Tout est allé très vite. J’ai fait un frottis de routine en décembre. Un mois après, je me retrouvais à l’hôpital pour une première opération - je suis prise en charge en urgence - puis une deuxième car l’opération n’a pas suffi à enlever la tumeur.
On me dit rapidement que je vais avoir des traitements, que je ne pourrai ni être enceinte, ni congeler mes ovocytes car de toute façon mon utérus ne pourra plus accueillir de bébé. J’avais justement un projet de grossesse cette année-là.
J’ai tout de suite demandé à être suivie par une psychologue à l’hôpital. Cet accompagnement m’a permis de bien vivre mon quotidien, d’affronter mes peurs, de faire le deuil d’une grossesse dont je rêvais. Après les traitements, j’ai pris contact avec les associations IMAGYN et Rose up, pour partager avec d’autres patientes nos expériences vécues et parfois leur demander conseil, là où les médecins n’aident plus. J’aurais été perdue pour reprendre ma vie en main sans ces échanges.
"J’ai décidé de parler de ce qu’il m’arrivait avec humour, quitte à choquer"
Dans mon environnement familial, professionnel et amical, j’ai décidé de parler librement de mon cancer. Je dors mal, j’ai des bouffées de chaleur à cause de la ménopause. S’entraîner à en parler, savoir mettre des mots sur mon vécu a été thérapeutique pour mieux digérer ce qu’il m’arrivait. Car on ne retourne pas à une vie "normale", la maladie fait partie de notre expérience de vie.
Coté amis, j’ai été parfois agréablement surprise, et parfois déçue du comportement de certains lorsqu’ils ont appris ma maladie. Certains n’osaient pas prendre des nouvelles, d’autres ne savaient pas comment m’en parler au point de ne pas oser dire le mot "CANCER" ! Grâce à mon cancer, je suis devenue moins pudique, les enjeux sont trop importants pour se taire. J’ai décidé de parler de ce qu’il m’arrivait avec humour, quitte à choquer, pour faire connaître ce cancer. Vaccinez vos filles et vos garçons contre le papillomavirus avant la puberté, c’est gratuit. C’est de cette façon qu’on pourra éradiquer ce cancer, comme en Australie.
Cristèle, 35 ans, a découvert qu’elle souffrait d’un cancer du col de l’utérus alors même qu’elle voulait devenir maman. Une annonce qui a non seulement modifié ses projets personnels mais, aussi sa manière d’appréhender le quotidien.
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