Vaccins : quels rappels après 50 ans? getty
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Qu’on le veuille ou non, la vaccination reste la seule option pour se prémunir de nombreuses maladies ou épidémies, certaines létales. Malheureusement, le Covid et l’arrivée sur le marché des vaccins à ARN messager a créé une polémique et une perte de confiance. Si 83,7% des personnes interrogées en 2023 par Santé Publique France (SPF) se disent favorables à la vaccination selon les derniers chiffres parus, c’est moins que les années précédentes (84,6% en 2022) et surtout la vaccination des plus fragiles contre les épidémies saisonnières reste à la traîne.

Des réticences à la vaccination

Le vaccin contre le Covid cristallise les réticences, on s’en doute, puisque presque 30% des personnes interrogées y sont “défavorables” (12% seulement des moins de 65 ans à risque, pourtant ciblés par la campagne ont sauté le pas cette année) et pour la campagne de vaccination qui s’est déroulée d’octobre 2023 à février 2024, seuls 30,2 % des personnes âgées de 65 ans et plus ont reçu leur dose.

La grippe ne rallie plus les suffrages, mais on reste loin des objectifs puisque “la couverture vaccinale du vaccin contre la grippe reste très insuffisante en France et très éloignée de l’objectif de 75 % pour les personnes à risque de formes sévères” déplore Santé Publique France dans son rapport bilan des campagnes vaccinales 2024.

Grippe, Covid, on peut faire mieux, c’est noté. Mais d’autres vaccins sont essentiels et doivent parfois être à nouveau injectés après 50 ans. Beaucoup l’oublient ou l’ignorent et se mettent en danger sans le savoir. Sans parler du risque que l’on peut faire porter aux autres personnes en diffusant, sans le vouloir, un virus. L’augmentation des cas de coqueluche en France et dans toute l’Europe ces dernières semaines nous rappelle que ces maladies peuvent encore tuer (un nourrisson de trois semaines est décédé en avril 2024 à Nice) et que la couverture vaccinale n’est efficace que lorsqu’elle est totale. Pour les séniors, l’enjeu est plus important encore car “les défenses immunitaires diminuent graduellement avec l’âge (on parle d’immunosénescence)”, précise le Pr Yves Buisson, biologiste et épidémiologiste et membre de l’Académie de médecine.

Si vous n’avez pas ou plus de carnet de vaccination et que vous ne pouvez pas contrôler vos rappels, parlez-en à votre médecin traitant qui pourra faire un point avec vous et vous renseigner sur les injections à prévoir en fonction de votre âge, de votre profil (à risque d’attraper certaines maladies par exemple) ou de votre entourage (femmes enceintes ou jeunes enfants près de vous).

DTP (diphtérie, tétanos, poliomyélite) : injection obligatoire après 50 ans

Le vaccin DTP qui protège de la diphtérie, du tétanos et de la poliomyélite doit être injecté à 45 ans puis à 65 ans. À partir de 65 ans, un rappel a lieu tous les dix ans. Malheureusement, les derniers chiffres publiés par Santé Publique France indiquent une couverture vaccinale de seulement 44% en France chez les 65 ans et plus. C’est trop peu.

Les rappels vaccinaux de DTP qui doivent se prolonger tout au long de la vie ne sont pas bien effectués car beaucoup de personnes les oublient et l’on constate que les anticorps résiduels présents dans le plasma (ce sont eux qui assurent la protection si maladie, NDLR) sont trop faibles pour jouer leur rôle, constate encore le Pr Yves Buisson. C’est un problème car depuis une vingtaine d’années la diphtérie a fait sa réapparition en France et que le tétanos, qui touche à 80% les séniors, tue encore alors que nous avons à disposition un vaccin très efficace.”

Heureusement il n’est jamais trop tard et même si vous n’avez pas suivi scrupuleusement votre calendrier vaccinal vous serez à nouveau protégé dès la première injection.

Zona, hépatite, méningite, varicelle : au cas par cas

En dehors du DTP, les autres rappels ou vaccins ne sont pas automatiques. “Le vaccin contre le zona peut être proposé chez les personnes de plus de 50 ans, qu’elles aient déjà eu la varicelle ou non, pour diminuer le risque de zona et surtout le risque de douleurs de névralgies post-zostériennes, apprend-on sur Vaccination Info Service (https://vaccination-info-service.fr/).

L’injection a généralement lieu entre 65 et 74 ans. Des rappels pour la varicelle ou la coqueluche pourront aussi être proposés aux séniors qui n’ont pas contracté la maladie ou n’ont pas leur vaccination à jour et qui ont dans leur entourage des femmes enceintes ou des nourrissons.

Ceux contre l’hépatite A et B ou les différentes formes de méningites pour les personnes porteuses de certaines maladies (maladie du sang) ou plus à risque de les attraper.

Sources

Interview Pr Yves Buisson, biologiste et épidémiologiste et membre de l’Académie de médecine

https://www.santepubliquefrance.fr/

https://vaccination-info-service.fr/

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