L’obésité est propice à de nombreuses complications comme les maladies cardiovasculaires, le diabète, les troubles musculo-squelettiques et certains cancers. Ainsi, une personne obèse multiplie par deux, voire par trois, ses risques de décès précoce.
À l’aube de ses 40 ans, Carly Fisher, une mère de famille anglaise l’avait compris. C’est son divorce qui a été le déclic. Ne voulant pas que ses enfants se retrouvent seuls, elle a confié à nos confrères du Manchester Evening News avoir voulu perdre du poids pour améliorer sa santé. "J’étais déterminée à m’attaquer de front à mon poids et je n’ai jamais renoncé", explique aujourd’hui Carly, âgée de 41 ans.
En à peine plus d’un an, la quadragénaire aura réussi à perdre la moitié de son poids en passant de 139 à 62 kg. Pour arriver à ce résultat, la mère de famille a décidé de repenser son alimentation en cessant notamment de grignoter après minuit. Habitude qui était courante chez Carly, standardiste dans un hôpital et soumise à des horaires décalés.
Comment Carly a-t-elle réussi à perdre autant de poids ? Le grignotage après minuit pouvait-il être la cause de son surpoids ? Nous avons posé la question à deux nutritionnistes.
"Je mangeais des sandwichs à la saucisse à 23 h ou même après minuit"
Originaire du sud du Pays de Galles, Carly est maman de trois jeunes enfants. D’après elle, son poids a augmenté un peu plus à chacune de ses grossesses. Soucieuse de son état de santé, Carly a décidé de se prendre en main pour retrouver la ligne.
"Avant de perdre du poids, je mangeais au mauvais moment et je faisais des choses comme manger un sandwich à la saucisse à 23 h 00 ou même à minuit", partage-t-elle.
Employée dans un hôpital, l’Anglaise était habituée aux horaires décalés. Il a, en effet, déjà été démontré que les personnes travaillant de nuit seraient plus propices au surpoids. Carly avait tendance à sauter des repas puis à manger des portions massives de nourritures lorsqu’elle trouvait enfin du temps pour elle. La journée, elle se laissait facilement tenter par des chips ou du chocolat, et le soir, elle préparait des repas copieux qui représentaient souvent "deux fois la portion" dont elle avait besoin.
Une fois la nuit tombée, Carly n’était pas en reste. La mère de famille était adepte des collations nocturnes à base de sandwich à la saucisse passé 23 h ou parfois minuit.
Le surpoids de Carly n’était pas surprenant. Le travail de nuit est associé à une augmentation de 23% du risque d'obésité, estiment les dernières études scientifiques sur le sujet. En cause ? Le déséquilibre alimentaire causé par les horaires décalés, ce qui perturbe l’horloge biologique. On sait aussi que les personnes habituées à manger de gros repas le soir, où sujettes au grignotage nocturne, ont tendance à prendre du poids.
"Notre corps n’est pas conçu pour être alimenté la nuit. En conséquent, vous risquez de stocker davantage et de prendre du poids. C’est tout simplement hormonal. Nos hormones ne fonctionnent pas de la même façon le jour et la nuit", nous confirme Alexandra Retion, diététicienne nutritionniste, auteure de SOS Nutrition (éd. Firts).
