Qui sont ces seniors qui s'engagent pour les réfugiés ?

Après l'affaire Aylan, un petit garçon de 3 ans retrouvé mort sur une plage, nombreux sont ceux qui ont décidé d'agir pour aider les migrants qui arrivent en Europe. Parmi ces nombreuses initiatives citoyennes, l'association Singa a lancé l'opération Calm (Comme à la maison). Le but est de trouver des personnes acceptant d'accueillir des migrants chez eux. Le magazine Pleine Vie est partie à la rencontre des seniors qui participent à l'opération.

Des initiatives citoyennes de plus en plus nombreuses

La plateforme d'accueil Calm a été lancée début septembre par Nathanaël Molle, cofondateur de Singa. En seulement quelques jours, l'association a reçu plus de 600 propositions d'hébergement. Un record, probablement dû au fait que "les gens ne veulent plus rester simples spectateurs, ils veulent s'engager", décrypte celui qui a lancé le programme. Daniel, 78 ans, confirme : "J'avoue que j'ai foncé tête baissée, je ne me suis pas posé de questions. Cela m'a semblé naturel d'accueillir quelqu'un dont la situation était intenable dans son propre pays". Depuis la fin du mois de novembre, il vit avec Hazem, un irakien de 47 ans. "Quand on peut aider, il ne faut pas hésiter", ajoute-t-il.

En plus d'offrir un logement, nombre de ces personnes fournissent une aide quotidienne à ces migrants. Ils les aident à retrouver des repères, à s'intègrer après avoir été déracinés. Et surtout, ils les aident à effectuer les démarches de demande d'asile ou de l'obtention du statut des réfugiés. Le temps d'attente est long : 18 mois en moyenne, et ça demande de nombreux aller-retours entre la préfécture et l'Ofpra (Office français de la protection des appatrides et des réfugiés).

Mais l'association de Nathanaël Molle n'est pas la seule à proposer ce type d'aide aux réfugiés. En 2014, la Fédération protestante de France a lancé un appel. George, 72 ans, agriculteur à la retraite, et son épouse y répondent. "Voir ces camps de réfugiés en Turquie et toutes ces villes détruites... quel malheur ! Ma femme et moi habitons une grande ferme alsacienne avec un logement indépendant. Alors ce fut une évidence", explique-t-il à Pleine Vie. Ils ont accueilli une première famille en juillet 2015, avant d'ouvrir leur porte à un couple, Sandra et Terry.

Fanch, 68 ans, a créé une association, Accueil Solidarité Saint-Urbain, et entraîné les membres de son village breton avec lui. Une initiative normale pour le maire, Jean-Louis Vignon : "Notre village a la capacité de le faire. Si toutes les communes s'y mettaient, le poids serait vraiment minime". "C'est en intégrant ces gens, en montrant que tout se passe bien, qu'on pourra démythifier les choses", ajoute-t-il.

Lutter contre idées reçues

Ces seniors qui s'engagent par solidarité pour les réfugiés le font aussi pour casser les clichés."Ouvrir notre porte aux réfugiés, c'est un pied de nez aux frilosités, aux égoïsmes ! Cela fait partie de nos valeurs, de notre éducation", explique Marie-France, une septuagénaire qui a commencé par donner des cours de français à des jeunes Afghans en 2009. Aider les réfugiés et leur offrir un toit, c'est aussi une façon de rappeler que, quelles que soient leurs origines ou leur religion, l'humanité doit toujours primer.

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