5 facteurs qui augmentent le risque de vieillir en Ehpad apres 60 ans

La perte d’autonomie liée au vieillissement est une crainte nettement partagée par les retraités français. Une étude Ifop/uff réalisée en 2019, menée auprès d’un échantillon de 801 retraités  représentatif de la population retraitée française, montrait que ce facteur de risque avéré de dépendance est redouté par 68 % d’entre eux.   

Ces angoisses liées à l'avenir ont été confirmées plus récemment dans une étude ifop pour Arpavie, en 2022 : près de 7 Français sur 10 âgés de plus de 50 ans s’inquiètent de l’avancée en âge et des répercussions sur leur quotidien. S’ils redoutent de perdre leur autonomie dans les actes de la vie courante et l’apparition de difficultés mentales, les Français se projettent majoritairement dans le grand âge sous des cieux plus cléments : 92 % souhaitent vieillir à leur domicile.

Comment le mode de vie sain aide à bien vieillir

N’envisageant pas de vivre dans une maison de retraite, 94 % des sondés n’ont d’ailleurs pas entrepris de démarches pour regarder une solution alternative à leur domicile.

Pour conserver une autonomie fonctionnelle et entretenir ses capacités physiques et cognitives le plus longtemps possible, l’importance du mode de vie ne fait plus mystère. De nombreuses études scientifiques confirment régulièrement l’influence de l’hygiène de vie sur la longévité et l'espérance de vie en bonne santé.

Un risque d’admission accru en Ehpad

Des chercheurs australiens viennent de publier une étude qui ancre un peu plus cette vérité intangible, mais sous un angle peu abordé jusqu’ici : ils se sont intéressés à l’impact d'un mode de vie malsain sur le risque de dépendance.

L’équipe de l’Université de Sidney pointe ainsi du doigt la corrélation entre de mauvaises habitudes de vie et un risque accru d’admission dans des établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Une association qui ne manquera pas d’alimenter le débat politique autour de la prise en charge des personnes âgées, à l’heure où plusieurs pays comme l’Australie font face à un vieillissement de leur population.

Dépendance : un défi sociétal et de santé publique à venir

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"Cette étude arrive à point nommé, puisque le dernier rapport intergénérationnel suggère que le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus en Australie va plus que doubler au cours des quatre prochaines décennies, ce qui entraînera une demande sans précédent pour le secteur des soins aux personnes âgées », précise le Dr Alice Gibson, auteure de l’étude et chercheur au Charles Perkins Centre et du Menzies Centre for Health Policy and Economics de l'Université de Sydney.

L’étude australienne, réalisée sur plus de 127 108 hommes et femmes australiens, âgés de 60 ans et plus, est parue dans le Journal of Epidemioloy & Community Health.

Elle conclut que les personnes âgées de plus de 60 ans ayant les modes de vie les plus malsains sont nettement plus exposées au risque de vivre dans une maison de retraite que leurs homologues ayant les modes de vie les plus sains.

"Nous savons que des facteurs tels que le manque de sommeil et l'inactivité augmentent le risque de développer des maladies comme la démence et le diabète, mais c'est la première fois qu'une étude examine l'impact indépendant et combiné de ces modes de vie établis et émergents sur le risque d'admission en maison de retraite", poursuit le Dr Alice Gibson.

Dépendance : le cumul de 5 facteurs de risque rend plus vulnérable

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Quelles sont ces habitudes de vie médiocres capables de saborder les perspectives d’un vieillissement à domicile ? Les Australiens ont recensé cinq facteurs de risque.

Pour les identifier, les participants ont répondu à un questionnaire sur leur hygiène de vie, basé sur cinq paramètres : le tabagisme, les niveaux d'activité physique, le temps passé assis, les habitudes de sommeil et l'alimentation.

En fonction des réponses obtenues, les participants ont été classés dans des groupes à risque faible, moyen ou élevé, au regard des recommandations nationales en matière de santé préventive.

Ces données ont ensuite été croisées avec les dossiers médicaux des participants et les données hospitalières, donnant à voir les admissions en Ehpad sur une période de 10 ans.

Les résultats font état d’une association claire entre un bon score lié à un style de vie sain et un risque réduit d’admission en maison de retraite : le risque d'admission en maison de retraite était 43 % plus élevé pour celles appartenant au groupe à risque élevé et 12 % plus élevé (le plus médiocre) pour celles appartenant au groupe à risque moyen, par rapport aux personnes ayant un risque faible.

Au total, 18 % des participants ont été admis dans des établissements de soins pour personnes âgées.

L’inactivité physique et un mauvais sommeil, facteurs de risque

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Autre enseignement, dans la tranche d’âge de 60 à 64 ans, ceux qui avaient le mode de vie le moins sain étaient plus de deux fois plus susceptibles d'être admis en maison de retraite que ceux embrassant une bonne hygiène de vie.

Dans le détail, l'inactivité physique, un temps passé assis prolongé (sédentarité), le tabagisme, une mauvaise alimentation et des troubles du sommeil entre 60 et 64 ans étaient liés à un risque plus que doublé d'admission en maison de retraite.

Le tabac, facteur de risque d’admission en maison de retraite

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Sans surprise, les chercheurs ont mis en avant l'influence délétère du tabac pour bien vieillir.Le risque d'admission en Ehpad était le plus élevé (55 % de plus) pour les fumeurs actuels, par rapport à ceux n’ayant jamais touché la cigarette.

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Bien vieillir : le cas particulier de l’alimentation

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Si les facteurs de risque étaient associés de manière indépendante à un risque d’admission accru en établissement pour personnes âgées, l’alimentation faisait figure d’exception.

Les chercheurs avancent une explication : "L’évaluation du régime alimentaire ne reposait que sur quelques questions portant sur la consommation de fruits, de légumes, de poisson, de viande rouge et de viande transformée, ce qui pourrait expliquer pourquoi aucune association indépendante n'a été trouvée entre le régime alimentaire et l'admission en maison de retraite".

Ces travaux suggèrent qu’une modification de son mode de vie peut réellement faire la différence. Pour améliorer ses chances de vieillir en bonne santé et chez soi, il serait bon d'intégrer dans son quotidien ces ingrédients vertueux, quel que soit son âge : de bonnes habitudes de sommeil, un bon équilibre alimentaire, une limitation de la position assise, une activité physique régulière, et un quotidien sans tabac.

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