Fête des morts : connaissez-vous le jour où on meurt le plus en France ? Image d'illustrationIstock
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Les Mexicains la nomment "El dias de los muertos" : la fête des morts, une date importante chez les catholiques du monde entier. Un jour qui nous rappelle ce passage inéluctable. Mais qui ne s’est pas demandé à quel moment ce tunnel fera son apparition ? Un mystère en partie révélé par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans un rapport publié mercredi 30 octobre. Alors prudence lorsque vous soufflerez vos bougies, les scientifiques ont démontré que vous augmentez la probabilité de mourir le jour de votre anniversaire.

Selon les chiffres de l’institut, en 2023, 639 300 personnes sont décédées dans l’hexagone. Soit 35 900 personnes de moins qu’en 2022, année marquée par cinq vagues de covid-19, deux de grippe et une canicule l’été. Les scientifiques notent une courbe qui monte depuis 2011 en lien avec la génération papy boom née entre 1946 et 1974.

C’est sans surprise l’hiver qu’ils analysent un pic de mortalité, notamment dû à la circulation virale, dont la grippe qui tue environ 10 000 personnes chaque hiver. "Les mois d’hiver ont été les plus meurtriers, avec une surmortalité de +9 % en décembre, +14 % en janvier, +12 % en février et +6 % en mars", précisent les auteurs du rapport.

Le 3 janvier, journée la plus meurtrière

À l’inverse, pour les plus de 30 ans, c’est bien l’été qui est le moins meurtrier. Un chiffre qui ne concerne pas les personnes entre 18 et 29 ans. Contrairement aux gens plus âgés, les jeunes résistent bien aux virus hivernaux mais sont plus à risque d’accident de la voie publique durant l’été.

Alors pas plus de suspens, vous vous demandez surement quel jour on meurt le plus ? Après l’analyse des chiffres de ces 20 dernières années, c’est le 3 janvier qui retient ce triste record, avec un nombre moyen de décès de 1 900, contre 1 600 sur l'ensemble de la période de 2004 à 2023, soit +19 %. "Le 3 janvier est un jour d'hiver, qui suit les fêtes de fin d'année. Le désir de passer ces fêtes avec des proches, ainsi que celui d'atteindre une nouvelle année, pourrait retarder la survenue du décès des personnes en fin de vie et expliquer en partie ce pic. De plus, cette période correspond à une reprise des opérations chirurgicales programmées qui peuvent engendrer des complications fatales", analyse l'Insee.

Le 15 août est le jour le moins meurtrier de l’année

À contrario, le 15 août apparaît comme le jour le moins meurtrier de l’année avec une moyenne de 1 410 décès tous les ans. Selon l’institut de statistique, les jours fériés comptent moins de morts qu’un jour travaillé. "Les décès à l’hôpital diminuent davantage lors des jours fériés. Ceci pourrait s’expliquer par des prises en charge moins fréquentes d’interventions programmées lors de ces jours de repos habituels", souligne l’Insee.

Pour information, le dimanche est le jour de la semaine ou le risque de mourir est le plus faible avec 1550 décès. Quant au mardi, bien que la différence soit faible, il apparaît comme le plus meurtrier avec 1620 décès en moyenne. En revanche, la mortalité des adolescents et des jeunes adultes est plus élevée le week-end, période de plus forte accidentalité.

Un risque plus élevé de mourir le jour de son anniversaire

Mais plus étonnant, durant leur recherche les scientifiques ont découvert que le risque de mourir augmente le jour de notre anniversaire. Pour parvenir à ce résultat, ils ont comparé les dates d’anniversaire et les dates de décès. Ils ont mis en évidence une hausse de 6 % de la mortalité ce jour-là. Un risque qui touche toutes les tranches d’âge, mais qui augmente pour les 18-39 ans (+ 21%). Et cela ne veut pas dire que les centenaires sont épargnés. "Le nombre moyen des décès le jour des 100 ans est supérieur de 29% au nombre moyen de décès quotidiens pour les personnes de même âge", relève l'agence de statistiques.

"Ce phénomène, appelé "syndrome de l’anniversaire", a été observé dans d’autres pays. Plusieurs hypothèses sont avancées. En Suisse, les accidents de la route, les chutes et les accidents cardiovasculaires sont plus fréquents ce jour-là, ce qui pourrait s’expliquer par des excès d’alcool. Au Japon, le risque de suicide augmente le jour de son anniversaire. Cette date symbolique pourrait exacerber un sentiment de tristesse ou de solitude", conclut l’agence.

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