- 1 - Médecines douces : celles auxquelles on peut faire confiance
- 2 - Celles auxquelles on peut faire confiance sous conditions
- 3 - Médecines douces : les paramètres qui doivent vous faire fuir
- 4 - Comment les médecines alternatives sont-elles évaluées ?
- 5 - Celles qui modifient le terrain
- 6 - Celles qui combattent les troubles fonctionnels
- 7 - Celles qui combattent les infections
- 8 - Celles qui combattent la douleur
- 9 - Médecines douces : les autres indications
- 10 - Médecines douces : combien ça coûte?
Médecines douces : celles auxquelles on peut faire confiance
"Les médecines à orientations spécifiques thérapeutiques (MOST), dont font partie les médecines douces, sont, comme toute médecine, des sciences expérimentales : on teste, on note les effets et on tente de reproduire les résultats pour aboutir à une analyse statistique. La différence avec la médecine classique réside dans le fait qu'on arrive, à ce jour, moins souvent à expliquer comment elles marchent", souligne le Dr Meyer Sabbah.
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Médecine douce : qu'est-ce que la mésothérapie ?"Ce dont il faut avant tout s'assurer, c'est qu'un diagnostic soit posé, et cela seul un médecin peut le faire. Il vaut mieux donc se tourner vers les thérapeutiques considérées comme des médecines reconnues par l'ordre des médecins et enseignées en faculté de médecine : l'homéopathie, la mésothérapie, l'acupuncture et l'ostéopathie."
Celles auxquelles on peut faire confiance sous conditions
Deux types de thérapies présentent un statut particulier : la phytothérapie et l'oligothérapie. "Toutes deux sont régulièrement utilisées par les médecins MOST. La première parce qu'elle est basée sur des plantes qui ont toujours fait partie de la pharmacopée et dont sont issu bon nombre des médicaments disponibles aujourd'hui", note le Dr Meyer Sabbah.
Elle est enseignée en faculté mais, pour d'obscures raisons, n’est plus reconnue par l'ordre des médecins depuis l'Occupation. "La seconde n'est pas reconnue, mais l'Université de Nantes prévoit de l'inscrire à son cursus."
Son statut devrait donc évoluer, d'autant que le Sélenium granions, un oligo-élément, vient de recevoir une Autorisation de Mise sur le Marché (AMA), ce qui le place au rang de médicament.
Médecines douces : les paramètres qui doivent vous faire fuir
"On invente tous les jours de nouvelles thérapies", sourit le Dr Meyer Sabbah. "Souvent elles se basent sur l'utilisation des énergies. Elles peuvent avoir une utilité, comme le Shiatsu ou le yoga, mais ce ne sont pas des médecines au sens où nous l'entendons."
Faut-il donc les fuir? "Non, mais si la personne qui les pratique n'est pas médecin, elle ne peut pas poser un diagnostic.
Par ailleurs, il faut éviter les prétendus thérapeutes qui se disent investis d'un pouvoir ou ceux qui vous demandent d'arrêter l’ensemble de vos traitements conventionnels. "Bref, multiplier les méthodes pour augmenter ses chances de guérison pourquoi pas, mais se priver de traitements parfois indispensables et qui ont prouvé leur efficacité, c'est prendre un gros risque".
Comment les médecines alternatives sont-elles évaluées ?
"Au risque de le répéter, les médecines MOST ne sont pas des sciences exactes mais des sciences expérimentales, tout comme la médecine allopathique d'ailleurs. On a trop souvent tendance à l'oublier et à la considérer comme une science exacte. L'expérimentation, en médecine douce, repose sur l'étude des probabilités et des résultats statistiques : on essaie une même technique ou un même médicament pour soigner un même symptôme ou un même type de personne ; si les effets se reproduisent un nombre significatif de fois par rapport à une référence, on en déduit que la technique ou le médicament a un effet.
Mais cela ne veut pas dire que cet effet est sûr à 100% chez tous les patients, ni que l'effet est dû à ce que l'on croit. Ceci dit, même dans les traitements allopathiques (traitements médicamenteux), l'effet placebo peut représenter jusqu’à 30% de l'efficacité des médicaments."
Celles qui modifient le terrain
Contrairement à la médecine allopathique qui ne soigne souvent que le symptôme, les médecines dites douces, considèrent la personne dans son ensemble : tel symptôme ne se manifeste pas de la même façon chez tel ou tel patient, ou a tendance à concerner plus un profil particulier. C'est ce que l'on appelle la médecine de terrain. "Cette philosophie concerne plus l'homéopathie, l'acupuncture, l'oligothérapie ou la phytothérapie.
