caregiver, carer hand holding elder hand in hospice care philanthropy kindness to disabled concept grandma hoding her dol...Istock
Sommaire

Pouponner pour aller mieux : c’est l’objectif de la thérapie par la poupée. Depuis plusieurs années, cette méthode thérapeutique singulière gagne en popularité dans les unités Alzheimer des Ehpads. Aussi appelés “poupées d’empathie”, ces objets, plus ou moins réalistes selon les marques, sont proposés aux patients atteints de démence à un stade avancé.

L'objectif ? Limiter le recours aux anxiolytiques et aux psychotropes sur ces patients très médicamentés. Adeline Ginguéné, thérapeute et formatrice en thérapie par la poupée, explique à France 3 que “la poupée est un outil utilisé à des moments-clés pour agir sur l'humeur, le moral des personnes et sur leurs troubles psychologiques et comportementaux comme la déambulation, l'agitation excessive.”

Des poupées réellement efficaces

Et ça fonctionne ! Les études menées sur le sujet démontrent que cette thérapie peut contribuer à réduire l'agitation et l'anxiété et à améliorer la qualité de vie des patients concernés. Les exemples se multiplient : des personnes ayant arrêté de s’exprimerretrouvent les mots, ainsi que le sourire, grâce aux poupées.

Cette thérapie joue sur le canal des émotions, permettant aux patients de ressentir du bien-être, et de créer du lien social. La stimulation sensorielle participe aussi à ce phénomène. Autant de facteurs qui jouent sur la possibilité de communiquer à nouveau. Les soignants pratiquant la thérapie par la poupée parlent d’effets immédiats et sans équivoque.

Besoin de prendre soin

Mais comment ça marche ? Ces poupées sont considérées comme une forme de thérapie de réminiscence, qui fait appel à des souvenirs lointains. Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer s’identifiant davantage à leurs expériences passées qu’actuelles, l’objet les replonge dans leur parentalité. Le besoin naturel de prendre soin d’autrui, et ici d’un bébé, active la notion d’attachement et le sentiment de sécurité chez ces patients.

C’est pourquoi la thérapie par la poupée ne fonctionne pas pour tout le monde : il n’est pas conseillé de l’utiliser chez les personnes n’ayant pas eu d’enfant ou ayant vécu la perte d’un bébé, qui peuvent ne pas réagir ou même ressentir de la tristesse.

Une méthode parfois confusante

Pour les autres, l’objectif n’est pas de “jouer à la poupée”. D'ailleurs, une formation est nécessaire pour les soignants qui utilisent les poupées d'empathie : ils expliquent aux patients qu'i l ne s’agit pas d’un vrai bébé, mais d’un objet à observer et à utiliser pour lire des émotions.

Mais il arrive parfois qu’avec la confusion, certains malades voient la poupée comme réelle. Dans ce cas, les soignants vont dans leur sens et adaptent leur manière de l’utiliser, afin de ne pas les brusquer. Ainsi, l’expérience fait tout de même débat, car elle peut être considérée comme infantilisante.

D’autres approches similaires

Bien que ces thérapies, et les formations associées, soient coûteuses, les poupées d’empathie sont tout de même rentables pour les institutions qui les utilisent. Elles permettent de diminuer les coûts des médicaments et autres soins chez les patients pour qui cette thérapie fonctionne.

Elles ne sont d'ailleurs pas les seules thérapies parallèles testées et reconnues dans les services spéciaux des Ehpad. Les robots émotionnels en forme d'animaux sont également développés dans quelques établissements. En forme de chien, de chat ou même de phoque, ils captent la voix et le toucher et réagissent par des mouvements et des sons.

Ces animaux robots utilisent le même mécanisme que les poupées pour briser l’isolement et favoriser la communication et le bien-être. Ils viennent s'ajouter à l'attirail non-médicamenteux des soignants.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.

Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Partager :