

Le malaise vagal se caractérise par une soudaine chute de la pression artérielle, du flux sanguin dans le cerveau et du rythme cardiaque. Cette sensation de malaise temporaire et très rapide entraîne parfois une brève syncope, ce qui explique que le trouble soit également nommé syncope vasovagale par la communauté scientifique. Très fréquent, le malaise vagal toucherait 1 personne sur 3 au cours de sa vie, selon les spécialistes.
Mais qu’est-ce qui favorise ce changement soudain et brutal au sein de l’organisme ? "Par exemple, après une station debout prolongée, une forte douleur, un effort physique important, une prise de sang, un effort de miction ou de vomissement, on assiste chez certaines personnes au déclenchement d’une cascade de symptômes qui conduisent au malaise", expliquent les médecins du Centre hospitalier universitaire de Bordeaux. Prévenir le malaise vagal est essentiel pour éviter les risques liés à une perte de connaissance, qui peut entraîner des chutes et des blessures parfois graves pour les victimes. Bien que généralement bénin, ce type de malaise peut être impressionnant et perturber le quotidien, surtout s’il survient de manière répétée.
Quels sont les symptômes du malaise vagal ?
Les symptômes qui se manifestent avant l’évanouissement sont variés et peuvent prévenir de l’arrivée imminente du malaise. Ces signaux d’alerte diffèrent selon la personne concernée et les facteurs ayant favorisé l’état traumatique. Ainsi, la personne qui subit le malaise peut, au préalable, avoir la peau qui pâlit, ressentir des étourdissements, avoir le champ de vision qui se rétrécit jusqu’à ne plus voir devant, ressentir des nausées et subir des sueurs froides.
Mais comment donc réagir, une fois que les symptômes d’alerte se manifestent ? "Vous ne pourrez peut-être pas toujours éviter un épisode de syncope vasovagale. Si vous sentez que vous pourriez faire une syncope, allongez-vous et soulevez vos jambes. Cela permet à la gravité de maintenir le flux sanguin vers votre cerveau. Si vous ne pouvez pas vous allonger, asseyez-vous et placez votre tête entre vos genoux jusqu'à ce que vous vous sentiez mieux", conseillent les experts de la Mayo Clinic.
Prévenir un malaise vagal : est-ce vraiment possible ?
S’il n’existe, à ce jour, aucun traitement permettant de prévenir le malaise vagal, plusieurs études sont toutefois parvenues à déterminer les facteurs pouvant favoriser cet état. "Les malaises surviennent d’autant plus que la personne traverse une phase de fatigue, de stress ou demanque de sommeil... On peut comparer ce réflexe à un 'programme' inscrit dans le patrimoine génétique d’un grand nombre de personnes, qui ne se met en route que lorsque certaines conditions de déclenchement sont réunies", selon les spécialistes du CHU de Bordeaux.
Ainsi, certains comportements et habitudes, dont vous trouverez les détails dans le diaporama ci-après, sont à adopter ou à surveiller et peuvent considérablement réduire le risque de malaise vagal.
Eviter les situations à risque

Les spécialistes du CHU de Bordeaux conseillent vivement, pour réduire les risques de malaise vagal, d’éviter "d’attendre longtemps debout immobile, et quand cela est nécessaire, essayer de garder une activité musculaire des jambes en changeant souvent d’appui". La chaleur excessive et la déshydratation sont des facteurs déclenchants courants qui amène à une sensation de malaise. Il est donc recommandé de bien s’hydrater, surtout en été, et de privilégier des vêtements légers. Les environnements confinés ou surpeuplés peuvent aussi favoriser une baisse de tension : dans ces cas, s’accorder des pauses à l’air libre peut être bénéfique. De plus, le stress et l’anxiété jouent un rôle clé dans l’apparition de malaises vagaux ; pratiquer des techniques de relaxation, comme la respiration profonde ou la méditation, peut aider à réduire ce risque de perte de connaissance.
Reconnaître les symptômes d’alerte pour éviter une syncope

L’évanouissement dans un endroit ou contexte inadapté peut entraîner un accident plus grave que le malaise lui-même. Ainsi, les médecins du CHU de Bordeaux invitent les personnes concernées à s’informer sur les premiers signes d’alerte survenant avant le malaise. Les premiers signes incluent une sensation de faiblesse soudaine, des sueurs froides, des nausées et des vertiges. Certaines victimes de malaise ressentent également des bouffées de chaleur, des troubles de la vision (comme des « mouches » devant les yeux) ou des bourdonnements d’oreilles avant la perte de connaissance. Une pâleur marquée et une sensation de tête qui tourne sont des indicateurs fréquents. "Reconnaître rapidement les signes qui précèdent le malaise (prodromes) va vous permettre de réagir et dans un certain nombre de cas d’éviter la syncope", précisent les médecins.
Connaître les manoeuvres qui contrent la chute de tension

Ce sont des techniques que les spécialistes nomment "manoeuvres de contraction isométrique" et qui permettent de faire face à la chute de tension soudaine. Ces manoeuvres pourraient permettent de maîtriser le malaise ou "vous donner le temps de vous asseoir".
"En pratique, on effectue des contractions des bras et des jambes pendant une trentaine de secondes et on recommence jusqu’à sentir que le malaise se dissipe. Il s’agit de contractions d’intensité modérée :on doit être capable de parler normalement sans bloquer la respiration. Pendant tout ce temps, la respiration doit rester la plus naturelle possible, respirez tranquillement en gonflant le ventre", ont-il expliqué.
Avoir une alimentation saine et régulière

Il est conseillé aux personnes sujettes aux malaises vagaux de ne pas sauter de repas, et de s’offrir une alimentation saine et équilibrée. Il est recommandé de privilégier des repas équilibrés, riches en nutriments essentiels comme les protéines, les fibres et les bons glucides, afin d’assurer une énergie stable tout au long de la journée. De plus, une bonne hydratation est primordiale : boire suffisamment d’eau permet de maintenir une circulation sanguine optimale. Enfin, il est conseillé d’éviter la consommation excessive d’alcool et de caféine, qui peuvent perturber le système nerveux et accentuer la sensibilité aux malaises.
Dormir correctement

Les effets néfastes des dettes de sommeil ne sont plus à prouver. En effet, un mauvais sommeil peut entraîner divers troubles, et favoriserait même la survenue des malaises vagaux. Une nuit de sommeil insuffisante ou perturbée peut entraîner une sensation de faiblesse, des vertiges et une moindre capacité à gérer le stress, autant de facteurs pouvant déclencher un malaise vagal. Pour optimiser la qualité du sommeil, il est recommandé d’adopter une routine apaisante avant le coucher, d’éviter les écrans et les excitants comme la caféine en fin de journée, et de créer un environnement propice au repos (pièce sombre, température agréable, literie confortable). Une bonne récupération permet ainsi de mieux réguler la tension artérielle et d’éviter les déséquilibres favorisant les malaises.