La méditation pourrait améliorer votre santé intestinale Adobe Stock

La pratique de la méditation a connu un boom après le premier confinement. D’après une étude conduite en 2020 par la société de sondages YouGov pour l’application Petit Bambou, 37% des pratiquants français affirment avoir commencé cette activité au début du confinement. En Europe par ailleurs, près de 9 personnes sur 10 ayant commencé la méditation durant cette période déclarent continuer à la pratiquer régulièrement.

La pratique de la méditation pourrait aider à réguler le microbiome intestinal

D’après ses adeptes, la méditation a des vertus apaisantes et permet de faire le vide, du moins momentanément, dans un quotidien de plus en plus stressant. Il se pourrait par ailleurs que cette activité de relaxation ait d’autres vertus, moins évidentes : sa pratique pourrait aider à réguler le microbiome intestinal, mais aussi à améliorer la santé physique et mentale globale, d’après une étude publiée dans le numéro de janvier 2023 de la revue General Psychiatry, issue du British Medical Journal (BMJ).

Le terme de “méditation” est générique. Il est employé pour décrire différentes pratiques de relaxation censées mobiliser l’esprit et le corps. La pratique de la méditation peut se concentrer sur un point en particulier, ou sur un état d’esprit général, comme le fait de ressentir le moment présent.

Pour cette étude, les chercheurs ont analysé les microbiomes de 37 moins tibétains bouddhistes résidant dans 3 temples différents. Plusieurs études menées au préalable avaient suggéré que le microbiote de ces adeptes de la méditation pouvait être associé à un risque réduit d’anxiété, de dépression et de maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, d’autres recherches ont montré que la santé du microbiote intestinal avait des influences sur nos émotions et nos comportements. En effet, elle interfère directement avec notre système immunitaire, nos hormones, notre réaction au stress…

La pratique de la méditation pourrait être bénéfique pour la santé mentale

Mais revenons-en aux moines tibétains. Avant la recherche, ceux-ci avaient pratiqué la méditation profonde au moins 2 heures par jour pendant des années - de 3 ans à 30 ans. Les chercheurs ont analysé les selles des moines afin de chercher la présence de bactéries intestinales comme des antibiotiques ou des probiotiques. Ils ont également analysé leurs prélèvements sanguins. Ils ont comparé les données récoltées à celles de 19 résidents “classiques” des temples bouddhistes.

Résultats : les scientifiques ont réalisé que certaines bactéries, associées à un risque moindre de maladie mentale, étaient plus présentes dans les selles des moines. De plus, certains agents associés à un plus fort risque cardiovasculaire, comme le cholestérol, étaient bien moins présents dans le sang des moines. Selon les chercheurs, la pratique assidue de la méditation pourrait donc avoir un effet bénéfique sur la santé mentale et intestinale.

L’échantillon observé est toutefois restreint, et d’autres recherches sur le sujet sont nécessaires afin d’établir une vraie corrélation entre méditation et santé intestinale et mentale, expliquent les auteurs de l’étude.

Sources

"Alteration of faecal microbiota balance related to long-term deep meditation", une étude parue dans le numéro de janvier 2023 de la revue General Psychiatry.

https://gpsych.bmj.com/content/36/1/e100893

 
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