C’est un mystérieux virus aux symptômes semblables à la fièvre Ebola. Baptisé Chapare, du même nom de la province de Bolivie où il est apparu pour la première fois en janvier 2004 près de la ville de Cochabamba. Comme le rapporte Futura Sciences, c’est lors d’un congrès de médecine tropicale qui se déroulait du 15 au 19 novembre que les scientifiques du CDC (Center for Disease Control, une agence gouvernementale américaine) ont partagé leurs résultats sur la transmission interhumaine ce virus énigmatique et potentiellement dangereux.
Les scientifiques sont particulièrement inquiets au sujet de la propagation de ce virus méconnu, encore très peu décrit, qui a fait sa réapparition en 2019.
En effet, c’est dans un hôpital de La Paz que plusieurs personnes ont été traitées pour une fièvre hémorragique. Cinq personnes en contact avec ces patients ont par la suite été à leur tour infectées, dont un interne en médecine, un ambulancier et un gastro-entérologue de l’hôpital. Au total, trois personnes sont décédées de ce virus.
Même si le nombre de victimes est faible, les scientifiques sont préoccupés, car il s’agit de la première description de la transmission interhumaine du virus Chapare.
Transmission par les fluides biologiques
Le virus Chapare se transmet par des fluides biologiques tels que le sang, l’urine, la salive ou le sperme des personnes contaminées. Les malades infectés souffrent de fièvres, et de douleurs abdominales, de vomissements, de saignements de gencives, d'éruptions cutanées et de douleurs derrière les yeux.
S’il entraîne des symptômes semblables au virus Ebola, le virus Chapare n'appartient pas à la même famille qu'Ebola, mais au genre Arenavirus. Il s’agit d’un groupe de virus connu pour provoquer des fièvres hémorragiques foudroyantes.
Aucun traitement n’existe à ce jour pour soigner ce virus méconnu, mais les scientifiques travaillent désormais sur des tests de diagnostic. En effet, le virus peut souvent être mal diagnostiqué par peur reconnu par les soignants et confondu avec d’autres maladies. En effet, comme le rapporte L’Express, le virus Chapare pourrait en réalité circuler depuis plusieurs années en Bolivie. Les scientifiques craignent qu’il ait été confondu avec la dengue, une maladie courante dans la région et produisant des symptômes similaires.
Le rat à l’origine de l’infection ?
Les chercheurs estiment que la maladie pourrait être transportée et transmise par les rats. "La séquence génomique de l'ARN que nous avons isolé dans des spécimens de rongeurs correspond assez bien à ce que nous avons vu dans des cas humains", selon l'épidémiologiste du CDC Caitlin Cossaboom. Selon Futura Sciences, les rats pygmés de rizière ont été retrouvés à proximité du lieu de vie du premier patient infecté lors de la flambée épidémique de 2019
Depuis les cas de transmission interhumaine de 2019 à La Paz, d'autres infections par le virus Chapare ont été rapportées dont une qui concernait un enfant, selon Futura Sciences. Les scientifiques suivent de près l'évolution de cette maladie infectieuse émergente.
Un étrange virus inquiète les scientifiques en Bolivie, Futura Sciences, 22 novembre 2020.
L'énigmatique virus Chapare réapparaît en Bolivie et inquiète les scientifiques, L'Express, 23 novembre 2020.
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