La stéatose hépatique non alcoolique, NAFLD ou maladie du foie gras, est une pathologie hépatique de plus en plus fréquente. Avec la hausse de l’obésité et de la malbouffe, elle touche environ un quart de la population mondiale. Une équipe de l’école de médecine de l’Université de Californie San Diego vient de découvrir une nouvelle méthode pour prédire les risques de développer une de ses complications : la cirrhose.
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Dans un nouvel article publié sur le site de la revue Cell Metabolism, les chercheurs indiquent que le microbiome (ensemble des organismes qui vivent dans le corps humain) des selles des patients atteints de stéatose hépatique non alcoolique est assez particulier pour être utilisé pour prédire s’ils ont un risque de cirrhose. Cette complication qui peut laisser des traces irréversibles sur le foie, nécessite souvent une transplantation.
La découverte ouvre de nouvelles opportunités médicales. "Les résultats représentent la possibilité de créer un test non-invasif précis basé sur le microbiome des selles pour identifier les patients les plus à risque de cirrhose. Un tel outil de diagnostic est urgent", explique le Dr Rohit Loomba, auteur principal et professeur du département de gastro-entérologie de l’école de médecine de l’Université de Californie San Diego et directeur du centre de recherche de la stéatose hépatique non alcoolique.
Si le lien entre la maladie et le microbiome intestinal avait déjà état mis en évidence, il n’était pas encore certain que des signatures pouvaient être identifiées et utilisées pour prédire les risques de cirrhose.
Cirrhose : les selles de 163 patients étudiées
L’équipe a utilisé les données de cohortes de Chine et d’Italie ainsi que des recherches précédentes menées en 2017 et 2019. L'équipe a ainsi comparé les microbiomes de selles de 163 participants comprenant des patients atteints de cirrhose souffrant de NAFLD, leurs proches au premier degré et des malades témoins sans NAFLD.
En combinant les signatures métagénomiques (contenu génétique) des microbiotes présents dans les matières fécales avec l'âge des participants et les niveaux d'albumine sérique (une protéine sanguine abondante produite dans le foie), les scientifiques ont pu distinguer avec précision la cirrhose chez les participants, en fonction de la cause de maladie et leur région d’origine.
Pour le Dr Rohit Loomba, la prochaine étape consistera à établir quelles sont les espèces microbiennes intestinales ou les métabolites à l'origine de la cirrhose. L’autre projet est de voir s’il est possible d’établir un test pouvant être utilisé et étendu à des fins cliniques.
Stéatose hépatique non alcoolique : quels sont les facteurs de risques ?
La stéatose hépatique non alcoolique, aussi appelée maladie du foie gras non alcoolique, est provoquée par une accumulation de graisses à l’intérieur des cellules du foie, en dehors de toute consommation de boissons alcoolisées.
Cette pathologie évolue en plusieurs phases. Si au début, il est possible de “guérir” le foie surchargé en triglycérides en adoptant une bonne hygiène de vie (alimentation sport…), une inflammation appelée hépatite apparaît si le patient maintient ses habitudes. Après plusieurs années, les effets sont irréversibles et peut conduire à des fibroses hépatiques, une cirrhose ou un cancer du foie.
Les facteurs de risque de cette maladie généralement asymptomatique sont le surpoids, l’obésité, le diabète ou encore un taux élevé de gras dans le sang (aussi désigné hyperlipidémie).
A Universal Gut-Microbiome-Derived Signature Predicts Cirrhosis, Cell Metabolism, 30 juin 2020
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