Rapports sexuels, postillons, nourriture… 5 biais par lesquels le coronavirus se transmet

Tousser et éternuer dans son coude, se laver les mains régulièrement, respecter une distance de sécurité avec les autres… Tous ces gestes barrières ont été définis au regard des principaux modes de transmission du coronavirus : aéroporté et manuporté. Le principal vecteur de contamination étant les postillons, que l’on peut recevoir directement sur le visage, ou qui peuvent se déposer sur les vêtements, les objets, les mains... Avant de se propager dès qu’on les touche.

Les yeux : une porte d’entrée pour le virus SARS-CoV-2

La plupart des gens ont conscience que le coronavirus peut pénétrer dans le nez lorsqu’on respire les gouttelettes de salive d’une personne infectée, ou par la bouche, par exemple si l’on touche un objet contaminé puis que l’on porte ses mains à sa bouche. Mais il existe une troisième porte d’entrée pour le virus sur notre visage, que l’on oublie souvent de protéger.

Des chercheurs de l'Université Johns Hopkins (Baltimore, États-Unis) viennent de découvrir que les yeux constituent une cible de choix pour le coronavirus, parce qu’ils produisent une protéine appelée ACE-2 (enzyme de conversion de l'angiotensine 2). Cette dernière est connue comme étant une “passerelle” qui aide le virus à pénétrer dans nos cellules, en se fixant sur ses récepteurs.

Les larmes : un vecteur de transmission possible du Covid-19

Autrement dit, si les gouttelettes de salive d’une personne infectée atterrissent dans votre œil, le virus pourrait commencer à s’infiltrer dans vos cellules par ce biais. Cela pourrait notamment expliquer pourquoi la conjonctivite fait partie des symptômes du Covid-19. Selon les chercheurs, ce signe pourrait être le résultat d’une migration du virus des voies respiratoires jusqu’aux yeux… Mais aussi le résultat de l’attaque directe du virus sur les cellules oculaires, en se liant aux récepteurs ACE-2.

Plus encore, les chercheurs ont découvert que les larmes pourraient être un vecteur de transmission du coronavirus à part entière. “L’infection des cellules à la surface de l'œil pourrait conduire ce dernier à être un vecteur de contamination important, l'excrétion oculaire du virus constituant un mécanisme significatif dans l'infection d'autres individus”, explique le Dr Lingli Zhou, principal auteur de l’étude. Cette dernière a été pré-publiée sur le site BioRxiv

Le nouveau coronavirus retrouvé dans le sperme des hommes

Nous savions déjà que le coronavirus pouvait se transmettre lors d’un baiser, en raison des échanges de salive qu’il occasionne. Et si d’autres fluides corporels, plus intimes, pouvaient aussi faciliter sa transmission ?

Une autre étude, publiée dans la revue JAMA Network Open et menée sur un petit échantillon de patients, a montré la possible présence du virus dans le sperme. Des médecins de l'hôpital municipal de Shangqiu, en Chine, ont prélevé des échantillons de semence sur 38 patients de sexe masculin, âgés de 15 ans et plus et hospitalisés en janvier et février pour une infection au Covid-19.

Le virus SARS-CoV-2 a été détecté dans le sperme de 6 de ces patients. Quatre d’entre eux étaient encore malades à ce moment-là, mais deux d’entre eux n’avaient déjà plus de symptôme lorsque le virus a été retrouvé dans leur semence.

Certes, cette étude a été réalisée sur un groupe de sujets très restreint, et sans groupe témoin. Toutefois, elle suggère l’existence d’un nouveau vecteur de transmission du virus, lors des rapports sexuels… Même lorsqu’un patient est supposé guérit. Dans le doute, il semble préférable de suspendre tout rapport sexuel lorsque vous êtes malades (il est d’ailleurs probable que vous soyez, de toute façon, trop faible pour cela), mais aussi dans les jours qui suivent la disparition des symptômes.

Le Dr Anne-Christine Della Valle, médecin généraliste, insiste néanmoins sur le fait que cette étude n'est pas significative, et ne permet donc pas de prouver la transmission du virus par le sperme, à ce jour. "Nous en saurons probablement plus d'ici quelques semaines", précise-t-elle. 

Les postillons, principal vecteur de transmission du Covid-19

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Le Covid-19 “se transmet principalement d’une personne à l’autre par le biais de gouttelettes respiratoires expulsées par le nez ou par la bouche lorsqu’une personne malade tousse, éternue ou parle”, écrit l’OMS sur son site. “Ces gouttelettes sont relativement lourdes, ne parcourent pas de grandes distances et tombent rapidement au sol. Il est possible de contracter la COVID-19 en cas d’inhalation de ces gouttelettes”. D’où l’importance de respecter les gestes barrières et la distanciation sociale. 

