Une nouvelle prise en charge des rhumatologues en cas d’arthrose du genou !Istock
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65% des Français de 65 ans souffrent d’arthrose du genou (ou gonarthrose), ils sont 80% après 80 ans. C’est bien simple, l’arthrose du genou est la plus courante, après celle qui touche la main et le dos. Une pathologie liée à l’âge et donc à l’usure naturelle des articulations, comme vous vous en doutez, mais aggravée aussi par d’autres facteurs.

L’Assurance maladie (Ameli) en liste cinq :

  • L’excès de pression sur les articulations. “En cas de travail en position accroupie ou à genou, lors du port fréquent de charges lourdes ou de la pratique mal contrôlée et intensive de certains sports, le surmenage des ligaments et des articulations entraîne des microtraumatismes des cartilages”, précise Ameli. Pour les mêmes raisons, le surpoids et l’obésité sont des facteurs favorisants.
  • La sédentarité, car contrairement à ce que l’on croit souvent (à tort), le mouvement n’abîme pas le cartilage. Au contraire, bouger entretient le cartilage en le lubrifiant.
  • Les m aladies inflammatoires comme le diabète, l'hypertension artérielle, la dyslipidémie (anomalies des lipides dans le sang) ou le syndrome métabolique.
  • Le sexe : les femmes, surtout après la ménopause, sont plus touchées que les hommes.
  • Les antécédents familiaux d'arthrose pourraient être un facteur de risque (des facteurs génétiques ont formellement été établis pour les arthroses de la main et du genou).

Les médicaments, uniquement pour soulager pendant les crises

Aucun médicament, à ce jour, soigne l’arthrose. Les seuls traitements proposés visent à réduire les douleurs, notamment lors des poussées inflammatoires de l’arthrose.

En outre, leur usage doit être strictement encadré et validé par le rhumatologue ou le médecin qui vous suit. Les infiltrations (acide hyaluronique, PRP…) peuvent aussi être proposées. Mais là encore, elles ne régénèrent pas le cartilage.

Quels médicaments privilégier en cas d’arthrose ?

  • Le paracétamol, en première intention (et en respectant les espacements entre les prises et les dosages), mais prévient la Société Française de Rhumatologie “pas nécessairement de façon systématique et/ou continue.”
  • Les opioïdes faibles (codéine, caféine…) sont préconisés - comme les anti-inflammatoires - lorsque le paracétamol n’est pas suffisamment efficace. Les opioïdes forts (type morphine ou fentanyl) “sont utilisés lorsque les opioïdes faibles sont insuffisamment efficaces (pris à dose maximale) ou non tolérés. En règle générale, sur une courte période pour passer un cap plus douloureux”, précise la SFR.

Les anti-inflammatoires : attention aux effets indésirables !

Les anti-inflammatoires (il en existe deux sortes, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène ou le kétoprofène et les corticoïdes) sont conseillés quand le paracétamol est inefficace.

Attention, prévient toutefois l’Assurance maladie à ne pas dépasser cinq jours de traitement et à ne pas les associer ni augmenter les doses en raison “de leurs effets indésirables en particulier digestifs, cardiovasculaires ou rénaux, surtout chez les personnes âgées. Par ailleurs, les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent masquer des symptômes d'infection (fièvre, douleur) et donc conduire à un retard de diagnostic et de prise en charge d'une infection simultanée.

Les AINS locaux: gels, crèmes, spray, s’utilisent en application et peuvent soulager localement.

Quelles thérapeutiques associées aux médicaments ?

L’activité physique adaptée : le fer de lance pour traiter l’arthrose

La prise en charge globale de l'arthrose du genou implique plusieurs modalités combinant des thérapies pharmacologiques et une gamme d'interventions non pharmacologiques pour soulager la douleur et améliorer la fonction”, indiquent les rhumatologues et les médecins fonctionnels. En d’autres mots, vous ne pourrez pas améliorer durablement votre arthrose (et donc soulager les douleurs) si vous vous contentez des médicaments.

L’activité physique adaptée (APA) incluant une pratique régulière, dynamique et globale d’exercices physiques en milieu terrestre et/ou aquatique, doit être systématiquement proposée”, insiste la SFR.

Ce programme fait partie intégrante du parcours de soin de la personne arthrosique. Il est donc crucial quand on souffre d’arthrose de maintenir une activité physique (comme la marche ou la natation, tout simplement, couplée à des exercices de renforcement musculaire) régulière.

Ce type de chaussures recommandés par les experts

D’autres pistes sont validées par la SFR dans le cadre de la prise en charge de l’arthrose du genou. Elles se combinent aux options proposées plus haut.

. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) spécifiques “ont montré des bénéfices pour la douleur chronique en agissant indirectement sur la dépression et l'anxiété secondaire”.

. En présence de douleurs localisées entre le fémur et le tibia (on parle alors de gonarthrose tibio-fémorale) “une genouillère de décharge unicompartimentale peut être proposée”.

. Un chaussage adéquat. Une étude* suggère que contrairement à ce qui était préconisé jusque-là, les chaussures plates et souples ne sont pas la meilleure option. Des chaussures qui soutiennent bien le pied et assurent une bonne stabilité sont au contraire plus efficaces pour limiter les douleurs générées par la gonarthrose. La SFR indique de son côté “que les semelles orthopédiques à absorption de chocs neutres peuvent également être utiles pour le confort”.

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