Cancer : manger moins de protéines diminuerait le développement des tumeursAdobe Stock

Manger moins de sucres, moins de viande, plus de légumes... Que manger pendant un cancer ? Les conseils foisonnent. Dans une nouvelle étude, des chercheurs français de l'Inserm de l'Université Côte d'Azur montrent qu'une alimentation riche en protéines pourrait freiner la croissance des tumeurs en boostant le système immunitaire. Un régime pauvre en glucides (sucres) n'aurait lui pas d'effets sur la croissance tumorale. Pour parvenir à leurs conclusions, prochainement publiées dans la revue Cell Metabolism, ils ont nourri des souris avec différents régimes plus ou moins enrichis en protéines et/ou glucides.

Une réponse immunitaire plus efficace pour détruire les cellules cancéreuses

Ils ont alors constaté que cette alimentation restreinte augmentait les lymphocytes (globules blancs qui interviennent dans le système immunitaire) qui infiltrent les tumeurs. La limitation de la croissance tumorale n'était pas due à une inhibition de la prolifération des cellules cancéreuses mais à un accroissement de l’efficacité de la réponse immunitaire, aussi appelée "immunosurveillance", pour détruire les cellules cancéreuses. C e renforcement de l’immunosurveillance était lié à la sécrétion par les cellules tumorales de protéines d’alerte du système immunitaire : les cytokines. Selon l’étude, la diminution en protéines dans le régime alimentaire rendrait insuffisante la quantité disponible de certains acides aminés (constituants des protéines) auxquels les cellules cancéreuses sont très sensibles.

"Les effets sont variables selon le type de cancer"

Une diminution de l’accès aux acides aminés provoquerait un stress chez les cellules tumorales, qui libèreraient alors des cytokines, activant ainsi une forte réponse immunitaire au niveau de la tumeur. "Il a été montré que la restriction alimentaire avait un impact sur la croissance tumorale avec des effets très variables selon le type de cancer, ont précisé les auteurs. Cependant, comment cette restriction limite la progression du cancer reste largement inconnue." Par ailleurs, "la transposabilité des résultats chez l’homme, dont l’immunosurveillance et le métabolisme présentent des différences notables avec ceux de la souris" ajoutent les chercheurs. Estimant que "les études cliniques en cours chez l’homme doivent tenir compte de la difficulté à imposer un régime alimentaire aussi rigoureux sur une longue durée chez des patients".

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Sources

Low-Protein Diet Induces IRE1α-Dependent Anticancer Immunosurveillance. Camila Rubio-Patiño,1,9 Jozef P. Bossowski,1,9 Gian Marco De Donatis,1 Laura Mondragón,1 Elodie Villa,1 Lazaro E. Aira,1 Johanna Chiche,1 Rana Mhaidly,1 Cynthia Lebeaupin,1 Sandrine Marchetti,1 Konstantinos Voutetakis,2,3Aristotelis Chatziioannou,2,4 Florence A. Castelli,5 Patricia Lamourette,5 Emeline Chu-Van,5 François Fenaille,5 Tony Avril,6,7 Thierry Passeron,1 John B. Patterson,8 Els Verhoeyen,1 Béatrice Bailly-Maitre,1 Eric Chevet,6,7 and Jean-Ehrland Ricci1,10. Université Côte d’Azur, INSERM U1065, C3M, 151 route de St Antoine de Ginestière, BP 23194, 06204 Nice, France.

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