Chaque 14 juillet, les feux d'artifice explosent un peu partout dans l’hexagone. Pollution de l’air, de l’eau et des sols, ces spectacles sont de plus en plus pointés du doigt par les associations pour leurs risques sur l’environnement. Mais présentent-ils réellement des risques pour la santé ?
Selon la fédération des associations agréées de l’air (Atmo), les feux d’artifices entraînent un pic de particules, de même type que la pollution induite par la fumée des incendies de forêt. De plus, les couleurs brillantes qui éclaboussent le ciel nocturne sont créées par une série de métaux potentiellement toxiques, explique l’association. "Les contaminations au cuivre sont susceptibles d’entraîner des taux élevés de dioxine qui engendrent des problèmes de peau. La prolifération d’aluminium est liée à des problèmes cognitifs et suspectée d’augmenter la prévalence de la maladie d’Alzheimer. Quant au baryum, il peut causer des problèmes gastro-intestinaux".
Une étude américaine de 2015 publiée dans la revue scientifique Science, révèle également une hausse de 42 % du niveau des particules fines dans l’air au cours de l’heure qui suit l'événement. Les scientifiques démontrent que ce taux revient à la normale seulement 16 heures après le spectacle.
"Si un seul feu d’artifice n’a pas de conséquences dévastatrices, c’est la répétition de ces spectacles qui peut entraîner des contaminations importantes"
Il n’est plus à démontrer l’impact de ces particules sur la santé, comme les maladies respiratoires, cardiaques, et neurologiques. Cependant, peu de recherches se sont concentrées sur les risques spécifiquement liés aux feux d'artifice.
Les scientifiques ne peuvent qu'émettre des hypothèses sur la manière dont ils affecteraient la santé. "Si un seul feu d’artifice n’a pas de conséquences dévastatrices, c’est la répétition de ces spectacles qui peut entraîner des contaminations importantes", souligne l’Atmo. L’organisation précise par ailleurs qu’en proportion annuelle, la pollution due aux feux d’artifice est moindre que celle liée à d’autres sources, comme le trafic routier.
Cette pollution est particulièrement nocive pour les personnes souffrant de maladies préexistantes telles que l'asthme et les maladies cardiaques, ainsi que les enfants et les personnes âgées. L’Atmo recommande d’ailleurs à ces personnes de fermer les fenêtres et portes de leurs logements pour limiter la pollution de l’air intérieur.
Blessures physiques
Selon le gouvernement canadien, les blessures physiques liées aux feux d’artifices sont en augmentation. Entre le 1er avril 2011 et le 13 avril 2023, 210 cas de blessures associées aux pièces pyrotechniques et à d’autres produits connexes ont été signalés. Environ 67 % concernait des hommes. Les feux d'artifice peuvent être mortels en cas de mauvaise manipulation. Néanmoins, ces accidents concernent bien plus les hommes jeunes et sont très rares en France, souligne le Dr Vincent Gautier, médecin urgentiste au CHU d’Annecy.
Bien plus fréquentes, les explosions retentissantes qui accompagnent les feux d'artifice peuvent endommager vos oreilles, et plus vous en êtes proche, plus le risque est élevé. Selon Sensitive auditive, une association d’audioprothésiste, le nombre de décibels maximum auxquels un adulte peut s’exposer est de 140 dB alors qu’un feu d’artifice en produit en moyenne 170 dB. "Vous pouvez développer une perte auditive due au bruit. Même un seul coup fort qui dure moins d'une seconde peut causer des dommages permanents", indique l'association dans un communiqué.
Traumatismes oculaires
Heureusement, il existe une solution simple comme porter des bouchons d'oreille ou un casque qui atténue les détonations. De plus, ils ne vous empêcheront pas d'apprécier le spectacle. Ce dispositif préservera votre ouïe tout en laissant votre regard s’émerveillé de la beauté de l'événement.
Vos yeux peuvent d’ailleurs aussi souffrir de ce moment. Une étude réalisée par des médecins de l’hôpital de Strasbourg et publiée en 2008 révèle la dangerosité des feux d’artifice sur la santé oculaire. Durant 10 ans, les scientifiques ont analysé les données de 35 patients. “Les contusions oculaires représentaient 21 d'entre eux, dont 13 cas de brûlures et cinq plaies du globe oculaire. Une prise en charge chirurgicale initiale a été nécessaire dans 54 % des cas”, soulignent les auteurs de l’étude.
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