Les microplastiques sont constitués de substances chimiques toxiques (bisphénol A, phtalates, PFAS), qui peuvent imiter nos hormones et nous rendre malades. Environ 70 fois plus petits que l’épaisseur d’un cheveu (une taille de 1 micromètre à 5 millimètres), ils sont le plus souvent issus de la dégradation des plastiques.
Les microplastiques sont partout
L’intérêt porté aux effets des microplastiques sur la santé et l’environnement est plutôt récent, et connaît un pic depuis 2022. Dans leurs études, les scientifiques ont démontré que les microplastiques pénètrent et s'accumulent chez l'humain. Des recherches récentes ont d’ailleurs documenté la présence de microplastiquesdans le lait maternel, le placenta, les poumons et le sang humain.
La contamination chez l'homme peut se produire par diverses voies d'exposition, notamment l'inhalation (particules dans l'air et la poussière) et l'ingestion (divers types d'aliments et de boissons). Certains chercheurs ont tenté d'estimer l'exposition aux microplastiques à partir de ces sources. Résultat : de 39 000 à 320 000 particules microplastiques pourraient être ingérées chaque année par des adultes.
Parmi les risques sur la santé humaine, on peut citer une altération du microbiote intestinal, une neurotoxicité ou encore des réactions inflammatoires. "D’autres études pointent du doigt, non pas les microplastiques eux-mêmes, mais d’autres polluants présents dans l’environnement qui vont s’accrocher à la surface des particules de plastique. Les microplastiques sont en quelque sorte des aimants à polluants et attirent par exemple des métaux lourds, insecticides ou d’autres molécules", ajoute la RTBF.
Produits de la mer : quels sont les plus pollués ?
Les moules seraient particulièrement exposées aux microplastiques car elles se nourrissent en filtrant l’eau, tout comme les huîtres et les palourdes. Les crustacés et les poissons en contiendraient moins.
En revanche, si on se concentre sur les PFAS - ces polluants éternels puisque presque indestructibles – les résultats sont tout autres. Dans une étude américaine récente, les crevettes et les homards sont les plus contaminés.
Par ailleurs, il est intéressant de noter que comme la plupart des microplastiques se retrouvent dans le système digestif des produits de la mer et que ces derniers sont souvent éviscérés, le risque de contamination serait minoré. La consommation de filets est-elle vraiment moins dangereuse ?
"Les microplastiques peuvent pénétrer dans les filets"
Une récente étude publiée dans la revue Environmental Health Perspectives semble montrer le contraire. "J’ai été surprise, un peu découragée même", a déclaré Madeleine Milne, chercheuse principale, qui cherchait à "mettre en évidence le fait que les microplastiques peuvent pénétrer dans les filets".
Après analyse de 45 poissons d’eau douce issus d’un lac d’une zone urbaine et industrielle de l’est canadien, les chercheurs ont trouvé que chaque filet de poisson contenait 56 particules de microplastiques en moyenne.
"Pour autant, l’homme n’absorbe dans son organisme qu’une petite quantité des microplastiques qu’il ingère. Il est estimé que 90 % des microplastiques ingérés par l’homme sont directement excrétés et seules les particules plus petites que 1,5 micromètre savent pénétrer dans les organes de l’homme", explique la RTBF.
Produits de la mer : que faut-il faire ?
Comme toujours, il convient d’analyser la balance bénéfices/risques pour savoir comment se comporter. "Notre recommandation n'est pas de ne pas manger de fruits de mer, qui sont une excellente source de protéines maigres et d'acides gras oméga. Mais ils constituent également une source potentiellement sous-estimée d'exposition aux PFAS chez l'Homme", résume Megan Romano, coauteure de la première étude.
De son côté, Alfred Bernard, professeur émérite de l’UCLouvain (Belgique), a tranché : "Les poissons sont une très bonne source d’oméga-3 et d’iode, qui sont essentiels pour une bonne santé. Actuellement, je pense que les avantages de manger ces produits l’emportent sur les risques potentiels liés aux microplastiques". En consommer oui, mais toujours avec modération !
https://ehp.niehs.nih.gov/doi/10.1289/EHP13540
https://link.springer.com/article/10.1007/s12403-024-00640-w
https://www.rtbf.be/article/les-produits-de-la-mer-contamines-aux-microplastiques-peut-on-toujours-en-manger-11406460
https://www.rtbf.be/article/omnipresents-dans-l-environnement-les-microplastiques-penetrent-profondement-dans-l-organisme-des-poissons-revele-une-etude-11406175
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