Manger trop de viande rouge
Une consommation importante de viandes, notamment rouges (boeuf…), augmente le volume des déchets dans le sang à éliminer.
Pourquoi ? "Plus de viandes signifie plus d'efforts pour les reins, avec des risques que cela entraîne des lésions à long terme, voire une usure et un dysfonctionnement rénal" explique le Dr Tostivint.
Le mieux : "Il ne faut pas dépasser les 1g de protéine par jour et par kilo de poids (pour une personne de 60kg, ne pas dépasser les 60g*). Ces aliments doivent donc être consommés avec modération." Du coup, méfiance sur les régimes hyperprotéinés sur le long terme !
* Pour se faire une idée : 1 steack de 100g de bœuf représente 28g de protéines
Ne pas boire suffisamment d'eau
Pourquoi ? Chaque jour, nos reins filtrent une grande quantité de litres de sang, et séparent jusqu'à 2 litres de déchets de notre organisme. "Un manque d'hydratation pose vraiment problème quand la personne a eu des infections urinaires ou des calculs rénaux. Elle a une fonction rénale qui reste sensible et il est alors important de boire suffisamment pour éviter les récidives et protéger les reins" explique le Dr Tostivint. A l'inverse, "boire beaucoup ne protège pas les reins" indique le spécialiste. "C'est une idée fausse."
Le mieux : hydratez-vous en buvant de 1 litre à 2,5 litres selon les conditions climatiques.
Et aussi : allez aux toilettes dès que vous en ressentez le besoin pour éviter les rétentions d'urine qui entraînent une compression des reins et empêchent leur bon fonctionnement.
Prendre trop de médicaments antalgiques et anti-inflammatoires
C'est-à-dire : la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène…) et d'antalgiques en très grande quantité sur plusieurs années (Aspirine®, paracétamol…) est potentiellement toxique pour les reins sur des cures prolongées.
Pourquoi ? "Les anti-inflammatoires pris de façon répétée sont redoutables car ils diminuent l'irrigation des cellules rénales" explique le Dr Tostivint. Idem du côté des antalgiques pris en automédication sur de longues périodes sans aucun contrôle.
Ne pas soigner une mauvaise tension artérielle et un diabète
L'hypertension artérielle, mais aussi le diabète de type 2, sont les deux causes majeures de l'insuffisance rénale chronique.
Pourquoi ? "Il est important de soigner ces deux maladies car elles abîment les artères et le coeur, et entraînent une diminution de l'irrigation des cellules rénales, qui finissent par se scléroser" explique le Dr Tostivint.
Le mieux : faites-vous suivre médicalement et demandez un bilan rénal annuel en dosant la créatininémie (présence de créatinine dans le sang).
En plus : faites attention à votre poids de forme. Potentiellement néphrotoxique, l'obésité entraîne une pression trop importante sur la fonction rénale. De la même manière, n'abusez pas de la salière (pas plus de 6 à 8g/jour).
Fumer
Pourquoi ? "Le tabac est potentiellement un puissant néphrotoxique. C'est à lui seul un facteur de progression de la dégradation de la fonction rénale" explique le Dr Tostivint. En effet, les métaux lourds présents dans la fumée s'accumulent dans les reins, entraînant à plus ou moins long terme des lésions.
Certaines études* ont d'ailleurs montré que le risque d'atteindre une insuffisance rénale est multiplié par 4 chez les fumeurs par rapport aux non-fumeurs.
Le mieux : arrêter tout simplement de fumer, car il est toujours temps d'améliorer et de préserver la fonction rénale**, en plus de l'ensemble des autres organes. "Faire attention à ses reins et éradiquer les facteurs de risques permet à la fonction rénale de se stabiliser, même de s'améliorer au bout de plusieurs années" explique le Dr Tostivint.
* Etude norvégienne réalisée en 2006 - Hallan SI, Dahl K, Oien CM, Grootendorst DC, Aasberg A, Holmen J, Dekker FW: Screening strategies for chronic kidney disease in the general population
Remerciements au Dr Isabelle Tostivint, néphrologue à la clinique du rein et chargée de la communication scientifique de la Fondation du rein.
Remerciements à la FNAIR, Fédération nationale d'aide aux insuffisants rénaux.
- Etude norvégienne réalisée en 2006 - Hallan SI, Dahl K, Oien CM, Grootendorst DC, Aasberg A, Holmen J, Dekker FW: Screening strategies for chronic kidney disease in the general population
Vidéo : Reins : les symptômes à ne pas laisser passer
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