Avoir une mauvaise haleine peut être dû à la consommation d’un aliment malodorant, ou encore à un jeûne prolongé… Mais cela peut aussi être le signe d’une maladie, parfois grave. Des scientifiques ont donc mis au point une caméra olfactive ultra-sophistiquée, capable de détecter des maladies en analysant notre haleine.

La mauvaise haleine peut être le signe d’une maladie… mais pas toujours !

Cela fait des siècles que les odeurs du corps et de la bouche sont utilisées par les médecins pour détecter des maladies. Mais renifler l’haleine des patients ne suffit généralement pas à établir un diagnostic fiable… En effet, les personnes en bonne santé peuvent, elles aussi, émettre des composés organiques volatils (COV) malodorants ; et les concentrations de ces substances varient d’un individu à l’autre, selon des facteurs comme le sexe ou la masse corporelle.

Au fil des ans, les chercheurs ont donc travaillé au développement de technologies capables de détecter les COV caractéristiques de telle ou telle pathologie. Divers composés odorants ont été associés à des maladies, comme le diabète, le cancer du poumon ou encore Parkinson. Des instruments ont ensuite été développés afin de mesurer ces substances. Mais les systèmes actuels nécessitent généralement un équipement gros et coûteux, et ne peuvent être utilisés que par des professionnels qualifiés.

Acétone, éthanol… les composés présents dans notre haleine peuvent révéler des maladies

Le défi était donc de développer un outil accessible et efficace, capable de mesurer ces biomarqueurs de la maladie même à des doses très faibles. Une première version de ce “bio-renifleur” a d’abord été construite par Kohji Mitsubayashi et ses collègues, permettant de mesurer des COV comme l’acétone, produit par le métabolisme des lipides.

Par la suite, ils ont mis au point la première génération de caméra olfactive, permettant de visualiser les émissions d’éthanol - un composé du microbiome pouvant fournir des indications sur les taux de glucose - de la peau des personnes ayant consommé de l’alcool. Un dispositif qu’ils ont tenu à affiner, afin de pouvoir détecter des niveaux de biomarqueurs permettant de diagnostiquer des maladies.

Cette caméra olfactive ultra-performante mesure les biomarqueurs associés à plusieurs maladies

C’est ainsi qu’est né la toute nouvelle version de la caméra olfactive, constituée d’une lampe à anneau ultraviolet, de filtres et d’une caméra. Ultra-sensible, celle-ci est capable de détecter des émissions très faibles d’éthanol dans l’haleine des patients, y compris chez les personnes n’ayant pas consommé de boisson ni de nourriture.

Cette technologie permet également de visualiser une gamme plus large de niveaux de COV, par rapport aux dispositifs précédents. Les chercheurs estiment que sa polyvalence va également faciliter la poursuite des études sur le lien entre les odeurs et les maladies.

Sources

‘Sniff-cam’ to detect disease, American Chemical Society, 31 juillet 2019. 

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