L’endométriose est une affection gynécologique qui touche entre 1,5 et 2,5 millions de femmes en France, soit une femme sur dix en âge de procréer.
Cette maladie gynécologique se caractérise par la présence anormale, dans la cavité abdominale, de fragments de muqueuse utérine ou de tissu endométrial, un tissu similaire à l’endomètre qui tapisse l’utérus.
Pathologie inflammatoire et potentiellement invalidante, l’endométriose se traduit par de vives douleurs et des maux de ventre parfois insoutenables. Des effets secondaires qui surviennent particulièrement pendant les menstruations et les rapports sexuels.
Endométriose : une maladie chronique, source d’infertilité
Ces symptômes diffèrent d’une femme à l’autre et sont d'une gravité variable. Leur apparition s’explique par la migration des cellules de l’endomètre en dehors de l’utérus. Dans le détail, ce tissu endométrial se dépose dans la cavité abdominale. Le développement de ces cellules dans d’autres parties du corps, donne lieu à une réaction inflammatoire, sous l’effet des hormones sexuelles.
Cette inflammation locale est à l’origine de lésions, de saignements, de kystes, de cicatrices et d’adhérences fibreuses entre les organes de l’abdomen.
L'expérience de la maladie est différente d'une femme à l'autre et toutes les femmes touchées par l’endométriose ne présentent pas les mêmes lésions, rappelle ameli, le site de l’assurance maladie.
L’errance médicale et l'absence de traitement, une double peine
Cette maladie chronique, qui peut entraîner une incapacité à procréer,est d’autant plus difficile pour les millions de femmes concernées, qu’il n’existe aucun traitement. A cette impasse thérapeutique, les femmes doivent composer avec l’errance médicale qui entoure cette maladie, vécue comme une double peine : le retard de diagnostic est évalué à sept ans en moyenne.
Alors que l’endométriose, par les douleurs qu’elle provoque, altère souvent la qualité de vie, plusieurs études ont montré que la nutrition fait partie des leviers intéressants pour soulager les symptômes.
Endométriose : les bienfaits des flavonoïdes dans la réduction des symptômes
Une nouvelle étude parue dans la revue Endocrinology le 10 octobre 2023, confirme l'importance de l’alimentation pour l'endométriose.
Les chercheurs de l'école de médecine vétérinaire et de sciences biomédicales (VMBS) de l'université A&M du Texas vantent particulièrement les bienfaits des flavonoïdes, un composé présent dans les plantes.
Ils ont découvert que ces substances abondantes dans certains fruits et légumes étaient associées à une réduction des symptômes de l'endométriose. Intégrer ces aliments dans l’assiette aiderait à calmer l’inflammation et la gravité des symptômes.
Découvrez quelques-uns de ces aliments en images.
Les pommes
Source de fibres, la pomme est également riche en flavonoïdes, spécifiquement en quercétine, en catéchine et en épicatéchine.
Les brocolis
Les brocolis, comme tout aliment de la famille des choux (choux de Bruxelles, chou kale, etc), forment des aliments intéressants pour réduire l’inflammation en cas d’endométriose. Ils sont riches en flavonoïdes (quercétine).
Les fruits rouges
Les fraises, les myrtilles, les framboises ou encore les mûres comptent dans les rangs des fruits riches en antioxydants, en particulier en flavonoïdes (quercétine).
Dans leur étude, les chercheurs de l'université A&M du Texas suggèrent que les flavonoïdes pourraient avoir une action similaire à certains traitements médicamenteux pour l’endométriose.
Les oignons
L'oignon est un aliment qui brille par sa richesse en composés flavonoïdes. Il en contiendrait 25.
Pour cette nouvelle recherche américaine, 20 flavonoïdes ont été analysés Ceux-ci ont découvert que deux d’entre eux disposaient de propriétés protectrices et anti-inflammatoires, à même de soulager les patientes souffrant d’endométriose.
"Nous avons examiné plus de 20 flavonoïdes et nombre d'entre eux ont montré une interaction avec NR4A1 et NR4A2, qui sont deux des récepteurs que nous étudions", a déclaré le Dr Stephen Safe, professeur au département de physiologie et de pharmacologie vétérinaires de la VMBS, dans un communiqué. "Ces deux récepteurs sont impliqués dans la régulation de l'inflammation".
Le thé
Les deux flavonoïdes qui ont le plus influencé les récepteurs NR4A1 et NR4A2, qui interviennent dans la régulation de l’inflammation, sont la quercétine et le kaempférol, des flavonoïdes que l’on trouve dans des aliments comme le thé.
Le vin rouge
Le vin rouge fait également partie des aliments cités par les chercheurs, car il est riche en quercétine et en kaempférol, aux propriétés anti-inflammatoires.
Malgré l’espoir que suscite cette découverte, il est encore trop tôt pour que les flavonoïdes rentrent dans les prescriptions des patientes traitées pour endométriose : "Nous n'en sommes pas encore au point de distribuer des ordonnances de flavonoïdes pour traiter l'endométriose, concède le Dr Safe. Ce que nous savons pour l'instant, c'est qu'il existe un lien entre les flavonoïdes et les récepteurs cellulaires qui régissent l'inflammation.
Les chercheurs espèrent que les enseignements de leur étude contribueront à mettre au point de "meilleurs suppléments qui pourraient servir de traitement pour l'endométriose".
En attendant, ils jugent préférable préférable "d'intégrer des aliments contenant des flavonoïdes dans un régime alimentaire normal plutôt que de prendre une supplémentation de temps en temps".
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