L’eczéma (ou dermatite atopique, à ne pas confondre avec l’eczéma de contact) est la troisième maladie de peau chronique en France derrière l’acné et les mycoses. 1 Français sur 3 déclare ainsi avoir connu au moins un épisode d’eczéma dans sa vie. Même si la dermatite atopique touche plus particulièrement les nourrissons et les enfants, elle persiste chez bon nombre de personnes à l’âge adulte. Ses manifestations ? Des démangeaisons particulièrement intenses (elles empêchent de dormir) qui se couplent, pendant les poussées, à des plaques rouges et suintantes qui forment généralement des cloques avant de se transformer en croûtes. Ces symptômes s’accompagnent d'une sécheresse excessive de la peau, plus particulièrement autour des lésions.
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Un sondage IFOP/Sanofi Genzyme réalisé en 2019 révèle à quel point cette maladie de peau est mal connue. En effet, contrairement aux idées reçues, les poussées de dermatite atopique ne sont pas “psychosomatiques” ou liées au stress, pas plus qu’elles sont uniquement déclenchées par une réaction allergique (contrairement à l’eczéma de contact).
L’eczéma est en réalité une maladie multifactorielle, induite par des prédispositions génétiques (on a 80% de risque de développer un eczéma si nos deux parents sont touchés) souvent accompagnée d’autres manifestations pathologiques (asthme, une rhinite ou une conjonctivite allergique) et aggravée par certains gestes ou circonstances.
Eczéma : des gestes inadaptés qui aggravent les lésions
L’Assurance maladie liste les plus courants : excès d’hygiène, lavage excessif de la peau, habitat mal ventilé, air très sec et froid, présence d’animaux domestiques, changement des habitudes alimentaires, expositions au tabac et aux pollutions urbaines industrielles, infections bactériennes et virales…
Les poussées peuvent aussi être provoquées par “les changements météorologiques, les douches chaudes, les bains moussants et les savons, la chaleur, la laine, les parfums, certains produits d’hygiène pour la peau, la sueur, le stress ou la consommation de certains aliments” précise encore Ameli.
Eczéma : des traitements pas toujours convaincants
“Sur le plan thérapeutique, la dermatite atopique a longtemps été le parent pauvre en dermatologie avec essentiellement des soins locaux, explique pour le site Dermatite Atopique le Pr Jean-Luc Schmutz, Chef du Département de Dermatologie et d’Allergologie du CHRU de Nancy.
Aujourd’hui, il est possible de proposer d’autres solutions thérapeutiques, c’est une source d’espoir pour les malades touchés par cette maladie qui affecte énormément la qualité de vie. »
Ce nouveau vaccin en fait partie et va certainement révolutionner la prise en charge d’une majorité de malades. La commission européenne a en effet trouvé les études cliniques du laboratoire Almirall convaincantes et autorisé le lebrikizumab (commercialisé sous le nom de Ebglyss®) à être utilisé dans le cadre de la “dermatite atopique modérée à sévère” et à se déployer (au regard des autorisations nationales) sur tout le continent.
Eczéma : un vaccin qui change la donne arrive en France
Ce vaccin est révolutionnaire sur plusieurs plans. Une seule injection mensuelle de cet anticorps monoclonal montre des résultats très satisfaisants chez les personnes qui le testent. Utilisé seul (en monothérapie), le vaccin a diminué les lésions de 75% chez 6 patients sur 10. Associé à des corticoïdes, le chiffre grimpe à 7 personnes sur 10. Le Directeur médical du laboratoire Allmawill qui a développé le vaccin est confiant : "Nous sommes convaincus qu'en raison de son efficacité démontrée à court et à long terme, avec une dose d'entretien mensuelle et un profil de sécurité cohérent, il a le potentiel de devenir un traitement biologique de première intention (de la dermatite atopique, NDLR)."
D’autant que le vaccin n’est associé qu’à très peu d’effets indésirables. Seuls quelques cas de conjonctivite ou de sécheresse oculaire ont été rapportés.
Eczéma: le nouveau vaccin remboursé ?
Déjà accessible en Angleterre et en Allemagne, le lebrikizumab vient d’obtenir son Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) en France et la Haute Autorité de Santé (HAS) s’est prononcée, fin juin 2024 pour son remboursement dans deux cas spécifiques :
- Le traitement de la dermatite atopique modérée à sévère de l’adulte qui nécessite un traitement systémique, en cas d’échec, d’intolérance ou de contre-indication à la ciclosporine (le traitement par voie orale recommandé en première intention en France, NDLR).
- Chez l’adolescent à partir de 12 ans (de plus de 40 kilos). “Compte tenu de la toxicité de la ciclosporine, contre-indiquée chez les moins de 16 ans, la Commission (de la HAS, NDLR) considère qu’EBGLYSS (lébrikizumab), est un traitement systémique de 1re ligne à réserver aux formes modérées à sévères de dermatite atopique de l’adolescent (à partir de 12 ans, poids ≥ 40 kg) en échec des traitements topique s”, indique la HAS.
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