Deux semaines sans manger, c’est possible ! Adobe Stock

Laisser de coté tous les petits (et les grands) plaisirs de la gastronomie française, pour se contenter des jours durant, de bouillons, de tisanes et d’eau, est-ce franchement raisonnable ? Et lorsqu’une telle expérience dure deux semaines, jeûner est-ce vraiment sans danger ?

Patricia, 53 ans, professeur d’anglais, n’a franchement rien d’une "illuminée". Si elle a renoncé à manger des jours durant, c’est d’abord pour mettre fin à ses migraines récurrentes. "Après avoir essayé de nombreux remèdes durant des années, j’ai eu le sentiment que je devais mettre mon organisme au repos. Une amie m’a parlé de son jeûne : c’est comme cela que je me suis lancée" explique-t-elle.

"Les 3 premiers jours ont été difficiles"

Pour autant, au départ, ses appréhensions sont nombreuses : peur de "ne pas tenir", de "se mettre en danger", de voir son corps et sa tête "réagir à l’envers". Pour bénéficier d’un suivi médical de tous les instants et surtout pour "ne prendre aucun risque", elle choisit de se rendre à la clinique Buchinger-Wilhelmi, en Allemagne. "Les trois premiers jours ont été difficiles. J’avais faim, je pensais ne pas pouvoir y arriver. Mais une fois mes intestins totalement vides, j’ai commencé à ressentir les bienfaits du jeûne. Peu à peu mes maux de tête ont disparu, et c’est encore le cas aujourd’hui. J’ai inscrit gymnastique et randonnée à mon programme quotidien. J’ai commencé à perdre du poids, sans aucune fatigue. Au contraire : j’ai même eu la nette impression d’avoir plus de forces. Si quelqu’un m’avait dit cela auparavant, je ne l’aurais jamais pris au sérieux !".

Une étonnante capacité à être en forme

A quoi est dû ce regain de vitalité ? A un changement radical de métabolisme qui se traduit, entre autres, par la production de corps cétoniques, signe que le corps est en train de "manger ses propres graisses", c’est à dire de puiser dans ses réserves pour nourrir les cellules. Ensuite, c’est le grand nettoyage qui commence et cela se passe "simplement, sans contraintes. J’étais la première étonnée de ma capacité à être en forme sans manger" poursuit Patricia.

S’assurer de l’absence de tout effet secondaire

"Le jeûne est un outil thérapeutique. Comme les autres, il peut provoquer des effets secondaires. Pour nous assurer qu’il est non seulement possible, mais sain, des analyses de sang sont systématiquement effectuées à l’arrivée : elles nous donnent de précieux renseignements. Un suivi médical quotidien permet également de vérifier la bonne santé physique et psychique de chacun. C’est indispensable, surtout pour les personnes qui prennent des médicaments, car il est souvent nécessaire d’en arrêter certains, et d’en diminuer d’autres…" explique le Dr Martine Van Houten qui exerce à la clinique. Reste en fin de parcours, la délicate phase de réalimentation : une étape cruciale pour l’avenir, qui doit impérativement être menée pas à pas comme le souligne Patricia : "Ici aussi, j’ai ressenti le besoin d’être accompagnée pour prendre les bonnes habitudes et les conserver. Cette expérience a été extrêmement positive. J’en sors grandie".

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