C'est la question que tout le monde se pose avant l'été : va-t-on pouvoir nager en toute quiétude ? Rien n'est moins sûr. Pour autant, nous vous avons listé quelques éléments de réponses avec l'aide du Dr Jean-Charles Gagnard.
Plage : peut-on attraper le coronavirus en se baignant ?
D'après le Haut conseil de la santé publique (HCSP), "Le risque majeur pour ces sites de baignade est lié à la promiscuité. En effet, "en l'état des connaissances, la transmission du virus SARS-CoV-2 est essentiellement inter-humaine, à partir d'aérosolisation de particules virales contenues dans les gouttelettes et par contacts mains-visage", estime l'organisme.
Le plus grand risque que vous courez à la plage est donc de vous contaminer par le non-respect des mesures barrières des personnes qui seraient proches l’une de l’autre sur la plage. Et non par un "simple" plongeon dans la mer.
Des propos plutôt rassurants, confirmés par le Dr Jean-Charles Gagnard.
Le risque de contamination de virus se trouvant dans l’eau paraît faible. La contamination, par le virus, de la mer par des baigneurs ou par des eaux usées, contaminant un baigneur serait improbable par la dilution du virus dans le volume de l’eau de mer, assure l'expert.
Covid-19 : une contamination très “peu probable” dans la mer, selon une étude
La science vient de le confirmer. Il n’y aurait que très peu de risques d’être contaminé par la Covid-19 en se baignant dans les eaux du littoral Français. C’est la conclusion d’un rapport dévoilé par l’IFREMER, l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer.
Des prélèvements mensuels ont été réalisés dans 21 sites différents, puis 13, à partir d’octobre 2020. Ces lieux sont connus pour leurs rejets d’eaux usées par l’activité humaine.
"Aucune trace du coronavirus SARS-CoV-2 n’a été détectée dans les 406 échantillons de coquillages prélevés” précise l’institut, dans un communiqué de presse. Le doute est levé, après des constatations de traces de coronavirus dans des échantillons d’eaux dans des pays étrangers, où le traitement des eaux usées n’est pas aussi présent qu’en France.
Un rapport dont les conclusions devraient rassurer les vacanciers, en partance pour les diverses stations balnéaires de l’Hexagone.
Il sera alors possible de profiter des restaurants en bord de mer, et de leurs plateaux de fruits de mer, qui ne sont pas concernés par la Covid-19.
"À ce jour, aucune contamination par l’eau de baignade n’a été rapportée" ajoute l’Ifremer.
Des propos rassurants pour les futurs vacanciers qui comptent profiter du soleil, sur les plages françaises.
Distanciation sociale dans l'eau et respect des gestes barrières
L'instance de santé publique formule plusieurs pistes de gestion des sites de baignade surveillés pour la période correspondant à la phase de déconfinement. Tout d'abord, un respect strict des mesures de distanciation physique.
"Ces mesures doivent être organisées, appliquées, respectées et surveillées dans ces sites", souligne le Haut conseil. Sans oublier également les parkings, les espaces d'accès, les berges, etc. Une information spécifique par affichage devra également être réalisée pour rappeler les mesures barrières.
Il recommande une attention particulière en matière de contamination fécale. "En cas d'épisodes jugés significatifs de risques de contamination fécale, la fermeture de la baignade sera décidée en concertation avec les agences régionales de santé", rappelle-t-il.
Covid-19 dans l'eau : la piscine est-elle une zone à risque ?
Avec les belles journées qui arrivent, aller se rafraîchir dans l'eau transparente d'une piscine peut paraître une bonne idée. Mais en cette période d'épidémie, coure-t-on un risque en allant se baigner ? Jean-Charles Gagnard nous éclaire à ce sujet.
"Le principal risque des piscines réside dans la proximité des usagés et dans l’impossibilité du port du masque et des mesures de distanciation. L’eau chlorée quant à elle n’est pas à risque de transmettre le virus, puisque le chlore rend inactif le virus, détaille l'infectiologue.
Bonne nouvelle : vous allez pouvoir vous baigner cet été dans une piscine, qu'elle soit publique ou privée.
Mais plusieurs points doivent être pris en compte :
- Les piscines non traitées au chlore (appelées "piscine naturelle" ou "bassin de baignade naturel" et traités avec des végétaux, des filtres à sable...) ne permettent pas de tuer le virus. Elles sont donc déconseillées.
- Les piscines publiques sont plus "à risque" que les piscines privées, en raison du nombre de personnes qui fréquentent le lieu. Les vestaires, les bancs de la piscine publique ou encore l'espace "cafétéria" à l'entrée sont autant de zones à risque où il est facile de se contaminer.
- Qui dit baignade, dit distanciation sociale, et ce même dans l'eau.
- Amenez vos affaires personnelles : serviette, bonnet, lunettes et ne les prêtez-pas.
- Respectez toujours les gestes barrières : tousser dans son coude, pas d'embrassades, mouchoir à usage unique, etc.
En outre, le Dr Gagnard tient à souligner qu'il ne faut pas utiliser le chlore sur la peau pour prévenir la transmission du virus, "car il a un pouvoir irritant et peut être responsable de grave blessure chez l’homme comme chez l’animal".
Bon à savoir : toutes les piscines de France sont fermées au grand public jusqu’au 2 juin au moins, conformément aux consignes gouvernementales et aux guides édités par le ministère des Sports.
Hammams, saunas... Faut-il s'en priver pour éviter d'attraper le virus ?
Vous appréciez aller dans un sauna et/ou hammam pour vous relaxer le dimanche ? Sachez que cette zone de détente est la moins risquée, comparée aux piscines ou aux plages.
Dans un sauna où la température avoisine les 70-100°C la survie du virus n’est pas possible, le virus ne survit pas plus d’une heure à une température au delà de 50-60°C, il en va de même dans un hammam où la température est de l’ordre de 50°C, révèle le Dr Gagnard.
Par ailleurs, bien que l’humidité peut accroitre la durée de survie du virus sur une surface inerte, elle ne joue aucun rôle à ces températures. En effet, plus la température monte, plus l’inactivation du virus est rapide. En plus d’être plus agréable, une vapeur d'eau chaude protège donc davantage qu’une vapeur d'eau froide (ou eau froide).
En outre, contrairement à certaines idées reçues, fréquenter un sauna ou un hammam "ne protège pas d’un risque d’être atteint par le coronavirus et il ne peut pas non plus être un traitement (le corps ne pouvant atteindre une température de 60°C)", rappelle l'infectiologue.
Le vrai risque dans ces zones est, comme à la plage ou à la piscine, le non respect des mesures barrières.
Pour ne pas émettre de virus dans son environnement et ne pas respirer un air contenant du virus en suspension, le principal mode de protection reste le port du masque, recommande l'expert.
Remerciements au Dr Jean-Charles Gagnard.
Coronavirus : le Covid-19 peut-il rester actif dans la mer ?, France 3, 26 avril 2020.
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