Toutes les populations ne semblent pas égales face à la maladie de Lyme. Des chercheurs britanniques ont montré que les femmes blanches et relativement aisées étaient davantage concernées par la maladie, car elles vivent plus près des zones infestées. Un pic a également été enregistré chez les fillettes et les femmes âgées de 61 à 65 ans.
60 % des patients atteints de la maladie de Lyme sont des femmes
Une équipe du National Institute for Health Research (Londres) s’est intéressé aux populations les plus à risque de contracter la maladie de Lyme. Pour ce faire, ils ont analysé 2 361 patients admis à l’hôpital pour cette infection bactérienne en Angleterre et au Pays de Galle, entre 1998 et 2015.
Leur première observation, c’est que 60 % de ces personnes étaient des femmes. Parmi elles, les plus touchées étaient de filles âgées de six à dix ans, et des seniors âgées de 61 à 65 ans. Autre constat : 96 % des patients étaient de type caucasien. En outre, le sud-ouest de l’Angleterre, dont les habitants sont plutôt riches, enregistrait le plus grand nombre de cas pendant la période étudiée.
Une exposition plus importante aux zones infestées de tiques
Le fait que les femmes blanches et aisées sont plus susceptibles de vivre près des bois ou des champs infestés de tiques, et qu’elles sont plus enclines à demander de l’aide que les hommes, pourrait expliquer ces résultats, selon les chercheurs. D’après eux, les populations masculine et féminine auraient un comportement différent en matière de santé.
Les activités de loisir, plus développées chez les enfants et les personnes âgées, entraînerait également une exposition plus importante aux habitats des tiques chez ces populations, que celle qui découle des activités professionnelles chez les adultes plus jeunes.
“L’association apparente entre l’origine ethnique et la borréliose de Lyme est probablement due à des raisons socioculturelles et comportementales”, estiment les experts. “Par exemple, le fait de vivre dans une zone où les tiques vectrices de la maladie ont plus de chances d’abonder”.
Le nombre de cas de borréliose explose
Dans cette étude, publiée dans la revue BMC Public Health, les chercheurs soulignent l’augmentation des cas de borréliose au Royaume-Uni. Une hausse inquiétante qui a également été enregistrée en France. En 2018, plus de 67 000 cas ont été diagnostiqués dans l’hexagone, contre 45 000 l’année précédente.
Cela pourrait conjointement être dû à une meilleure sensibilisation du grand public et des professionnels de santé à la maladie… mais aussi à une “véritable augmentation” du nombre de tiques infectées. Le réchauffement climatique est d’ailleurs propice au développement de ces arachnides.
Un long chemin reste à parcourir en matière de diagnostic
Actuellement, la maladie de Lyme est encore très difficile à diagnostiquer, et reste assez méconnue par le corps médical. Certains patients ne sont diagnostiqués que des années plus tard - voire jamais. En effet, s’il faut guetter l’apparition d’un érythème migrant après une morsure de tique, celui-ci n’apparaît pas toujours… Cela ne veut pas dire pour autant que la bête n’était pas porteuse de la Borrelia - bactérie à l’origine de cette maladie.
Autre problème : le test Elisa, actuellement utilisé en France pour dépister la borréliose, n’est pas toujours fiable - en particulier si la maladie est installée depuis longtemps. Celui-ci peut donc afficher un résultat négatif, alors même que le patient est bien atteint de Lyme. Les associations “Ensemble contre Lyme” et "France Lyme" se battent pour une meilleure prise en charge des patients.
Characteristics and patient pathways of Lyme disease patients: a retrospective analysis of hospital episode data in England and Wales (1998–2015), BMC Public Health, 15 août 2019.
Lyme disease cases are more common in rich, white women 'because they live closer to tick-infested woods and are more likely to seek help than men', DailyMail, 15 août 2019.
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