Les personnes considérées comme Haut Potentiel Intellectuel (HPI), parfois appelé "zèbre" ou "surdoué", possède une intelligence cognitive très fortement supérieur à la "normale". Pour rappel, la douance désigne le fait de posséder un QI (Quotient Intellectuel) supérieur ou égal à 130. Celui-ci se reflète par les résultats obtenus aux tests réalisés auprès d’un professionnel qualifié uniquement, à savoir, entre autres : une vitesse de traitement de l’information élevée, un excellent raisonnement logico-mathématiques et de très bonnes capacités attentionnelles et de mémorisation.
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HPI : qu’est-ce que le Haut potentiel intellectuel ?Il faut savoir qu’un QI peut être homogène, c’est-à-dire que la personne est très bonne partout. Dans d’autres cas, elle peut être hétérogène. Autrement dit, les résultats des tests sont plus ou moins hauts en fonction des domaines investigués (raisonnement perceptif, compréhension verbale, vitesse de traitement, mémoire de travail). Parfois, un ou deux se situent dans la normale et sont compensés par d’autres particulièrement hauts. Par ailleurs, il faut savoir que seulement 2,15 % de la population ont un QI entre 130 et 145.
Comment se caractérise une personne HPI ?
De nombreux psychologues observent chez les adultes HPI un fonctionnement psychique spécifique : hypersensibilité, susceptibilité, sens de la justice très développé, grande empathie… Cependant, aucune étude ne prouve le lien formel entre ces traits de fonctionnement psychologique et le fait d’avoir un HPI. En effet, tous n’ont pas ce type de fonctionnement psychique. Deux caractéristiques ont fait l’objet de plus de recherche et montrent une corrélation avec les adultes HPI : l’hyperesthésie (le fait d’avoir les cinq sens plus développés) et la créativité.
Le diagnostic HPI peut aussi bien être posé durant l’enfance qu’à l’âge adulte. Cependant, il est important de préciser que cette notion n’est pas toujours mise à profit. Certaines personnes souffrent de ces capacités, car elles se sentent en décalage avec les autres ou leur entourage, se retrouvent dans des situations d’échec, de rejet et d’incompréhension récurrente.
C’est pour cette raison que les enfants ou adultes HPI ne sont pas tous en tête de classe et se trouvent parfois en situation d’échec scolaire, démotivés par le manque de confiance en eux ou lassés par la "lenteur" du rythme d’apprentissage scolaire. Ainsi, au travail et pour être épanoui, l’adulte HPI aura sûrement besoin d’avoir plusieurs projets à mener en parallèle, de quoi lui donner du grain à moudre intellectuel.
Le diagnostic doit s’accompagner d’une première étape importante : accepter sa différence de fonctionnement. Florent Salducci, neuropsychologue précise qu’ "un diagnostic de HPI ne signifie pas être porteur d’un handicap ou d’une maladie, mais d’un fonctionnement de pensé différent de ce qui est considéré comme la norme."
HPI : une grande curiosité intellectuelle
Les caractéristiques du haut potentiel intellectuel chez les enfants et chez les adultes sont similaires, mais ne se manifestent pas de la même façon. En effet, quelques signes peuvent ainsi mettre sur la voie d’un diagnostic HPI.
- Certains adultes conservent ainsi une grande curiosité. Ils traitent les informations très rapidement et ont une pensée en arborescence. Généralement, ils arrivent à avoir une vision des choses assez globale avec une pensée en ramification.
- Ils ont un grand besoin de sens et une grande volonté de compréhension. Ils sont des "touche-à-tout" avec grande curiosité intellectuelle.
- Ils sont également dotés d’une grande sensibilité et d’un rapport intense au monde et aux autres. Parfois, cette caractéristique se traduit par un surinvestissement au travail, en amour ou en amitié. Ils placent ainsi toute leur énergie dans ces domaines, ce qui peut créer un sentiment de décalage.
- Les HPI sont aussi dotés d’une grande créativité et d’une forte imagination. Ceux-ci s’accompagnent généralement d’un sens particulier de l’esthétisme et un goût prononcé pour l’harmonieux et le beau.
Par ailleurs, les personnes HPI ont une excellente mémoire et une facilité à manier les chiffres, les lettres ou les arts. Ils cultivent une indépendance de l’esprit et une forte résilience. Ils font preuve d’une grande empathie mais manque généralement d’estime de soi.
Néanmoins, il est important de noter que toutes les personnes HPI n’ont pas l’ensemble des signes décrits ci-dessus.
HPI en souffrance : une prise en charge multiforme
Certains adultes HPI ne sont pas diagnostiqués dans l’enfance, ce qui peut engendrer des souffrances, un manque de confiance en soi et ils vont subir ce sentiment de décalage. Pour d’autres au contraire, l’environnement dans lequel ils ont pu grandir s’est avéré affectif, stable et cohérent. Ils ont été compris dans leurs singularités et ont rencontré sur leur parcours des personnes qui leur ont permis d’exprimer leur talent. Ces derniers souffrent généralement moins leur singularité une fois à l’âge adulte.
Pour les HPI en souffrance, la prise en charge peut être multiforme. Généralement, un accompagnement d’un psychologue est essentiel. Ce dernier ne doit pas négliger cette haute intelligence dans la compréhension de ce que l’adulte en face de lui vit au quotidien. Cela permet de l’accompagner vers un épanouissement total dans sa vie.
Cela passe notamment par le fait de prendre le temps de décoder les spécificités de la personne et de repenser son passé, à la lumière d’un diagnostic HPI. Cet exercice va notamment permettre à celle-ci une meilleure compréhension de soi, de son environnement et des différents événements de sa vie. Cet accompagnement peut se faire de manière individuelle, mais également en groupe. En effet, en rejoindre un va notamment donner un sentiment d’appartenance et conférer une certaine harmonie. Le sentiment d’effort constant pour l’adaptation s’efface petit à petit.
Enfin, les exercices de pleine conscience, de méditations et de visualisation mentale peuvent être d’une grande aide. Elles peuvent aider l’adulte à se poser, à se relier à soi, mais surtout, à apaiser son mental et ses émotions.
Merci à Florent Salducci, neuropsychologue
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