Pour marquer son pouvoir et son autorité, la Reine Elisabeth Iʳᵉ s’appuyait sur son charisme légendaire. Son teint d’un blanc immaculé et des lèvres d’un rouge sang étaient sa marque de fabrique. Mais, ses apparats pourraient bien être responsables de sa mort.
Elisabeth Iᵉʳ : elle survit à la variole...
La fille du roi Henri VIII et Anne Boleyn a contracté la variole en 1562. Lorsque son médecin lui a annoncé ce diagnostic, la souveraine n’a pu l’accepter et l’a renvoyé. Cette maladie - aujourd'hui disparu grâce à la vaccination - tuait environ 30% des malades à l'époque, et laissait de terribles cicatrices aux survivants.
Toutefois, son état s’est rapidement aggravé. Sept jours après les premiers signes, celle que l’on surnomme la Reine Vierge compte tenu de sa volonté à rester célibataire, ne pouvait plus parler. Ses conseillers la croyaient perdue. Contre toute attente, elle a réussi à vaincre la variole. Par contre, son visage a gardé les marques des boutons et pustules qui caractérisent la pathologie.
Pour cacher ces séquelles disgracieuses et continuer à afficher un teint pâle impeccable, la reine des Anglais du XVIᵉ siècle a commencé à couvrir son visage d’un maquillage blanc épais, que l’on sait aujourd’hui être toxique.
… et mise sur un maquillage toxique pour cacher les séquelles
Comme de nombreuses aristocrates de l’époque, Elisabeth Iʳᵉ appliquait sur son visage ainsi que son cou et son décolleté de céruse. Or le plomb, ingrédient principal de cet ancien “cosmétique”, est fortement toxique. À fortes doses, il provoque des encéphalopathies, des neuropathies, le saturnisme, des troubles digestifs ainsi que le décès.
La mixture, aussi surnommé blanc de Saturne, attaquait aussi la peau de la Reine. Sous son effet, le teint devient gris et le vieillissement de l'épiderme est accéléré. Les compositions des autres cosmétiques font également froid dans le dos au vu de nos connaissances actuelles. Par exemple, le rouge à lèvre contenait des métaux lourds.
Pour ne rien arranger, les femmes de l’époque gardaient leur maquillage plusieurs jours.
Lorsqu'enfin elles l'enlevaient enfin, le démaquillant était aussi très problématique. Il était composé d’eau de rose, de miel, de coquilles d’œufs et… de mercure ! S'il pénètre l'organisme, cet élément chimique peut causer des pertes de mémoire, une irritabilité extrême et un état dépressif.
En prenant de l'âge, la reine d’Angleterre a perdu beaucoup de poids ainsi que toutes ses dents et la plupart de ses cheveux. Sa santé a fortement décliné en mars 1603. La monarque a finalement poussé son dernier souffle dans la nuit du 24 mars 1603, après plus de 44 ans de règne.
Les symptômes qu’elle présentait dans ses dernières années, appuient la thèse d’une mort liée à une intoxication aux métaux causés par son maquillage pour de nombreux historiens. Toutefois, d’autres pistes sont aussi envisagées comme la pneumonie ou le cancer. En revanche, l’empoisonnement au plomb de la reine fait peu de doute.
The truth behind Queen Elizabeth’s white ‘clown face’ makeup, News.com.au, 2 mars 2019
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