Le 14 février dernier, on a appris qu’un cas de peste bubonique (aussi appelée peste noire), la maladie qui a décimé entre 30 et 60% de la population européenne au XIVe siècle, a été identifié en Oregon, aux États-Unis. De quoi surprendre, puisque cette maladie était devenue extrêmement rare (certains la croyaient même complètement disparue).
Réémergence de vieilles maladies : plusieurs causes
Comment expliquer ce cas de peste noire ? Comme l’explique l’Institut Pasteur : “La peste est une maladie qui sévit toujours de nos jours en Afrique, en Asie et en Amérique et fait partie des maladies actuellement réémergentes dans le monde. Elle est soumise à une réglementation internationale. Le nombre de cas déclarés par l’OMS est en progression dans certaines régions. Au cours du XXe siècle, l’utilisation de traitements antibiotiques et le renforcement des mesures de santé publique ont réduit très fortement la morbidité et la mortalité dues à cette maladie, mais n’ont pas permis de la faire disparaître.”
Plus globalement, la réémergence de maladies anciennes, voire médiévales, peut s’expliquer par quatre facteurs majeurs :
- une faible couverture vaccinale
- un mauvais contexte socio-économique
- la mondialisation
- des pratiques sexuelles à risque
“L’une des principales raisons qui expliquent la recrudescence des maladies anciennes est évidemment la pauvreté, qui touche près de la moitié de la population dans le monde. Pour ces populations, l’accès aux soins et aux vaccins est bien moindre, voire quasi-nulle, ce qui les expose dangereusement à ces affections. Cela explique notamment le retour de la tuberculose, une des maladies les plus meurtrières au monde. Autre fait résultant de la pauvreté : l’insalubrité des structures. Le choléra refait son apparition dans des secteurs sans eau potable”, explique la Matmut.
Quelles sont les maladies anciennes que l’on voit le plus réapparaître ? On vous en dit plus.
La rougeole
Dans un rapport publié au début de l’année 2024, l'OMS a alerté sur la multiplication par 45 des cas de rougeole en Europe entre 2022 et 2023. Cette maladie revient notamment à cause de la méfiance envers la vaccination, et donc d’une moins bonne couverture vaccinale.
La lèpre
L’OMS a lancé l’alerte en 2019 : 202 256 nouveaux cas de lèpre ont été enregistrés dans le monde, cela dans 161 pays. Elle est devenue extrêmement rare en Europe, mais elle sévit toujours dans les pays de l'hémisphère sud et aux États-Unis.
La tuberculose
Cette maladie était dévastatrice en Europe au XIXe siècle et durant la première moitié du XXe siècle. En 2021, elle a progressé pour la première fois depuis 20 ans. La tuberculose n’a jamais totalement disparu à cause de l’antibiorésistance et de la pauvreté.
La polio
À cause de la disparition de la maladie, “certains pays négligent de maintenir la couverture vaccinale à un niveau suffisant ; on assiste alors parfois à un retour de la poliomyélite due à des virus sauvages importés des deux pays où ils restent endémiques”, explique l’Institut Pasteur.
La gale
“La gale est une infestation parasitaire causée par de minuscules acariens qui creusent un sillon sous la peau et y pondent leurs œufs, ce qui entraîne de vives démangeaisons et une éruption cutanée”, explique l’OMS. Elle est favorisée par la vie en communauté, comme dans un internat.
Le scorbut
Le scorbut est dû à une carence profonde en vitamine C. Cette maladie, fréquente durant la Renaissance, était appelée la “maladie des marins” car elle sévissait particulièrement sur les embarcations. Elle réapparaît à cause de la malnutrition.
La syphilis
En France, le nombre d’infections sexuellement transmissibles (IST) est monté en flèche ces dernières années. Cette recrudescence concerne notamment la syphilis, indique la Société française de microbiologie. Cette maladie était très fréquente en Europe durant la Renaissance.
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