Scarlatine : quelle est son origine ?

La scarlatine a fait la Une de la presse locale en janvier 2023. Elle a notamment touché des élèves d’une école dans l’Indre. “5 élèves ont contracté la scarlatine durant la semaine du 9 au 15 janvier 2023 dans la commune du Pêchereau. Dans le détail, il s’agit d’un élève scolarisé en élémentaire et de 4 élèves en maternelle”, précise le journal local La Nouvelle République.

Si on pensait cette maladie quasiment disparue, elle continue de faire des victimes. Appelée aussi fièvre écarlate, la scarlatine est une maladie infectieuse causée par la diffusion de toxines émises par les streptocoques de groupe A. Cette pathologie se caractérise par une éruption cutanée et buccale, souvent associée aux symptômes de l’angine.

Grâce à la prise en charge médicale et les mesures de prévention, le nombre de cas a, heureusement, fortement baissé ces dernières décennies.

Scarlatine : d'où vient-elle ?

La première description de la scarlatine connue dans la littérature est celle établie en 1553 par Giovanni Ingrassia, médecin et anatomiste à Naples. Or, c'est le médecin anglais Thomas Sydenham qui est le premier à nommer définitivement cette maladie en 1676, en anglais "scarlet fever" (fièvre écarlate), et à la différencier de la rougeole. Jusqu'au xixe siècle, la scarlatine était confondue avec des maladies ayant des symptômes similaires.

Le médecin français Pierre Bretonneau est ensuite le premier à la différencier de la diphtérie en 1821. "La diphtérie, une infection bactérienne disparue en France métropolitaine. La diphtérie due à la bactérie Corynebacteriumdiphtheriae est une maladie hautement contagieuse qui se transmet d'homme à homme", indique Santé Publique France.

Enfin, le bactériologiste hongrois Emanuel Edward Klein détermine l'origine streptococcique de la scarlatine en 1887, sous le nom de "Micrococcus scarlatinae". Mais cette hypothèse n'est pas retenue. C'est alors en 1923 que le rôle du streptocoque est confirmé par les bactériologistes américains George et Gladys Dick en inoculant la bactérie à des volontaires.

Scarlatine : quels sont ces symptômes d'alerte ?

À l’âge de 10 ans, 80% des individus ont déjà produit des anticorps qui les immunisent toute leur vie contre la scarlatine. Cette maladie atteint donc rarement les adultes, le plus souvent déjà immunisés. Or, ils ne sont pas toujours à l'abri. Elle peut survenir chez les adultes qui ne sont jamais entrées en contact avec le streptocoque et qui n'ont ainsi pas d'anticorps.

La scarlatine est parfois confondue avec l’angine. Parmi les symptômes, on retrouve en effet :

• une fièvre d’apparition brutale pouvant atteindre les 40 °C
• une inflammation de la gorge(gonflement des amygdales) avec des difficultés pour avaler
• des maux de ventre, des nausées et des vomissements
• des maux de tête

Ce qui change avec la scarlatine, c'est qu'elle provoque l’apparition d’une éruption cutanée due à la diffusion dans l’organisme de la toxine sécrétée par le streptocoque A. La peau présente alors une multitude de points rouges et devient légèrement granuleuse. Cette atteinte cutanée, qui intervient 1 à 2 jours après l’angine, s’observe au niveau du torse, des épaules et des hanches, dans les plis de flexion (genoux, coudes) et sur le visage. Cette éruption cutanée survient au bout d'un ou deux jours. En parallèle, la langue et les muqueuses se couvrent d’un enduit blanchâtre et virent au rouge luisant au bout du cinquième jour.