Dans la commune de Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques, le bassin industriel fait parler. Né dans les années 1950 autour d'un gisement de gaz naturel, il est source d'inquiétudes depuis qu'une étude menée par l'université de Bordeaux dans les années 2000 a montré chez les riverains "une surmortalité dans la zone à proximité chez les personnes âgées de moins de 65 ans, pour toutes causes confondues et par cancer".

Afin d'évaluer l'opportunité de la mise en place d'une surveillance épidémiologique autour du site, Santé publique France a mené une étude du contexte local dont les résultats ont été publiés le 5 mai 2019.

Un excès de pathologies respiratoires, digestives et de leucémies

Et visiblement, les inquiétudes des habitants et des professionnels de santé sont fondées : ces derniers perçoivent en effet "un excès de pathologies respiratoires, digestives, hématologiques, thyroïdiennes touchant plus particulièrement les enfants et les travailleurs". Les syndicats et médecins du travail, eux, affirment percevoir "un excès de tumeurs solides et de leucémies chez les salariés du bassin industriel de Lacq".

En cause ? La pollution engendrée par les activités du bassin. Mais pour les industriels, "les résultats des mesures de qualité de l’air ne présentent aucun signe inquiétant" ; ils rappellent par ailleurs qu'une "amélioration globale de la situation par rapport aux premières années d'exploitation du site", avec notamment l'arrêt des rejets dans les sols et une diminution des rejets dans l'atmosphère, a pu être constatée.

Les médecins locaux souhaitent être mieux informés des risques liés à la pollution

Toujours est-il que les riverains "expriment une certaine méfiance à l’égard des usines lorsque certains symptômes ou pathologies apparaissent" et que les médecins souhaitent être "mieux informés par les autorités sanitaires et les industriels sur la question des polluants et de leur impact sur la santé".

De ce fait, Santé publique France a déclaré qu'une "action de formation à destination des professionnels de santé" allait être organisée et que d'autres études, notamment de mortalité, sont en cours. Les résultats "feront l'objet d'une prochaine publication".

La pollution responsable de 6% des décès par cancer du poumon dans le monde

C'est en 2013 que la pollution atmosphérique a été classée comme "cancérogène certain" pour l'homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). L'exposition chronique aux particules fines, composés organiques volatils (COV) et autres résidus d'hydrocarbures est en effet connue pour augmenter les risques de cancer du poumon notamment.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 6% des décès par cancer du poumon à travers le monde sont imputés à la pollution extérieure.

Sources

 "Analyse des attentes et du contexte local autour du bassin industriel de Lacq". Santé publique France. 9 mai 2019.

"La pollution atmosphérique". INCa. 30 mai 2018.

"7 millions de décès prématurés sont liés à la pollution de l'air chaque année". OMS. 25 mars 2014.

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