Tirez les leçons des fêtes précédentes
Qu'il s'agisse de l'anniversaire de mariage de Mamé qui a tourné au drame ou du dernier Noël où l'ambiance était plus électrique que la guirlande clignotante, essayez de repérer le moment où les choses se sont gâtées. Etiez-vous impliqué(e)? Si oui, de quelle façon ? Comment les choses se sont-elles envenimées ? Quel sujet de conversation a fait monter le ton ? Qui était en cause ?
Pointer les déclencheurs et les rôles des uns et des autres permet de pouvoir établir une stratégie afin d'éviter que la situation désagréable se reproduise. Il peut aussi être intéressant de passer au crible de la même façon une occasion où, pour une fois, tout s'est bien déroulé !
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Tout le monde il est beau...Impossible de contrôler vos frères et sœurs et leurs conjoints : le seul sur qui vous pouvez agir, c'est vous. "La première stratégie à adopter, c'est un exercice personnel", explique Eric Trappenier, thérapeute familial, président fondateur des Institut de la famille de Toulouse et Lille. "Il faut se dire : j'accepte de reconnaître mes émotions et je ne me laisse pas entraîner pas elles."
Comment ? Notez sur un carnet les moments où vous sentez monter l'énervement et les circonstances qui l'ont provoqué : cela peut être utile pour déterminer quand faire ce "pas de côté". Vous verrez : la satisfaction est plus grande lorsque l'on parvient à se maîtriser que lorsque l'on culpabilise après-coup.
Prenez sur vous
Prenez du recul
"Noël est toujours un moment difficile car c'est une période de bilan. La famille réunie, on est enclin à faire le point de l'année écoulée, voire de sa vie. Celui qui s'est séparé dans l'année mesure sa solitude, celle qui n'a pas eu d'enfant peut mal supporter ses neveux et nièces, on prend conscience de la perte d'un grand parent... Ces circonstances rendent les gens plus fragiles, plus à fleur de peau", explique Eric Trappenier.
Si, chez vous, la bûche tourne systématiquement à l'aigre, relativisez : vous n'êtes donc pas seul(e) dans ce cas...
Adaptez les cadeaux
"Se faire ou pas des cadeaux, et de quel prix, est la grande préoccupation des familles. Le cadeau peut être source de jalousie, de vexation, de ressentiment car il est censé envoyer un message sur l'estime que celui qui offre porte à la personne destinataire", souligne Eric Trappenier. Veillez donc à ce que les présents que vous offrez aux uns et aux autres soient équivalents. Par ailleurs, des tensions ou des humiliations peuvent naître lorsque deux familles possèdent des trains de vie très différents qui se révèlent dans les cadeaux qu'elles choisissent.
Conseil : Fixez un montant maximum pour les cadeaux, qui soit supportable pour la famille la moins riche.
Soyez équitables
Dans le même esprit, pas question de mieux traiter l'un de vos enfants qu'un autre, ou de montrer des différences entre les petits-enfants. Noël replonge dans le bain de l'enfance et réactive les vieilles jalousies des frères et sœurs, qui peuvent se rejouer soit à travers la façon dont vous accueillez les uns et les autres (ou que vous leur demandez ou non de participer aux préparatifs), soit à travers votre attitude avec vos petits-enfants.
Brigitte, 35 ans, aînée de trois filles, s'est toujours considérée la moins aimée : "Ma mère a toujours préféré mes sœurs et je vois bien que la connivence entre elle et mes neveux et nièces est plus grande qu'avec mes enfants. J'en souffre beaucoup".
Attention au plan de table !
Maintenant que vous avez identifié les scénarios catastrophe, il faut les anticiper. Utilisez un autre outil de déminage tout simple : le plan de table. "Il faut se dire : je ne me mets pas à côté d'une personne qui m'irrite et si je sais que Jean ne supporte pas Paul, je les éloigne", conseille Eric Trappenier. Le plus simple est de prévoir un petit carton à côté de chaque assiette. Trop guindé ? Alors placez vous-mêmes vos invités.
Conseil : Soyez attentif aux discussions entamées à l'apéritif, qui poussent les protagonistes à se placer côte à côte mais s'enveniment au fur et à mesure du repas. Mieux vaut les éloigner au moment de s'asseoir !
Ne forcez pas sur l'alcool
"L'alcool est un puissant désinhibiteur. Même si, à jeun, vous avez décidé que vous réussirez à vous contrôler, après quelques verres les bonnes résolutions s'envolent."
Un paramètre à prendre d'autant plus en compte que l'alcool, en diminuant la maîtrise de soi, augmente le risque de ne plus contrôler tous ces petits gestes ou mimiques qui disent notre agacement et, note Eric Trappenier, "humilient la personne qui est en face de nous : les grimaces, les yeux levés au ciel. Ces manifestations physiques font partie de la communication non verbale, c'est-à-dire des messages envoyés aux autres en plus ou à la place des mots".
Maîtrisez les conversations
"Il est des familles où tous les sujets importants sont tabous car ils provoquent systématiquement des dissensions. Mais comment passer une soirée en ne parlant de rien ? Le problème qui se pose est celui des loyautés familiales, sur le mode : Si tu n'es pas avec moi, si tu ne penses pas la même chose que moi, alors tu ne m'aimes pas, tu me trahis, tu me rejettes.' Il est très difficile de sortir de cette logique binaire", explique Eric Trappenier.
Conseil : Là encore, il n'est pas inutile d'avoir repéré les sujets qui fâchent afin de détourner habilement la conversation lorsqu'ils arrivent à table.
Pensez aux enfants !
"Noël, c'est la période consacrée aux enfants. Il est donc logique de placer leur intérêt avant tout, de ne pas gâcher leur fête. Il faut se dire que ce sont eux qui comptent", note EricTrappenier. D'autant que les petits sont très angoissés par les ambiances tendues, sur lesquelles ils ne peuvent mettre des mots.
Autre mise en garde du psy : "L'enfant ne doit jamais être pris en otage entre les familles de papa et de maman." Autrement dit, Noël n'est pas le moment choisi pour dire du mal de votre ex-gendre devant vos petits-enfants, et "il faut redoubler de vigilance dans les familles multirecomposées où les anciens conjoints sont présents avec les nouveaux".
Quelle que soit la façon dont Noël se déroule avec vos enfants ou petits-enfants, gardez le sourire car, ainsi que le souligne Eric Trappenier, "s'ils continuent à venir partager cette fête avec vous, c'est que vous avez été de suffisamment bons parents. Suffisamment bons, car lorsqu'on est parent, on est toujours un peu mauvais et critiqué par les enfants. Eux-mêmes le seront à leur tour quand ils endosseront ce rôle". Restez zen, donc, même face aux coups de tabac : entourez, rassurez et, surtout, profitez des bons moments !
Et n'oubliez pas qu'un Noël réussi dépend aussi de l'idée que vous vous en faites. Aimez-vous vraiment Noël ? Faites-le test !
Profitez de la fête !
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