Covid long : des séquelles deux ans après l’infection

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Publié par Maud Le Rest, le 23/08/2023

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Une grande fatigue, de l’essoufflement, des difficultés d’élocution, des troubles cognitifs parfois graves, une incapacité à rester debout trop longtemps… Voilà certains des symptômes du Covid long, aussi appelé “état post-Covid”.

Covid long : des troubles musculo-squelettiques et des caillots sanguins

“Afin d’obtenir des premières estimations du nombre de cas d’affections et de ses conséquences en terme de recours aux soins, de qualité de vie et de santé mentale, Santé publique France a conduit une première étude de la prévalence et de l’impact de l’affection post-Covid-19 début 2022 qui a montré que 30% des répondants infectés par le SARS-CoV-2 présentait l’affection post-Covid-19 selon la définition de l’OMS. Cela correspondait à une prévalence de 4% dans l’ensemble de la population”, indique Santé publique France.

En ce qui concerne la durée du Covid long, une nouvelle étude, réalisée par des chercheurs issus de l’école de médecine de l’Université de Washington et de l’hôpital des anciens combattants à Saint-Louis, dans le Missouri, les personnes atteintes de Covid long peuvent ressentir les symptômes de cette affection jusqu’à deux ans après la contraction du virus. Leur étude a été publiée le 21 août 2023 dans la revue scientifique Nature Medicine.

La persistance de ce symptômes concerne tout aussi bien les personnes hospitalisées dans les 30 premiers jours après l’infection que les autres. Les problèmes de santé liés au Covid long chez les participants à cette étude incluaient : du diabète, des problèmes aux poumons, des caillots sanguins, des troubles gastro-intestinaux et des troubles musculo-squelettiques.

Une cohorte de 138,818 personnes positives au Covid-19

Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les dossiers médicaux (anonymes) d’environ 6 millions de patients provenant du Département des Anciens combattants des États‑Unis, l’administration gouvernementale américaine qui s'occupe des affaires liées aux anciens combattants.

Les scientifiques ont ainsi créé une base de données provenant de plus de 5,9 millions de personnes qui n’avaient pas été testées positivement au Covid-19 entre le 1er mars et le 31 décembre 2020 (le groupe contrôle). Ils ont également réuni une cohorte de 138,818 personnes cette fois testées positivement. Parmi ce groupe, 118,232 n’ont pas été hospitalisées et 20,580 ont été hospitalisées.

Hospitalisation : un risque élevé de développer 80 symptômes du Covid long

Une modélisation statistique a été réalisée afin d’examiner les risques associés au virus deux ans après sa contraction. Durant cette période, des données ont été collectées chez les personnes ayant eu le Covid-19 et chez les personnes jamais infectées, cela à cinq reprises. Le but était de déterminer si - et quand - le risque de développer 80 symptômes liés au Covid long avait commencé à décliner ou à devenir similaire à celui des personnes jamais infectées.

Résultats : les personnes infectées mais non hospitalisées présentaient un risque de mortalité et d’hospitalisation post-infection qui diminuait avec le temps et qui finissait par ressembler à celui des personnes jamais infectées. Au bout de la période d’étude de deux ans, ce risque devenait nul pour 69% des symptômes liés au Covid long.

Parmi les personnes hospitalisées à cause du Covid-19, le risque de mortalité et d’hospitalisation restait élevé deux ans après l’infection, tout comme le risque de souffrir de 65% des symptômes liés aux Covid long. “Cela suggère que le chemin vers la guérison est long et difficile pour les personnes dont la maladie est assez grave pour recourir à l’hospitalisation”, analyse le chercheur en épidémiologie Ziyad Al-Aly.