"La respiration est notre première action en venant au monde et pourtant nous ne savons pas respirer", souligne Anaïs Urbain, professeur de Yoga et hypnothérapeute à Doussard en Haute Savoie. Plus qu’une oxygénation des tissus, cette action naturelle et inconsciente possède des bienfaits insoupçonnés que les Yogis ont compris il y a plusieurs siècles.
Depuis ses débuts sur les terres indiennes jusqu’à son arrivée dans les studios contemporains et les plateformes en ligne, le yoga a connu une évolution remarquable. Pourtant malgré sa modernisation, son message principal reste le même : la recherche d’une union parfaite entre le corps, l’esprit et la terre.
Et la respiration est au cœur de cette pratique. Comme un fil conducteur, maîtriser ces techniques permet d’aboutir à un bien-être physique et mental insoupçonnable. "J'ai pu constater par moi-même à quel point les techniques de respiration lente pouvaient être apaisantes, et j'avais vraiment besoin de me détendre et de calmer mon esprit", raconte Isabel, Yogi à ces temps perdus.
Les bienfaits de la respiration
L’intérêt de rendre conscient cet acte inconscient est bien là : créer des effets spécifiques sur le corps et l’esprit. "Lorsque nous ralentissons le rythme de la respiration, nous demandons au système nerveux d’enclencher le système parasympathique, qui nous calme et nous détend, et qui est à l'opposé de la réponse au stress. En manipulant votre respiration différemment, vous pouvez également apporter de l'énergie. Cela peut sembler similaire à de la méditation", explique Anaïs Urbain.
De nombreuses recherches confirment les bienfaits de la respiration lente et fonctionnelle. "Elle améliore la circulation sanguine, l'apport d’oxygène dans les cellules, diminue la fréquence cardiaque, améliore le souffle, procure une meilleure énergie, réduit la fatigue, augmente la capacité de concentration, et restaure la posture", précise Anaïs Urbain.
"Je souffrais beaucoup de stress, je travaillais sous adrénaline constamment, j'enchaînais les réunions entre deux avions. Mon temps était très limité et ce docteur spécialisé en médecine chinoise m’a recommandé le Bikram Yoga. J'ai été stupéfaite de réaliser qu'une simple pratique pouvait être aussi transformatrice"
"Lorsque vous êtes stressé, votre système nerveux est activé dans l'état sympathique. La pratique de la respiration permet de réguler le système nerveux et d'en "améliorer la souplesse", ce qui se traduit par une augmentation du confort, de la relaxation, de l'attention, ainsi que par une réduction des symptômes d'excitation, d'anxiété, de dépression", observe Anaïs Urbain.
C’est en 2007 à Londres que Isabel découvre les pouvoirs de cette pratique. Compte tenu du stress induit par son emploi de l’époque, le Yoga est à ce moment là pour elle indispensable. "Je souffrais beaucoup de stress, je travaillais sous adrénaline constamment, j'enchaînais les réunions entre deux avions. Mon temps était très limité et ce docteur spécialisé en médecine chinoise m’a recommandé le Bikram yoga. Je l’exerçais le matin avant de partir au bureau", se souvient-elle. "J'ai été stupéfaite de réaliser qu'une simple pratique de respiration pouvait être aussi transformatrice".
Deux exercices simples à faire à la maison
Mais alors comment débuter cette pratique ? Si vous pouvez consacrer quelques minutes par jour, vous avez tout le temps nécessaire pour développer une routine de travail respiratoire fructueuse. "Il n'y a pas besoin d'être un grand Yogi pour maîtriser les techniques de respiration. Certaines sont accessibles à tous", assure Anaïs Urbain.
La respiration carrée : Anaïs Urbain considère cet exercice comme la technique de respiration nasale la plus simple : "Il s'agit d'inspirer par le nez en comptant jusqu'à quatre, de retenir quatre secondes et d'expirer par la bouche en comptant jusqu'à quatre, de retenir les poumons vides quatre secondes, et de recommancer ce carré durant 3 à 5 minutes. Le ventre doit être relâché et le dos bien droit. L’idéal est d’être contre une chaise ou sur le bord du canapé pour permettre de bien ouvrir la cage thoracique", explique-t-elle. Cet exercice permet de se concentrer, d’être plus à l'écoute, plus ancré sur le moment présent, et d’avoir l'esprit moins embué.
La deuxième pratique recommandée par la professeur de Yoga est la respiration alternée : "Elle nécessite de boucher une narine pour réduire la vitesse des pensées et ralentir le rythme cardiaque. Le souffle s’allonge et c'est un ancrage dans le présent pour habituer le système nerveux à se concentrer sur une méditation de pleine conscience. Il suffit de boucher la narine droite, d’inspirer par la gauche et de bloquer légèrement l’air. Ensuite de boucher la narine gauche puis d’expirer par celle de droite. L’expiration doit être plus longue que l'inspiration pour que le CO2 soit bien expulsé".
Les dangers de certains exercices de respiration
Certaines techniques demandent néanmoins un accompagnement par un professionnel. "Elles ne se réalisent pas n’importe comment pour ne pas provoquer l’effet inverse", prévient Isabel. Le Kapalabhati ou la respiration du feu en fait partie. "C’est une respiration très rapide qui permet de nettoyer les cellules du cerveau pour créer une meilleure lucidité et donner de la vitalité", indique Anaïs Urbain.
Vous l’aurez compris, la respiration libère le physique, permet de trouver de la mobilité dans la cage thoracique, et libère les tensions. Mais pour y parvenir, il faut de la régularité. Notre monde moderne nous habitue à obtenir des résultats immédiats. Lorsque ces attentes ne se réalisent pas rapidement, elles créent de l'anxiété. "La vérité est que ces pratiques demandent un peu de patience pour ressentir leur pouvoir".
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