Pour parvenir à perdre du poids, Carly Fisher a littéralement repensé toute son alimentation, mais aussi son mode de vie au sens large. "J’ai suivi un régime alimentaire, et la salle de gym était une façon de tonifier mon corps et de me sentir mieux dans ma tête –cela m'a vraiment aidé à me changer les idées, explique-t-elle à la presse anglaise. J'ai commencé à m'entraîner en janvier 2020, même si je ne pouvais le faire qu'à la maison pendant les confinements". Non seulement Carly a réduit la taille de ses portions alimentaires, mais surtout, elle a commencé à manger moins de glucides transformés et davantage de légumes pour favoriser la satiété. "J’ai une bien meilleure relation avec la nourriture maintenant", admet l’Anglaise. Aujourd’hui, elle aspire à devenir coach pour aider les personnes désireuses de perdre du poids. "Beaucoup de gens qui veulent perdre du poids me demandent conseil, car ils savent que j'ai été en surpoids. Je pense que cela met les gens à l'aise et je sens que je pourrais vraiment les aider. Ils sont prêts à m'écouter lorsque je donne des conseils sur leur alimentation et pour faire de l'exercice". "Maintenant, je mange des quantités plus petites et plus régulières et moins de glucides, ajoute Carly. Mon métabolisme est également meilleur. Je planifie davantage mes repas et je n’ai pas l’impression de devoir me restreindre". Concrètement, Carly a cessé de s’alimenter en horaires décalés et surtout de manger la nuit, causes principales de son obésité. Pour le dîner, elle ne renonce toutefois pas à ses spaghettis à la bolognaise, or, elle consomme davantage de viande maigre. Carly s’amuse aussi à remplacer les pâtes par des tagliatelles de courgettes. C’est un bon réflexe. Il est, en effet, recommandé d’éviter de manger des pâtes le soir. Miser sur un repas trop copieux au dîner va réellement à favoriser la prise de poids (en plus d’altérer votre sommeil). "Je pourrais même me laisser tenter par un peu de chocolat si j'en ai envie, car je n'aurai pas grignoté ni trop mangé tout au long de la journée". Selon plusieurs études scientifiques et d’après des experts en nutrition, c’est la nuit que nous allons brûler les graisses ou au contraire les stocker. Cela va dépendre de vos habitudes nocturnes. L’explication est simple : le moment de la journée le plus propice à la prise de poids, c’est le soir. L’organisme se met alors en mode "réserve énergétique". C’est la période pendant laquelle l’organisme dépense peu de calories et met en réserve celles en surplus s’il y en a. "Entre minuit et 5 heures du matin, on ne devrait jamais manger. Et c’est ce que je dis toujours à mes patients, notamment à ceux qui travaillent de nuit, nous explique la diététicienne nutritionniste Alexandra Retion. Notre corps n’est pas conçu pour être alimenté la nuit. En conséquent, vous risquez de stocker davantage et de prendre du poids. C’est tout simplement hormonal. Nos hormones ne fonctionnent pas de la même façon le jour et la nuit". Sachez aussi que si vous mangez quelque chose, il vous faudra trois heures pour le digérer. "Même si vous finissez par dormir, votre corps continuera de travailler donc votre sommeil ne sera pas réparateur", poursuit notre experte. Manger trop tard augmente vos risques de prise de poids, mais aussi de diabète. Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie (USA), publiée en 2017, allait déjà dans ce sens. Plus vous dînez tard, plus le taux de sucre et de graisses reste important dans votre sang : d'où l’intérêt de consommer des aliments à indice glycémique faible. Si comme Carly vous décidez de dîner plus léger le soir, ou de réduire les grignotages nocturnes, vous aurez toutes les chances de vous délester des kilos superflus. "Si la période de jeûne entre le diner et le petit-déjeuner est longue, vous aurez plus de chance de perdre de poids", nous explique de son côté le nutritionniste Raphaël Gruman. Et pour cause, lorsque vous privez votre organisme de nourriture pendant plus de 11 heures, le niveau d’insuline baisse dans le sang. En parallèle, la sécrétion de l’hormone de croissance augmente et se traduit par une libération des acides gras dans la circulation sanguine, d’où une perte de la masse graisseuse.Comment Carly a perdu 70 kg sans se priver
Par quoi Carly a remplacé ses spaghettis au dîner
Pourquoi manger la nuit fait grossir
Manger trop tard augmente les risques de surpoids et de diabète
Merci à Alexandra Retion, diététicienne et auteure de SOS Nutrition (éd. First)
Merci à Raphaël Gruman, nutritionniste et auteur de Ma bible de la préménopause et de la ménopause (éd Leduc.S)
Meta-analysis on shift work and risks of specific obesity types, Obesity, 2017
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