Les élèves du centre de formation Colint School, une école privée de Chalon-sur-Saône, près de Dijon, se sont fait une frayeur mercredi 27 novembre à l’ouverture de cette enveloppe venue de l’étranger. Elle présentait de la poudre blanche suspecte à l’intérieur. Dans un communiqué diffusé mercredi, la préfecture avait indiqué que la poudre analysée était positive à la peste. "Une seconde analyse a été faite dans la nuit de mercredi à jeudi par un laboratoire à Lyon et cette analyse a révélé que la suspicion de cas de peste était fausse", explique jeudi sur France info Raphael François, directeur de cabinet par intérim de la préfecture de Saône-et-Loire. "C'était tout simplement de la terre", précise Raphaël François.
Cette maladie, dont le dernier cas est apparu en France en 1945 est une zoonose causée par la bactérie Yersinia pestis, de la famille des entérobactéries. Les rongeurs sont les principaux réservoirs. La contamination de l’homme survient par l'intermédiaire de piqûres de puce présente sur le rat. En découle, la peste bubonique qui se traduit par un syndrome infectieux. Fièvre élevée, altération de l’état général, choc septique, des symptômes qui sans prise d’antibiotique entraînent le décès dans 50 à 70 % des cas.
Une maladie réémergente dans le monde
Originaire de Chine, elle a causé trois grandes pandémies depuis le début de l’ère chrétienne. Actuellement, l’OMS rappelle que la peste est loin d’être éradiquée, ils considèrent même depuis le début des années 2000 qu’elle est réémergente. Environ 41 000 cas humains ont été déclarés entre 1995 et 2015, en Afrique, en Asie et en Amérique dont les Etats-Unis, avec des foyers actifs à Madagascar et en République démocratique du Congo.
"Une réintroduction du bacille est largement possible avec les échanges migratoires et commerciaux, voire un acte malveillant"
Les scientifiques émettent plusieurs hypothèses à cette réémergence : le réchauffement climatique, l’urbanisation qui bouleverse l’habitat des rongeurs qui les rapproche de l’être humain et la précarité.
Avec l'augmentation des zoonoses dans le monde, la question de la réapparition en Europe de la peste peut se poser. "Il est peu probable qu’il existe encore aujourd’hui un réservoir en Europe, même si nous ne pouvons pas l’exclure complètement. Mais si tel est le cas, cela signifierait que la souche circulante se transmet à très bas bruit, dans une zone très localisée et isolée. En revanche, une réintroduction du bacille est largement possible avec les échanges migratoires et commerciaux, voire un acte malveillant", explique au média National Geographic, le Dr Florent Sebbane, directeur de recherche à l’Inserm, responsable de l’équipe de recherche “Peste et Yersinia pestis” localisée à l’Institut Pasteur de Lille.
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