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L’Association francophone des soins oncologiques de support (Afsos) a publié en juillet 2024 les résultats de son 3ème baromètre des soins oncologiques de support (SOS).

L’occasion de faire le point avec Didier Mayeur, président de l’association, sur ces soins, leurs bénéfices, leur accès et ce qu’en pensent les patients.

Soins de support : à quoi ça sert ?

La définition des soins de support est simple : il s’agit de tous les soins apportés en complément des traitements qui visent directement le cancer : chimiothérapie, radiothérapie, immunothérapie, hormonothérapie.

La première vocation des soins de support est d’aider à mieux supporter les traitements et les effets secondaires, explique ainsi Didier Mayeur. Il s’agit de voir le patient dans sa globalité, pas de s’attacher à la tumeur.” Et ce n’est pas accessoire, loin de là.

"Grâce aux soins de supports, nous constatons une meilleure observance des traitements, notamment sur le long terme.” Ce point est crucial, car on sait que l'observance des traitements qui visent à limiter les récidives décroît avec le temps (notamment quand les effets secondaires sont lourds).

Soins de support : des chances de guérison augmentées, des séquelles moins présentes

L’étude sur l’observance de l'hormonothérapie après un cancer du sein, réalisée grâce à la cohorte Canto*, est édifiante : alors que 87% des femmes suivies pour un cancer du sein hormono-dépendant prennent leur traitement par hormonothérapie la première année post diagnostic, elles ne sont plus que 50% à le faire quatre ans après.

En plus d’une meilleure observance des traitements, les soins de support peuvent aussi atténuer les risques de séquelles. Les soins en kinésithérapie ou l’activité physique encadrée (APA) par exemple aident à récupérer une meilleure mobilité.

L’accompagnement proposé en soin de support (psychologique, nutritionnel, gestion de la douleur…) permet en outre un retour à la vie “normale” facilité, y compris pour les actifs qui doivent reprendre le travail.

Soins de support : des inégalités géographiques

Vous l’aurez compris, les malades ne doivent pas faire l’impasse sur les soins de support qui leur sont proposés. Le législateur a d’ailleurs validé un socle de soins de support, et les établissements de santé doivent (en principe) proposer obligatoirement un accompagnement dès l’annonce du diagnostic, puis une fois les traitements finis.

Notre baromètre nous apprend que près de 70% des patients ont effectivement accès aux soins de support dont ils ont le plus besoin, à savoir la gestion des effets indésirables des traitements, le soutien psychologique, l’activité physique adaptée et certaines pratiques complémentaires (acupuncture, hypnose…), note Didier Mayeur. Mais les inégalités sont fortes en fonction des territoires et si l’offre est plutôt complète dans les grandes agglomérations, ce n’est pas le cas dans certaines régions. C’est une question de moyens mais aussi de disponibilités des professionnels de santé.

Evidemment, tous les établissements de santé ne peuvent pas disposer de l’ensemble des professionnels nécessaires aux 9 soins de support (socles et complémentaires) définis par le législateur mais ils devraient - a minima - orienter les malades vers d’autres structures à proximité, et prendre en charge l’accompagnement dans sa globalité (la prise de rendez-vous par exemple).

Information et réévaluation des besoins : des progrès à faire !

30% des patients se déclarent « plutôt insatisfaits » ou « très insatisfaits » sur l'information reçue concernant les soins de support au moment du diagnostic puis tout au long de leur parcours de soins. “C’est un point d’achoppement important, regrette Didier Mayeur, car on se prive alors d’un levier important pour la réussite des traitements.

On ne peut donc que conseiller aux personnes qui apprennent qu'elles ont un cancer de demander explicitement un accès aux soins de support proposés par leur établissement de santé.

Autre problématique : la réévaluation des besoins, à distance du cancer. “Seuls 21% des patients voient leurs besoins réévalués en cas de rechute et 17% à l'arrêt des traitements”, précise le baromètre Afsos.

Là encore, si l’établissement qui vous suit est défaillant, n”hésitez pas à explicitement exposer vos besoins en soins de support.

Sources

Interview de Didier Mayeur

Communiqué de presse Afsos

*https://www.etudecanto.org/

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