érection, ils sont fréquents après l’intervention. Ils dépendent notamment de la qualité des érections que vous aviez avant l’opération. Une amélioration peut survenir le plus souvent au cours des deux années qui suivent l’intervention. Différents traitements pourront vous être proposés ; ils sont généralement utilisés assez tôt après l’intervention afin de faciliter le retour des érections spontanées.
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