La luminothérapie en 3 questionsAdobe Stock
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Nombreux sont ceux qui programment des vacances dans des destinations ensoleillées au plein coeur de l’hiver, et ces choix n’ont bien souvent rien d’anodin. En effet, à mesure que l’hiver s’installe et que les températures s’abaissent, les jours se raccourcissent et la lumière naturelle… vient à manquer. Si certains vivent plutôt bien ces changements saisonniers, d’autres en subissent les répercussions directes.

Utilisée pour soigner les maux hivernaux, la luminothérapie est également conseillée en prévention. Des séances de luminothérapie peuvent s’avérer véritablement utiles pour empêcher les premiers symptômes d’une dépression hivernale latente ou d’un simple coup de blues saisonnier en sommeil. En effet, une trentaine de minutes d’exposition à la lumière chaque jour peuvent avoir des effets bienfaiteurs inégalés. Amélioration de la qualité du sommeil et de la santé mentale notamment sont à la clé de cette médecine douce salvatrice recommandée par les spécialistes.

La luminothérapie est-elle plus efficace l’hiver ?

"La luminothérapie a souvent été pratiquée dans le cas des épisodes dépressifs. Initialement, c’était pour lutter contre la dépression saisonnière", explique le docteur Marc Rey, neurologue président de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance. Ainsi, si elle n’est pas forcément plus efficace en hiver, puisque la luminothérapie peut s’avérer utile à n’importe quel moment de l’année, elle reste néanmoins bien plus utile en hiver, à l’heure où la lumière naturelle vient à manquer.

Durant la saison hivernale, le fait d’être moins exposé à la lumière du soleil dérègle quelque peu l’horloge interne. Dépression hivernale, fatigue intense, défenses immunitaires moins efficaces, maladies saisonnières plus puissantes face à un organisme affaibli… Nombreuses sont les conséquences des désagréments hivernaux face à un corps chamboulé.

"Meilleure qualité d’éveil, meilleure qualité du rythme veille/sommeil, l’alternance lumière/obscurité est un donneur de rythme qui est très important pour l’humain. Il a clairement été observé que sans donneur de rythme, comme ça a été le cas lors du confinement, les épisodes dépressifs et troubles anxieux ont augmenté et les rythmes veille/sommeil ont explosé", ajoute le neurologue.

La luminothérapie aide-t-elle en matière de sommeil et de défenses immunitaires ?

Le stimulus lumineux est d’une importance capitale pour l’organisme et la santé générale, notamment pour ce qui concerne la régulation du rythme veille/sommeil. "On a l’habitude de dormir quand il fait noir et d’être bien réveillé quand il fait jour. Le problème, c’est que ceci est en partie lié à une hormone, la mélatonine, qui est sécrétée quand il fait nuit et dont la sécrétion est bloquée par la lumière", partage le docteur Rey.

En effet, la lumière du matin est importante en ce qu’elle est capable d’arrêter la sécrétion de mélatonine qui s’est effectuée durant la nuit. "Dans la lumière, la composante bleue est très efficace pour bloquer la sécrétion de mélatonine. Pourquoi le bleu ? C'est en raison de la couleur du ciel. Tout ceci fait que l’on va avoir un rythme qui est très conditionné par l’alternance de la lumière et de la nuit", poursuit le spécialiste.

La luminothérapie, en plus d’agir sur le sommeil et plus particulièrement sur le rythme interne de l’organisme, peut également influencer le système immunitaire. En stimulant la réponse immunitaire du corps, la lumière apporte une énergie dont le corps s’imprègne, offrant alors une alternative véritablement bienfaitrice à la lumière naturelle manquant durant l’hiver.

Quels sont les symptômes qui montrent que l’on a besoin de luminothérapie ?

Pour le docteur Marc Rey, les symptômes qui doivent alerter sont clairs : "Le matin je suis fatigué(e), j’ai du mal à démarrer, j’ai du mal à avoir un éveil de qualité. Dans ces cas-là, il faut que je me pose la question, ‘suis-je assez exposé(e) à la lumière du jour ou est-ce que je vis dans un endroit où il fait gris tous les jours ?’. Dans le second cas, cela peut valoir le coup, pendant que je prends mon petit-déjeuner, d’installer des lampes LED blanches pour bien démarrer ma journée. C’est conseillé pour les gens qui travaillent la nuit aussi et qui sont décalés".

Pour ce qui concerne le matériel duquel s’accompagner, la consultation avec un spécialiste reste la solution la plus efficace pour s’assurer du bon matériel et une thérapie de luminothérapie adaptée. "La luminothérapie chez soi, ça peut être fait en se mettant sur le balcon pour prendre le petit-déjeuner. Sinon, on peut s’éclairer en utilisant des lumières blanches la journée, et plutôt des lumières jaunes avec beaucoup moins de bleu le soir. Si vous devez acheter une lampe de luminothérapie, je pense qu’il vaut mieux consulter, parler de vos problèmes de sommeil ou éventuellement des épisodes dépressifs à votre médecin de façon à savoir si c’est utile", conclut le neurologue.

mots-clés : lumière, hiver
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