Santé mentale : plus on cherche le bonheur, moins on est heureuxAdobe Stock

“Le bonheur est une expérience précieuse et les sociétés veulent que leurs citoyens soient heureux. Bien que cet engagement sociétal semble louable, trop insister sur la positivité (par opposition à la négativité) peut créer une norme émotionnelle inaccessible qui, ironiquement, compromet le bien-être individuel”, annoncent d’emblée les auteurs de l’étude sur le bien-être publiée dans la revue Scientific Reports, le 17 février dernier. La rédaction vous en parle.

La pression au bonheur provoque un mal-être

Pour mener cette étude, les chercheurs ont interrogé 7 443 personnes dans 40 pays différents. Ils ont à la fois étudié leur degré de satisfaction à l’égard de leur vie, leur sentiment de bien-être émotionnel et leur santé mentale. Dans un second temps, ils ont demandé aux volontaires s’ils ressentaient une "pression au bonheur" de leur entourage.Tous les résultats ont été analysés en fonction des pays.

Conclusion : la pression ressentie par certains individus à “devoir être heureux” est associée à un mauvais bien-être dans les pays où le taux de bonheur est particulièrement élevé. Ces personnes ressentent d’avantages de stress, d’anxiété, d’émotions négatives et présentent des niveaux de dépression plus élevés.

Difficile d’être heureux dans les pays dits “les plus heureux”

Ces résultats sont particulièrement constatés en Finlande, au Danemark, en Suisse, en Islande et aux Pays-Bas, nations en tête du classement 2021 des pays “les plus heureux”.

“Nos résultats soulignent le lien entre l'évaluation des émotions sociales et le bien-être individuel, et suggèrent que des niveaux de bonheur nationaux élevés peuvent avoir des inconvénients pour certains", précisent les chercheurs. C’est notamment le cas des personnes qui ressentent une forte pression pour garder le moral.

"À un niveau personnel, exprimer son bonheur est une bonne chose. Mais, comme l'ont montré d'autres recherches, il est parfois bien d'être sensible à la façon dont notre expression d'émotions positives peut affecter les autres. S'il est bon de faire preuve de bonheur et de positivité dans nos interactions sociales, il est également bien de savoir quand se faire plus discret, et ainsi éviter d'aliéner ceux qui ne partagent peut-être pas notre joie du moment", ont développé les auteurs des travaux.

Sommes-nous heureux en France ?

Dans le “Rapport mondial du bonheur”, la France se trouve à la 25ème position des pays les plus heureux, avec un score de 6,664 sur 10. En comparaison, la Finlande, nation première du classement, est à 7,809 sur 10.

Cette moyenne est mesurée grâce à plusieurs indicateurs dont le PIB par habitant (Produit intérieur brut), l’aide sociale (logement, allocations, etc), l’espérance de vie en bonne santé, la liberté relative aux choix de vie, la générosité et la perception de la corruption gouvernementale. Autant d’indicateurs assez généraux, qui, même s’ils peuvent refléter la santé mentale générale du pays, ne peuvent effectivement pas retransmettre réellement le bien-être de chacun, qui dépend également de nombreux facteurs personnels (liens familiaux, situation professionnelle, etc).

Sources

https://www.nature.com/articles/s41598-021-04262-z?utm_medium=affiliate&utm_source=commission_junction&utm_campaign=3_nsn6445_deeplink_PID100115541&utm_content=deeplink 

https://atlasocio.com/classements/societe/bonheur/classement-etats-par-indice-de-bonheur-monde.php 

https://theconversation.com/research-finds-countries-that-focus-the-most-on-happiness-can-end-up-making-people-feel-worse-177323 

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