Le Premier ministre Jean Castex avait annoncé le 21 juillet dernier que les règles d’isolement pour les personnes vaccinées ayant cotoyé un individu positif au Covid-19 allaient changer. C’est désormais chose faite. Le ministère de la Santé a annoncé ce mardi que les personnes complètement vaccinées contre le SARS-CoV-2 ne seront plus obligées de respecter une période d’isolement si elles sont “cas contact” d’une personne contaminée.
“Toutes les personnes (…) ayant reçu un schéma complet (de vaccination) depuis au moins 7 jours (…) ne sont pas tenues de respecter de quarantaine”, indique la direction générale de la Santé (DGS) dans une note “DGS-urgent” qui fait office d’instruction aux professionnels de santé. A noter que ce délai est porté à quatre semaines pour les personnes ayant reçu le vaccin unidose de Johnson & Johnson.
Deux tests de dépistage à réaliser
Ces personnes cas contact devront cependant se soumettre à deux tests de dépistage du coronavirus. Le premier doit avoir lieu lorsque l’individu prend connaissance de son statut de cas contact. Le second test doit ensuite être réalisé dans les sept jours après le dernier contact avec la personne infectée par le virus. Si la personne malade habite dans le même foyer et qu’il lui est impossible de “s’isoler strictement”, ce second test doit être fait 17 jours après.
Les autorités sanitaires demandent aussi à ces cas contacts vaccinés de "porter un masque dans l'espace public, informer leurs contacts et limiter leurs interactions sociales".
Néanmoins, cette nouvelle règle ne s’applique pas à toute personne “atteinte d’une immunodépression grave”, même si une troisième dose leur a été administrée. Cela concerne principalement les personnes ayant reçu une greffe d’organe, les patients sous chimiothérapie, ceux recevant de puissants traitements antisuppresseurs et les dialysés chroniques.
Coronavirus : les vaccins réduisent les risques de transmission
Les vaccins actuellement autorisés en France réduisent fortement le risque de développer une forme grave de la maladie. Si elle ne permet pas d’écarter totalement les risques de transmission, la vaccination casse tout de même une bonne partie des chaînes de contamination, selon plusieurs études scientifiques.
D’après cette étude israélienne menée en février dernier sur 1,2 million de personnes, les "preuves d'infection" détectées par les tests PCR diminuent de 92 % après deux doses du vaccin de Pfizer-BioNTech. Selon les auteurs, une personne vaccinée présente 10 fois moins de risque d’être infectée par le virus. Une donnée essentielle puisque sans virus, aucune transmission n’est possible.
Néanmoins, une personne vaccinée peut être infectée et donc porteuse du virus. Mais selon une autre étude parue fin mai dans Nature, elle aurait une quantité de “charge virale” plus faible qu’une personne non vaccinée. Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont comparé les échantillons nasopharyngés des porteurs du virus ayant reçu le vaccin de Pfizer-BioNTech et des individus positifs non-vaccinés. La charge virale était entre 2,8 et 4,5 moins importante chez les premiers après deux doses. "On peut raisonnablement estimer qu'avoir moins de virus, c'est être moins infectieux", avancaient plusieurs chercheurs du CNRS en avril dernier.
Ce nouvel allègement des restrictions pourrait convaincre encore plus de Français à se faire vacciner, alors que le pays a dépassé le seuil des 50 % de vaccinés.
Etude israelienne : https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2101765
Etude dans Nature : https://www.nature.com/articles/s41591-021-01316-7.pdf
Le Journal du CNRS : https://lejournal.cnrs.fr/billets/covid-19-vaccine-peut-sinfecter-et-transmettre-le-virus
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