Dans tous les cas, évaluer le terrain d'un patient nécessite une consultation longue, un examen et un interrogatoire détaillé sur ses habitudes de vie, ses goûts alimentaires, sa personnalité. En acupuncture, la consultation peut être complétée par la prise des pouls chinois, pour évaluer la circulation d'énergie dans les méridiens. En quelque sorte un deuxième diagnostic spécifique aux médecines MOST est posé."
Celles qui combattent les troubles fonctionnels
"L'homéopathie, l’acupuncture, la phytothérapie, l'oligothérapie sont des techniques de choix pour les affections chroniques comme la colite, les migraines récidivantes, l'eczéma, l'insomnie. Tous ces symptômes qui ne sont causés ni par des infections, ni par des lésions d'organes sont de bonnes indications pour ces thérapeutiques spécifiques", estime le Dr Meyer Sabbah.
L'acupuncture agit en rééquilibrant les énergies qui traversent le corps via les méridiens. L'homéopathie agit selon les principes de similitude et de la dilution à doses infinitésimales : un symptôme est soulagé par la substance qui provoque ce même symptôme, si elle est diluée à très petites doses. L'ostéopathie, quant à elle, corrige les déséquilibres du squelette et des articulations et peut ainsi agir sur le fonctionnement des organes.
Celles qui combattent les infections
"Ce sont essentiellement l'homéopathie, la phytothérapie parfois accompagnées d'oligothérapie", note le Dr Meyer Sabbah. "Ces thérapies sont très efficaces dans toutes les pathologies ORL, aiguës ou récidivantes, notamment chez les enfants."
L'avantage ? "Grâce à elles, on limite par exemple l'utilisation des antibiotiques, ainsi que le souhaite l'Organisation mondiale de la Santé, alarmée par les phénomènes de résistance aux antibiotiques et/ou l’augmentation de leurs doses pour obtenir les mêmes effets."
Celles qui combattent la douleur
"La douleur est l'indication officielle de la mésothérapie qui est reine en ce domaine. Il s'agit généralement dans cette médecine d'injecter au point douloureux ou à un niveau régional des produits souvent allopathiques dilués (arthrose, rhumatisme, traumatisme).
On obtient ainsi un maximum d'efficacité pour des effets secondaires moins importants que lors des traitements proposés par voie orale à dose pondérale. Certains injectent également des préparations homéopathiques ou issues de la phytothérapie", explique le Dr Meyer Sabbah. L'ostéopathie et l'acupuncture donnent aussi de bons résultats sur les douleurs musculo-squelettiques entre autres.
Médecines douces : les autres indications
L'homéopathie, l'acupuncture, la phytothérapie, l'oligothérapie peuvent également être efficaces dans le traitement d'affections chroniques comme l'hypertension artérielle, les allergies et l'asthme par exemple", souligne le Dr Meyer Sabbah.
"Pour les autres maladies, y compris des maladies graves comme le cancer, elles peuvent trouver leur place au côté des traitements allopathiques mais ne les remplacent jamais. Elles peuvent par exemple limiter les effets secondaires des chimiothérapies, aider à lutter contre l'anxiété. Mais elles ne peuvent pas, sauf exceptions rares, réparer un organe lésé."
Médecines douces : combien ça coûte?
"Le prix de la consultation dépend des régions. En moyenne 50 à 60€ dans les grandes villes, et 40€ dans les autres zones du territoire français", souligne le Dr Meyer Sabbah. Le problème est que ces médecines ne sont pas considérées comme des spécialités, comme la gynécologie ou la rhumatologie par exemple. Dès lors, les médecins qui les pratiquent sont considérés comme des généralistes (sauf ceux, rares, qui ont une spécialité par ailleurs). Leur consultation est fixée soit à 22 € en secteur 1, soit en honoraires conventionnés libres (selon les recommandations de la Sécurité sociale)en secteur 2, soit en honoraires complètement libres s'il a choisi le secteur 3.
Dans ce dernier cas le patient n'est remboursé que de 1 €. "Or la durée de nos consultations est bien supérieure aux 12 minutes moyennesd'un médecin généraliste et ne peut être tarifée à 22 €, sauf si l'on veut mettre en péril la gestion du cabinet médical libéral ; c’est un problème de santé publique qu’il faut entendre et évaluer, car 67% des Français utilisent les médecines douces pour maintenir leur capital santé".
Remerciements au Dr Meyer Sabbah, président du Pôle MOST
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