Détecter des micro AVC grâce aux moules, une étude prometteuse

Vous êtes-vous déjà demandé comment une moule se fixe à son rocher ? Elle réalise cette prouesse grâce à la polydopamine, une molécule du byssus, les filaments que l’on observe sur la coquille de ces crustacés. Et bien des chercheurs de l’Institut sang et cerveau de Caen en Normandie se sont inspirés de ces propriétés adhésives pour mettre au point un produit de contraste afin de révéler lors d’une IRM des caillots de sang invisible avec les techniques actuelles et responsables d’AVC (accident vasculaire cérébral).

Cette substance adhésive fabriquée en laboratoire a vu le jour grâce à l’équipe du Dr Charlène Jacqmarcq et le Dr Thomas Bonnard de l’Institut de Caen. Elle présente l’avantage de se fixer sur des particules d’oxyde de fer. ​​Leurs propriétés magnétiques confèrent alors un signal en IRM et permettent ainsi leur diagnostic. Ensuite la qualité biodégradable de ce produit va permettre de s’accrocher sur le micro caillot comme une moule à son rocher.

Actuellement, lorsqu’un patient souffrant d’un AVC est amené à l’hôpital par les services de secours, les médecins vont chercher à faire une imagerie de son cerveau le plus rapidement possible avec deux types d’imagerie : le scanner ou l’IRM. Avec les technologies actuelles, il est possible d’observer les vaisseaux du cerveau et comprendre ainsi où se trouve le bouchon, ce qui est déjà extrêmement utile pour choisir la meilleure intervention à réaliser. Mais seuls les gros caillots sont visibles.

Une technique qui permet de rendre visible, l’invisible

Pourtant les micro caillots peuvent aussi causer des dégâts. Cette découverte pourrait les prendre en compte. Pour les chercheurs, cette technique en essai clinique sur les souris permet enfin de rendre visible l’invisible et c’est une bonne nouvelle dans le diagnostic de ce type d’accident vasculaire.

Quelques chiffres, avec 140 000 cas par an, les accidents vasculaires cérébraux représentent la première cause de handicap acquis de l’adulte, deuxième cause de démence, et de mortalité chez l’homme et première cause chez la femme.