Comme nous l’avons exprimé en commençant cet exposé, c’est pendant l’adolescence que s’organise ou se réorganise définitivement la personnalité pour aboutir à une structure qui demeura définitive.
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- C’est le réveil de la poussée instinctuelle violente primitive.
- C’est la réactivation de la problématique oedipienne avec tous les aléas possibles et les incertitudes identificatoires fréquents à ce moment là, en fonction des acquis du passé et des conditions actuelles de remise en cause.
- C’est dans l’imaginaire des parents et des adultes avec lesquels il est confronté, le même réveil pulsionnel.
Le réveil de la poussée violente primitive, jointe à la force physique réelle dont il bénéfice maintenant, alimente des fantasmes d’élimination de l’autre, nécessaires pour survivre.
L’évolution ultérieure dépend des rapports qui vont s’établir entre les deux courants pulsionnels diachroniques décrits: - Le courant violent inné primaire et le courant libidinal qui doit progressivement assurer seul le primat de l’organisation de la personnalité en utilisant à son profit l’énergie violente fondamentale.
Plusieurs cas peuvent advenir
La violence primitive doit logiquement s’intégrer dans le courant libidinal qui n’est pas rappelons le un antagoniste synchrone comme le Diable et Dieu.
L’intégration de la plus grande partie de la violence dans le courant libidinal entre en action sans l’induction environnementale et renforce le potentiel libidinal.
C’est le cas le plus heureux.
Si le milieu familial est mal libidinisé ou si la violence a été exacerbée, mal canalisée par l’environnement, le modèle névrotique est compromis.
La violence domine la situation en intégrant à son profit des fragments imaginaires libidinaux et conduisent à des formes perversisées de la libido:
La haine, l’agressivité, le sadisme, les masochisme.
Si les inductions pulsionnelles environnementales sont peu opératoires, ou les pare-excitations trop rigides, ou enfin l’environnement trop inhibé, il y a affadissement des deux courants pulsionnels diachroniques incapacité d’accéder à une structure et persistance d’un Etat organisationnel intermédiaire.
Chez un adolescent, le choix du mode d’expression, mental, comportemental ou somatique (hypocondrie, maladie psychosomatique) et l’orientation structurelle de l’identité dépendant rigoureusement:
- de la richesse libidinale des inductions imaginaires de l’environnement,
- de la qualité et de l’efficacité des pare-excitations,
- des réponses aux mouvements d’identifications projectives,
- de la diversification des imaginaires environnementaux qu’il rencontrera,
- de la différenciation des pôtes parentaux et de leur solidité.
CHOIX STRUCTUREL A L’ADOLESCENCE
Il dépend de la plus ou moins bonne intégration de la violence innée dans le courant libidinal. Cette intégration étant elle-même en lien directe avec la qualité des inductions environnementales, des liens affectifs noués et la solidité des repères identificatoires parentaux.
1 - L’évolution la plus heureuse et la plus souhaitable est celle ou la violence primitive a été mise dans sa plus grande partie au service du courant libidinal qui va assuré seul le primat de la structuration de la personnalité soumise au modèle triangulaire oedipien décrit par FREUD.
C’est le modèle structurel névrotique.
2 - Mais en cas d’échec de l’intégration de la violence exacerbée au sein du courant libidinal faible, nous voyons la violence primitive devenir maîtresse de la situation et intégrer, à son profit la libido non employée. C’est l’entrée dans la structure psychotique, de façon définitive. L’adolescent entré dans le cadre structurel psychotique ne pourra plus en sortir.
A ce propos, il convient de préciser qu’une telle structuration peut fonctionner dans le cadre de la normalité grâce à l’acquisition de défenses adaptatives.
3 - Il y a enfin une troisième éventualité de plus en plus fréquente de nos jours puisqu’elle conduit au mode d’organisation de la personnalité qui donne naissance à la majorité des situations dépressives et des désordres psychoaffectifs rencontrés de nos jours (alcoolisme, toxicomanie, délinquance, psychopathie, etc...., conduites addictives).
Ce modèle d ‘évolution advient chez les adolescents dont les cibles identificatoires sont faibles, peu étayantes, floues et n’ont pas permis aux pulsions diachroniques d’être utilisées dans une élaboration imaginaire structurante que ce soit vers la névrose ou vers la psychose structurelle.
Le Moi et le Surmoi demeurent fragiles et mal constitués. Il y a mise en sommeil du développement affectif.
C ‘est le modèle d’organisation Etat Limite ou Bordeline.
IMPORTANCE DU DIAGNOSTIC EN CETTE PERIODE D’ADOLESCENCE
Elle dépend de la qualité du repérage par le clinicien des mouvements qui agitent l’adolescent et de sa capacité à désintriquer ce qui est de l’ordre de la violence fondamentale et donc naturel et normal, de ce qui est partiellement libidinisé et de l’ordre de l’agressivité, sans perdre de vue que toute pulsion violente primitive qui dure dans le temps et ne trouve pas à s’intégrer dans le courant pulsionnel libidinal prendra progressivement à son profit des éléments de la libido demeurés libres, non intégrés et se perversisera.
Le regard clinique sur l’environnement pour évaluer pour évaluer le niveau de toxicité du milieu afin de pouvoir l’aider à cesser ou à réduire la toxicité des échanges.
La clinique de l’adolescence interroge d’autant plus l’adulte, qu’aucune adolescence ne peut être considérée comme totalement et correctement achevée et que les questions qu’il nous pose ne sont pas toutes nécessairement résolues chez l’Adulte.
L’attention doit se porter avant tout, sur le latent beaucoup plus que sur le manifeste destiné plus à provoquer qu’à signifier.
L’adolescence est la période des attitudes et comportements extrêmes qui évoquent souvent «la mort»:
Les overdoses toxicomaniaques, l’alcoolisme destructeur, la vitesse à moto ou en auto, les agressions dans les cités, les comportements suicidaires.
Il s’agit d’un jeu avec la vie et avec la mort évoquant une épreuve ordalique ou l’accent est mis sur la vie et où la mort est déniée. Il y a en quelque sorte affirmation ostentatoire du droit à la vie et persistance d’une croyance toute puissante sur la mort.
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