Le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes et représente la première cause de décès par cancer. Comme pour la plupart des cancers, il y a un risque héréditaire. Pourtant, d’autres facteurs entrent en cause comme le mode de vie, mais aussi l’environnement.
Ainsi, une récente étude vient de mettre en avant le lien entre des expositions chimiques importantes chez les femmes et les risques de cancers du sein, de l’ovaire, de la peau et de l’utérus. La recherche, menée par les chercheurs de l’UC San Francisco (UCSF), de l’Université de Californie du Sud (USC) et de l’Université du Michigan a été publiée le 17 septembre 2023 dans le Journal of Exposure Science and Environmental Epidemiology.
Perturbateurs endocriniens : où les trouve-t-on ?
"De nombreux produits toxiques environnementaux ont été identifiés comme perturbateurs endocriniens, notamment les phénols, les parabènes et les substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS)", détaille l’étude. L’exposition humaine se fait via les emballages plastiques présents dans les aliments, les boissons ou encore de nombreux soins et cosmétiques.
Comme le rappelle cette nouvelle étude, de nombreux travaux antérieurs ont mis en avant les effets des perturbateurs endocriniens sur les concentrations circulantes d'oestrogènes et les hormones thyroïdiennes. Ces dernières ont été identifiées comme "une caractéristique clé de la carcinogenèse". Ainsi, les chercheurs ont voulu observer cela avec plus d’attention dans cette nouvelle étude.
Une étude qui s'appuie sur 48 712 personnes
Pour cette étude, les scientifiques ont utilisé les données de NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey), enquête nationale américaine. Elle regroupe les données d’adultes et d’enfants, dans le but de suivre et d’évaluer la santé et l'état nutritionnel de la population des États-Unis. Les scientifiques ont pris en compte les données de 2005 à 2018, en intégrant les individus âgés de plus de 20 ans, dont les dossiers comprenaient des données complètes. Le panel d’individus comprenait 48 712 personnes. Les experts ont pris en compte :
- l’âge ;
- les concentrations sériques, notamment due au tabac (examen sanguin qui permet d’évaluer la fonction de certains organes) ;
- le niveau de vie ;
- l’éducation ;
- l’IMC (Indice de masse corporelle) ;
- et la créatinine (permet d’évaluer le fonctionnement des reins).
Afin d’évaluer les cancers spécifiques au sexe, les hommes et les femmes ont été séparés. "Par conséquent, pour évaluer les cancers spécifiques au sexe, les deux ensembles de données ont été séparés entre hommes et femmes pour des tailles d’échantillon finales de 8 010 hommes et 8 686 femmes dans l’analyse PFAS (l es composés perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés) et de 5 084 hommes et 5 344 femmes dans l’analyse phénol/parabène", détaillent les chercheurs.
PFAS : deux fois plus de risques de mélanome
"Chez les femmes, une exposition plus élevée au PFDE, un composé PFAS, avait deux fois plus de chances d’avoir un diagnostic de mélanome antérieur", détaille l'étude. De plus, les femmes ayant été plus exposées à deux autres composés PFAS, le PFNA et le PFUA, avaient presque deux fois plus de chances d’avoir un diagnostic de mélanome antérieur.
"Bien que cela ne prouve pas que l’exposition à des produits chimiques tels que les PFAS et aux phénols (y compris le BPA) a conduit à ces diagnostics de cancer, cela constitue un signal fort indiquant qu’ils pourraient jouer un rôle et devraient être étudiés plus en profondeur", conclut le communiqué.
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