Les larmes, vecteur de contamination insoupçonné

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Au cours des derniers mois, de nombreux Français ont pris l’habitude de porter un masque pour protéger les autres d’éventuels postillons, mais aussi dans l’espoir de se protéger eux-mêmes, en empêchant les gouttelettes de salive de pénétrer dans leur bouche et leur nez (pour rappel, seuls les masques FFP2 protègent dans les deux sens). En revanche, il est beaucoup plus rare de protéger ses yeux. 

Des chercheurs de l'Université Johns Hopkins ont pourtant montré que les yeux constituent une cible de choix pour le coronavirus. Ces derniers produisent une protéine appelée ACE-2, sur laquelle le virus peut se fixer pour pénétrer plus facilement dans nos cellules. Cette même étude montre également que les larmes pourraient être un vecteur de transmission du Covid-19, au même titre que les postillons. Il faudrait donc éviter de rentrer en contact avec les excrétions oculaires d’autres personnes.

Le coronavirus peut se transmettre lors des rapports sexuels

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Le Covid-19 n’est pas une infection sexuellement transmissible à proprement parler, dans la mesure où l'Organisation mondiale de la Santé définit ces dernières comme des infections qui “se transmettent principalement lors des rapports sexuels”. Or, les relations intimes ne sont pas les seuls vecteurs de contamination au coronavirus. 

Mais cela ne signifie pas qu’il est impossible d’attraper le Covid-19 lors d’un rapport charnel. Au contraire ! Dans la mesure où le coronavirus SARS-CoV-2 peut se transmettre par les postillons, vous pouvez tout à fait être infecté par des échanges de salive, lors d’un baiser, par exemple. 

Plus encore, une récente étude, publiée dans la revue JAMA Network Open, a montré que le virus pouvait être présent dans le sperme. Ces travaux ont été réalisés sur un petit échantillon de 38 patients de sexe masculin, hospitalisés à Shangqiu pour une infection au Covid-19. Le virus SARS-CoV-2 a été détecté dans le sperme de 6 de ces patients, dont certains, après la disparition des symptômes. Même si des recherches complémentaires sont nécessaires pour le confirmer, le sperme pourrait être un nouveau vecteur de transmission du Covid-19. 

Le Dr Anne-Christine Della Valle, médecin généraliste, insiste néanmoins sur le fait que cette étude n'est pas significative, et ne permet donc pas de prouver la transmission du virus par le sperme, à ce jour. "Nous en saurons probablement plus d'ici quelques semaines", précise-t-elle. 

Toucher une personne ou un objet contaminé est risqué

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L’OMS explique que les gouttelettes de salive chargées en virus “peuvent se retrouver sur des objets ou des surfaces autour de la personne malade (tables, poignées de porte et rampes, par exemple). On peut alors contracter la COVID-19 si on touche ces objets ou ces surfaces et si on se touche ensuite les yeux, le nez ou la bouche”.

C’est la raison pour laquelle il est recommandé de se laver très régulièrement les mains, et d’éviter de se toucher le visage. Toucher son masque ou le descendre sur son menton entraîne les mêmes risques. Une fois en place, il ne faut plus le toucher, sauf pour le jeter - on l’enlève alors par les ficelles ou les élastiques, sans toucher sa face extérieure. 

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Nourriture : on peut attraper le Covid-19 en mangeant

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“Aujourd’hui, aucune donnée scientifique ne laisse penser que le virus peut nous contaminer par voie digestive”, écrit l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) sur son site. “Toutefois la possibilité d’infecter les voies respiratoires lors de la mastication d’un aliment contaminé ne peut pas être totalement exclue. Si vous êtes malade, vous devez absolument éviter de manipuler des aliments et de cuisiner pour les autres”, ajoute l’organisme sanitaire.

De son côté, le ministère de la Santé rappelle que “la consommation de produits animaux peu ou pas cuits, incluant le lait et la viande, présente un risque important d’infection par une grande variété d’organismes susceptibles de causer des maladies chez l’Homme”. Même si nous ignorons encore si le virus SARS-CoV-2 en fait partie, il est recommandé de bien faire cuire ces aliments avant de les déguster. 

Pour rappel, une cuisson des aliments à 63 °C minimum, pendant 4 minutes, suffit à inactiver le nouveau coronavirus. 

Sources

Clinical Characteristics and Results of Semen Tests Among Men With Coronavirus Disease 2019, JAMA Network Open, 7 mai 2020. 

ACE2 and TMPRSS2 are expressed on the human ocular surface, suggesting susceptibility to SARS-CoV-2 infection, BioRxiv, 9 mai 2020. 

Coronavirus - Alimentation, courses, nettoyage : les recommandations de l’Anses. 

Maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) : questions-réponses, OMS. 

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