Près d’un adulte sur cinq serait touché par des troubles anxieux au cours de sa vie. Un phénomène qui frappe deux fois plus les femmes que les hommes, selon l’Inserm. Pour améliorer la prise en charge de ces personnes, les chercheurs s’attèlent à comprendre les mécanismes biologiques qui les sous-tendent. Une nouvelle étude parue dans le journal Personality and Individual Differences nous aide à y voir plus clair.
Les personnes anxieuses sont plus angoissées le soir
Cette étude, menée par la Dr Rebecca Cox, montre que les personnes de nature anxieuse sont plus angoissées le soir que le matin. L’effet inverse se produit chez une personne peu ou “normalement” anxieuse. Et pour cause, son niveau d’anxiété diminue au cours de la journée.
Pour en arriver à ces résultats, la chercheuse et son équipe ont utilisé la méthode de “l’évaluation momentanée écologique” qui est souvent employée par les psychologues pour mesurer les émotions en temps réel. Ils ont donc proposé aux participants de répondre à un questionnaire quotidien le matin, l’après-midi et le soir, afin d’indiquer leur niveau d’anxiété à ces moments précis de la journée.
“Nous avons constaté que les niveaux d’anxiété diminuaient au fil de la journée pour les personnes peu ou moyennement anxieuses”, détaille Dr Cox. “En revanche, nous avons vu que l’anxiété restait élevée et stable tout au long de la journée chez les personnes très anxieuses.”
Anxiété : le problème de l’inquiétude excessive
Les chercheurs expliquent cette anxiété permanente par l’inquiétude excessive ressentie par ces individus, également appelée “inquiétude problématique”. C’est un état psychologique qui permettrait d’agir comme un bouclier protecteur envers les changements soudains d’émotion et les imprévus. Ce “trop plein d’inquiétudes” empêcherait ces personnes à lâcher prise le soir.
La spécialiste tient cependant à tempérer : “À des niveaux sains, l’inquiétude peut nous aider à anticiper les menaces et préparer l’avenir”, explique-t-elle avant de détailler : “L’inquiétude peut devenir dangereuse si sa fréquence ou son intensité sont disproportionnées par rapport à sa source. Si je suis tellement inquiet à propos d’un test à venir que je ne peux pas me concentrer sur mes études, ou si je suis si souvent inquiet à propos des tempêtes que je ne quitte pas ma maison, alors l’inquiétude est problématique.”
Les six types de troubles anxieux
Lorsque l’anxiété devient une maladie, l’Inserm explique que six sous-types de troubles peuvent apparaître :
- l’anxiété généralisée
- le trouble panique
- les phobies spécifiques
- l’agoraphobie
- l’anxiété sociale
- l’anxiété de séparation
Les symptômes sont quant à eux variables d’un individu à l’autre, avec notamment :
- des troubles psychologiques : irritabilité, impulsivité, peur irrationnelle, difficulté à se concentrer, baisse des performances intellectuelles, incapacité à faire des projets, vision négative de l’avenir, etc ;
- des manifestations physiques : troubles digestifs, douleurs, insomnies, fatigue, maux de tête, vertiges, etc.
Selon les chercheurs, il convient de consulter un spécialiste “dès lors qu’on ressent un état d’anxiété excessif au regard de la situation vécue, qui entraîne des symptômes psychiques et physiques de type fatigue, agitation, irritabilité, sueurs, nausées, sensation de boule dans la gorge, tremblements, contractions musculaires, douleurs musculaires, maux de tête... et altèrent durablement ses activités quotidiennes et ses relations aux autres”.
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0191886922000320
https://www.inserm.fr/dossier/troubles-anxieux/
https://www.cosmopolitan.fr/pourquoi-vous-etes-plus-anxieux-le-soir-d-apres-une-etude,2055618.asp
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