La dénutrition se définit comme une insuffisance d’apports nutritionnels par rapport aux besoins de l’organisme. Cette maladie touche plus de deux millions de personnes en France, la convertissant en un réel problème de santé publique. Elle est d’autant plus présente chez les personnes de plus de 70 ans.
Nous avons tendance à ne pas assez connaître la dénutrition : dans l’imaginaire collectif, elle est uniquement liée à une perte de poids. Or, s’il est vrai que l’amaigrissement est souvent un symptôme éloquent, il est loin d’être seul. D'autres signes ou situations sont importants à prendre en compte !
Amaigrissement rapide
Une idée reçue veut qu’il soit normal de maigrir en vieillissant. Or, c’est faux ! Chez les seniors, une perte d’au moins 5 % de son poids en un mois, ou d’au moins 10 % en 6 mois, est anormale, selon la Haute Autorité de Santé. C’est un signe d’alerte à prendre en compte car il s’agit sûrement de dénutrition. De même, un IMC de moins de 22 est considéré comme anormal chez cette tranche d'âge. En revanche, une personne peut être dénutrie sans être nécessairement maigre !
Tomber malade
Les personnes dénutries ont tendance à tomber souvent malade. Ce phénomène s’explique car en cas de sous-alimentation, nous finissons par avoir besoin de consommer nos muscles pour nourrir notre cerveau. Or, ces derniers participent activement à notre défense immunitaire, en sécrétant des molécules qui la boostent. Et des défenses immunitaires moins performantes augmentent le risque de développer tous types de maladies.
Perte d'appétit et manger moins
Deuxième idée reçue : il n'est pas non plus normal de manger moins ou d’avoir moins faim lorsque l’on vieillit ! Notre corps a besoin d’autant d’apports nutritifs, sinon plus, pour fonctionner. La Haute Autorité de Santé estime qu’une personne qui réduit d’au moins 50 % la quantité de nourriture ingérée en une semaine doit mettre la puce à l’oreille. Il en va de même pour toute réduction des apports pendant plus de deux semaines par rapport à la consommation alimentaire habituelle ou aux besoins protéino-énergétiques estimés.
Les chutes
Les personnes âgées perdent de la masse musculaire, d’où l’importance de veiller à une bon apport en nutriments. Lorsqu’un senior entre dans le cercle vicieux de la dénutrition, cette masse musculaire fond d’autant plus. il devient faible et le risque de chute, aux conséquences parfois très graves, se multiplie. Une chute inhabituelle chez une personne âgée est donc souvent signe de dénutrition.
Déprime et isolement
Manque d’activité et de lien social, perte d'un être cher… Plusieurs facteurs peuvent mener les personnes âgées à une déprime plus ou moins importante et à s’isoler outre mesure. Or, étant seules et déprimées, elles ont tendance à faire moins d’efforts pour s’alimenter, ce qui mène à des cas de dénutrition. Ce type de comportement chez les seniors est donc aussi un signe d’alerte.
Une sortie d’hospitalisation
En France, la dénutrition touche 20 à 40 % des patients adultes hospitalisés, même pour un court séjour. Ce phénomène est dû à la pauvreté gustative de la nourriture, au manque d’accompagnement de la part du personnel, à la prise de médicaments qui coupe parfois la faim ou encore à l’interruption de repas pour effectuer un geste médical. Ainsi, il est de mise d’être très vigilant aux risques de dénutrition en sortant de l’hôpital.
Arrivée en établissement spécialisé
Les premiers temps dans un établissement spécialisé sont souvent synonymes de gros chamboulement pour les personnes âgées. Les habitudes alimentaires sont bousculées, et beaucoup doivent se contenter d’aliments mixés. Autant de facteurs qui peuvent mener à une dénutrition. C’est un moment de la vie où il est donc important de particulièrement surveiller l’apparition de la maladie.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.