"Ma vie a explosé ce jour-là", confie Aude Lafitte auprès de Medisite. Alors qu’elle sort d’un rendez-vous post-accouchement, Aude Lafitte apprend que son fils, Timothée, est à l’hôpital à cause d’un malaise. Cinq jours plus tard, le 5 mars 2019, il décédera des suites du syndrome du bébé secoué (SBS) alors qu’il était âgé de deux mois.

Depuis le drame, la jeune femme s’est engagée dans la prévention de la maltraitance. "Ce n’est tellement pas normal de devoir enterrer son enfant que je ne pourrais jamais faire mon deuil. Alors, on apprend à vivre avec", avoue-t-elle. Et maintenant, "je dois essayer de faire tout ce que je peux pour qu’il n’y ait pas d’autres petits Timothée."

C’est quoi le syndrome du bébé secoué ?

Le syndrome du bébé secoué correspond à un traumatisme crânien qui survient lorsque l'on secoue violemment un jeune enfant. "Il s’agit d’une maltraitance sur des tout-petits, donc sur des nourrissons", explique la jeune femme. "Elle arrive lorsqu’un adulte excédé va empoigner le bébé et va le secouer très violemment d’avant en arrière pour le faire taire."

Lorsqu’un bébé est secoué, il se passe plusieurs choses dans sa tête. "Son cerveau, qui n’a pas encore suffisamment grossi pour remplir la boîte crânienne, va venir taper de tous les côtés", explique Aude Lafitte. "Ce qui va créer des hématomes."

En effet, "les nourrissons et les jeunes enfants ont une tête relativement grosse et lourde par rapport à leur corps. La musculature de leur cou est faible et leur cerveau est encore en développement", indique Ameli sur son site. "Il est donc plus sensible et susceptible d’être blessé par une secousse." Par ailleurs, elles peuvent également provoquer des hémorragies rétiniennes.

Pour ceux qui vont survivre, dans 75 % des cas, le nourrisson aura des séquelles à vie, Aude Lafitte.

Dans 10 à 20 % des cas, le bébé meurt à la suite de ces secousses. "Pour ceux qui vont survivre, dans 75 % des cas, le nourrisson aura des séquelles à vie", révèle Aude Lafitte auprès de Medisite. Autrement dit, il peut avoir :

  • Un retard du développement psychomoteur ;
  • Des troubles cognitifs et des retards d'apprentissages (lecture, parole...) ;
  • Des troubles du comportement ;
  • Des convulsions ;
  • Des paralysies ;
  • Des troubles de la vue ;
  • Un déficit auditif.

Selon Ameli, "chaque année, plusieurs centaines d'enfants sont victimes, en France, de cette forme de maltraitance. Ce chiffre est certainement sous-évalué en raison de diagnostics non posés et d'une sous-déclaration du syndrome du bébé secoué."

Sources

Merci à Aude Lafitte d'avoir accepté de témoigner

https://www.ameli.fr/assure/sante/urgence/bebe-enfant/syndrome-bebe-secoue

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